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Billet de blog 31 janvier 2016

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Et si on s’en jetait un derrière la cravate ?

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Avec deux amies vertueusement virtuelles, nous constations ce dimanche, que peu de choses nous invitaient à la joie dans l’actualité et, tous trois à peu près de la même génération, nous espérions que les plus jeunes sachent être un peu fous, pour ne pas plonger dans la même morosité que nous.

Bien que fort distants les uns des autres, et malgré l’aspect tristounet d’un petit verre siroté en solitaire, ces considérations me conduisirent à prendre un verre, à le remplir d’un bon whisky … et à me le jeter derrière la cravate.

« Derrière la cravate … » ? Mais où ai-je la tête. Il y a bien longtemps, désormais que je ne noue plus jamais une cravate autour de mon cou et je ne ferme plus jamais le dernier bouton de col de mes chemises.

Sans que cela m’ait empêché d’apprécier le breuvage, et tout en pensant à mes deux amies en me demandant ce qu’elles auraient apprécié de boire (Austères comme je les perçois, n’auraient-elles pas bu qu’un verre d’eau ?), je me mis à repenser aux époques lointaines où je portais une cravate, puis à me demander qui, aujourd’hui, porte encore une cravate et à quoi cela correspond dans notre société.

Les premières cravates que j’ai portées remontent à mon année de 3ème au lycée International de Saint Germain-en-Laye. Je suis allé regarder la photo scolaire de cette année, et j’ai bien, en effet une cravate qui est probablement le symbole du futur cadre … si les petits cochons ne lui mangent pas les oreilles … qui sera tenu par le cou, avec mission de tenir ses subordonnés.

Lorsque la barbe s’installa, la cravate et parfois le nœud-papillon s’estompèrent progressivement derrière une pilosité de plus en plus volumineuse … jusqu’à disparaître à la retraite.

Les seules personnes à porter encore la cravate sont des personnes occupant des fonctions commerciales ou d’autorité. Cet accessoire est destiné à marquer le respect des personnes auxquelles ils vendent ou devant lesquelles les porteurs de cravates incarnent une Institution publique.

Quant aux Politiques, ils ne sortent jamais sans une cravate, généralement bleu foncé sur une chemise blanche.

N’est-ce pas un symbole parlant de leur distance avec ceux qu’ils sont censés représenter et du fait qu’ils vivent sur une autre planète.

Comment, en effet, être dans la vie réelle quand on est le seul à être cravaté, quand on ne se déplace qu’assis sur le siège arrière d’une grosse berline sans avoir à se soucier de la circulation, quand on ne sort jamais son portefeuille pour payer les produits et services que l’on consomme ?

Christiane TAUBIRA est partie de la Place Vendôme, comme elle y était arrivée … à vélo. Beau symbole de quelqu’un qui ne portait pas la cravate … puisque les femmes en sont dispensées.

Jean-Paul BOURGЀS 31 janvier 2016

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