Au temps d’Halloween
Ce soir deux de mes petits-enfants, qui habitent à Briançon et sont pour quelques jours chez nous près de Lyon, avaient envie de se déguiser puis d’aller sonner à la porte des voisins en espérant en revenir avec plein de friandises. Avec mon épouse, nous traînions un peu les pieds quand une amie est passée avec deux de ses petits-enfants coiffés de chapeaux de sorcières … et voici quatre sorciers et sorcières, chevauchant des balais et se répandant dans le voisinage, pour y quémander des bonbons !
Signe de l’influence des USA sur notre vie familiale, nos petits-enfants tenaient autant à fêter Halloween, que nos enfants avaient autrefois envie de chercher les œufs de Pâques dans le jardin.
Pour moi ceci ne fait qu’illustrer ce qu’est le multiculturalisme et l’enrichissement qu’il apporte. Lorsqu’on parle de multiculturalisme, un mot qui provoque un haut le cœur chez les hommes de droite et d’extrême droite, on pense immédiatement au Maghreb (En passant sous silence que le plat le plus apprécié en France est désormais le couscous …) ou à l’Afrique noire dont les djembés ont une place de choix dans l’éducation musicale de nos enfants en primaire.
La réalité du multiculturalisme exprime quelque chose de tellement simple que seuls des névrosés peuvent le refuser. Pour être très concrets, la promenade de ces enfants de maison en maison avec des coiffures pointues et en chevauchant des balais n’empêche nullement la fête de Noël, à laquelle sont conviés les enfants de familles chrétiennes comme musulmanes ou juives, ou la chasse aux œufs de Pâques.
Je ne suis pas celui que l’Histoire, et particulièrement celle de notre pays, n’intéresse pas et, comme je l’ai souvent dit, je crois être Français jusqu’au bout des ongles et aimer profondément mon pays. Mais je ne vois pas pourquoi ce lien viscéral devrait me conduire à refuser des apports extérieurs. Des apports, venant de ceux que les circonstances historiques ont amenés à venir vivre en France, sont, à l’évidence, plus logiques et moins superficiels que la pâle copie de mœurs d’outre-Atlantique.
Halloween n’était pas dans ma culture, Arthur et Johane m’ont bien montré que c’était dans la leur. Meilik et Milan, mes deux autres petits-enfants, nous apporteront des coutumes venant d’Algérie, d’Angleterre et de Birmanie … nous ne nous appauvrirons en rien, bien au contraire.
Jean-Paul Bourgès 31 octobre 2012