Courrier D'accompagnement adressé par mes soins à la Direction de la Confédération Générale du Travail CGT
Jean Paul LAFONT
2bis rue Jean Pierre Timbaud Echirolles, le 14/08/2019
38130ECHIROLES
Tel : 06 81 10 99 19j
Mel : jjp.lafont@orange.fr
PJ : copie de mel
Chers camarades,
J’ai tenté à plusieurs reprises de vous adresser, depuis la page d’accueil du site web confédéral, le courriel dont je vous envoie finalement une copie par courrier traditionnel.
A chacune de mes tentatives, je me suis retrouvé systématiquement avec un message d’erreur.
A bout de patience, je choisis la bonne vieille formule épistolaire pour vous faire parvenir ce message.
Je suis une « Gueule cassée » de la réforme mortifère de France TELECOM, dont le procès s’est terminé récemment.
A ce propos, et si vous souhaitez mieux me connaitre ou mieux me comprendre, je vous invite à consulter certains des articles mon blog (blog de Jean Paul LAFONT sur le site de Médiapart, où je parle de mon vécu de syndicaliste brisé et dévasté par cette réforme, ses dégâts sur le comportement des agents concernés,(y compris bien sûr sur les militants de la CGT), ses violences et ses incidences sur ma santé tant physique (AVC), que psychique avec 2TS, suivies d’ une Dépression Profonde, requalifiée par la suite de Chronique, étant aujourd’hui encore sujet à des crises d’angoisse, à des phobies d’évitement, et autres joyeusetés liées à ma chute abyssale dans le chaos et à mon combat , tout seul avec ma psy, pour remonter la pente et parallèlement surmonter les désillusions vécues autour de ma très grande solitude syndicale.
J’aimerais beaucoup débattre ou avoir quelques réponses sur ces réflexions personnelles autour de deux exemples en parallèle et en lien avec des conceptions de la CGT qui se veulent complémentaires mais qui débouchent sur des questions autour de dérives importantes et graves
1- Activité des UL / Activité Internationale
2-Lutte contre le harcèlement au travail et présence assidue de la CGT à Genève (OIT) / Absence et silence absolus de la même CGT au procès des dirigeants de, FT, jugés pour harcèlement moral ayant entrainé 19 suicides reconnus (près de 60 en tout, selon l’observatoire des mobilités)
En préambule, je tiens à réaffirmer mon appartenance et ma confiance à la CGT telle que définie dans ses statuts, et mon adhésion à ses orientations, telles que définies dans les documents approuvés aux différents congrès successifs que j’ai vécus ou suivis avec une attention toute militante, depuis 1974, et je précise en outre que je n’oppose en rien la complémentarité et encore moins à la nécessité de ces activités, simplement j’aimerai comprendre les mécanisme des priorisations dans ces domaines d’intervention de la CGT, et le rôle joué par la Direction Confédérale dans ces différents processus.
Mais, je m’égare, alors je reviens au sujet de mon courrier. Pour vous préciser que je suis bien entendu tout à fait disposé, à échanger, tant sur le contenu du message en question, que sur certains aspects de mes expériences militantes décrites dans mes articles de blog.
Je reste bien évidemment fondamentalement et viscéralement attaché aux véritables valeurs de la CGT
Fraternellement Jean Paul LAFONT
et voici le texte du mel initial, devenu courrier standard pour les besoins de la cause
ECHIROLLES le 14/08/2019
A mes Camarades Dirigeants de la CGT
Bonjour,
Adhérent CGT depuis mars 1974, puis aussitôt promu Militant à l’occasion du grand conflit des PTT en Octobre/Novembre de la même année, j’ai traversé ma vie dans le sillage de mon militantisme CGT. En entreprise, tout d’abord, puis en Syndicat Départemental, en Union Locale, et en Union Départementale. J’ai été responsable du Centre Départemental de la Jeunesse (CDJ), et délégué au Centre Confédéral de la Jeunesse (CCJ), jusqu’en 1983
Bref, pour conclure mon CV,militant, Pendant plus de 40 ans, jusqu’à mon AVC, (en lien direct et médicalement attesté avec le management mortifère de France Telecom, dont le procès s’est tenu récemment !!!) j’ai milité dans l’ombre et je m'occupais plus particulièrement (mais pas seulement),des questions d’organisation de la Vie syndicale à tous les niveaux (le fameux secteur Orga ), et j’ai aussi travaillé entre autres avec le Centre d’Education Ouvrière de la CGT, le CCEO, sur le redimensionnement du contenu et la mise en place des modules réactualisés des stages dits de niveau moyen, pour la formation de militants responsables.
Avec le recul qui est le mien, et après avoir suivi avec grand intérêt, comme toujours, le dernier Congrès de Dijon, je me (re)pose comme tout un chacun un certain nombre de questions de fonds restées sans réponse, ou n’ayant obtenu que des réponses partielles. Je reste toutefois persuadé que ces questions trouveront une réponse dans notre activité quotidienne, et dans les analyses et réflexions qui en découleront.
Par contre, j’ai été interpelé en particulier par un phénomène choquant (pour moi) en termes de disproportions des moyens financiers et humains concernant les 2 pôles extrêmes de notre activité : le temps, la place et l'importance accordées pendant ce Congrès à l' activité foisonnante de notre secteur international d'un côté, et à l'activité des UL et des tentatives permanentes de création de syndicats de site d'autre part, ( ce qui me parait être la base de notre activité audience visibilité renforcement
Sachant (je parle de situations réellement et récemment vécues) que des militants d'UL paient de leur poche l'affranchissement des courriers, les fournitures de bureau, ramettes de papier, ou autres recharges d'encre pour l'utilisation de leur matériel personnel, ou même parfois quand ils ont la chance d'avoir une imprimante ou une photocopieuse à l'UL , ma question est simple : COMMENT sont financées les dépenses somptuaires de nos camarades missionnaires qui passent l'essentiel de leur vie dans les avions, les trains, les hôtels internationaux, pour, sous couvert de coopération, aller EXPLIQUER le syndicalisme à nos camarades africains (pour ce que je connais) et se comporter en "grands frères" en accompagnant voire en pilotant les délégations dans les salons ministériels.
Au-delà de la scabreuse ingérence, et de la hautaine condescendance que cela implique pour nos camarades syndicalistes africains, je me pose sérieusement la question du POURQUOI ? AU NOM DE QUOI OU DE QUI ?
Après le colonialisme par la force militaire et la religion (déjà des missionnaires!), puis le colonialisme industriel, économique et politique de la Françafric-que, voici donc venu l'âge du colonialisme syndical??
En effet , hormis le fait de procurer une aura certaine et une dimension diplomatique à la CGT et à travers elle, surtout à nos camarades « missionnaires », en leur conférant un statut social hors normes auprès de nos camarades syndicalistes des pays concernés, certes, mais aussi certainement auprès de leurs proches « restés au Pays », je trouve cette « démarche » très éloignée des notions d'échanges et de partages qui devraient, d'après nos statuts, présider à notre activité internationale. Apporter un soutien fraternel, ou échanger sur nos expériences respectives, n’a jamais signifié Faire à la place. C’est une démarche pour le moins déroutante voire même… inquiétante
Il est vrai aussi que dans ce domaine, j’ai vécu une expérience traumatisante.
Au Début des années 90 à l'époque où j'étais secrétaire à l'organisation de l'UL de GRENOBLE, je m'étais fortement mais vainement opposé à la constitution d'une "délégation" de l'ensemble de la CE de l'UL (24 membres) au Burkina Faso, destinée avant tout à satisfaire le caprice individuel (et à finalité plus que douteuse) d'une seule personne.
Cette "colonie de vacances" de plusieurs jours avait été financée par un montage occulte et complexe, orchestré par la seule personne en question, en grande partie avec des fonds du Centre Confédéral d'Education Ouvrière, au prétexte de la dimension pédagogique du projet, et par des montages financiers « spéciaux » où intervenaient pêle-mêle des Comités d’entreprise, des organismes du Conseil Général, de la Préfecture, de la Direction Départementale du Travail, du Rectorat…et une souscription militante pour la vitrine
De plus, profitant de ma décision de ne pas participer à ce Barnum, un de mes camarades a fait le siège du bureau de l’organisatrice, pour prendre ma place dans la délégation, ce qu’il a réussi à faire au mépris de toute démocratie, puisqu’il n’avait aucune légitimité n’étant pas membre de la CE de l’UL, et ne participant en aucune façon à l’activité de l’UL.
Ceci dit, et c’est là le seul élément positif de cette aventure, Lui y a trouvé sa voie, puisque depuis cet épisode, il en est à bientôt..30 ans de carrière (série en cours) dans la diplomatie CGT, et il navigue depuis avec enthousiasme, bonheur et efficacité dans les sphères du secteur international du Comité Régional CGT AURA, et de la Confédération
A cette époque, Nous avions été 2 : ( le futur Secrétaire Général de l’UD CGT Patrick Varella, et moi-même ) à refuser pour des raisons évidentes de respect des institutions ,de déontologie, de morale, et de simple bon sens démocratique et militant, de participer à cette mascarade sans aucun contenu pédagogique ni politique vraiment élaborés et encore moins préparés…et pour cause..
Après cet aparté et ce clin d’œil à ma « naïveté » de l’époque, je repose donc ma question :
COMMENT sont financées ces activités internationales diplomatiques, dont la plupart sont totalement justifiées, nous sommes bien d’accord, mais dont certaines sont pour le moins sujettes à interrogations quant à leurs véritables objectifs.
Malgré le surcharge de vos agendas respectifs,(surtout en cette période de pré-rentrée) j’espère que l’un ou l’une trouvera un moment pour me répondre.
Fraternellement
Jean Paul LAFONT