Je continue à considérer que la "loi sur la laïcité" a été une erreur.
En effet: les événements concernés à cette époque étaient de nature POLITIQUE - comme, entre autres, l'infériorisation des femmes.
Mais, "nos gouvernants" n'ont pas osé aborder ces phénomènes suivant la nature propre de ceux-ci. Ils ont donc pris un "détour" - bien maladroit, d'ailleurs - en INTERDISANT les "signes religieux" dans "l'espace public".
Cette attitude stupide a immédiatement des effets pervers - et rate complètement son objet initial. En effet:
1. De facto, elle reconnaît implicitement la relation entre le politique et le religieux, mais, faisant glisser - improprement - l'accent sur le religieux - évite d'affirmer l'existence de cette relation, se dispensant d'analyser celle-ci. Et même: de par leur silence et de par ce déplacement, les acteurs concernés NIENT - "par omission" - l'existence de la dite relation.
2. Elle ne s'adresse qu'à des signes, et ce n'est pas en réprimant une expression que l'on agit sur la réalité qui est à l'origine de cette expression - de même que l'on n'a jamais soigné une "maladie" en masquant ses symptômes.
3. Je ne sache pas qu'il soit gênant de voir un "Chrétien' se promener avec une croix, un "Juif" avec une étoile de David ou une kippa, un "Sikh" avec un Turban, etc ... De même, je ne considère pas qu'il soit gênant de voir une femme musulmane se promener avec un foulard sur la tête. Ce n'est pas en interdisant à des pratiquant-e-s la conformité à certains principes de leur religion que l'on va résoudre le problème politique - qui est la question principale. On a simplement réussi à créer une CONFUSION (regrettable, évidemment) entre le "religieux" en tant que lié au politique, et le "religieux" en tant que lié à des aspirations morales et/ou spirituelles.
En plus, on a créé une casuistique presque infinie sur ce que chacun a "le droit" de faire, et l'obligation de ne pas faire.
4. Je rappelle qu'il n'y a pas si longtemps - en France - il était considéré comme bienséant de se couvrir le chef en sortant dans la rue. Ma grand-mère m'avait cité cette expression - considérée comme méprisante - datant de l'époque de sa jeunesse: "une fille en cheveux". Méprisante pour quelle raison ? Bien évidemment, parce que le fait de sortir sans couvre-chef était considéré à cette époque comme une grossière tentative de séduction.
5. On n'a fait qu'ajouter à la confusion en employant le terme "laïcité" sans même tenter de définir celui-ci - ou en tout cas de préciser ses contours. D'où, évidemment, un interminable "dialogue de sourds" - qui, d'ailleurs, perdure - où chacun parle d'un sujet duquel aucun n'a la moindre notion. Notons, en passant, que le problème est analogue à celui du fameux "mariage pour tous" - et du refus de réflexion sur la notion même de "mariage".
6. Pour terminer, je dirai que ce que l'on a fait concernant ce sujet ressemble à ce qui est arrivé à propos de la tour de Pise. Lorsque l'on s'est aperçu - lors de la construction de celle-ci - qu'elle penchait dangereusement, on a songé à la "démonter" pour la reconstruire sur un terrain plus stable. Mais, finalement, devant l'effroi dû à ce que l'on considérait comme l'ampleur démesurée du travail à accomplir, on a choisi de continuer la construction, en faisant pencher le reste de la tour dans l'autre sens !!! Or, on ne corrige pas une erreur par une autre erreur. Une telle attitude est ce que l'on appelle "la logique de l'absurde".
"Nos politiciens" (bien peu "nôtres", d'ailleurs - car, puis-je nommer "mien" ce que je subis - et qui m'aliène ?) pourraient-ils, par extraordinaire, être un jour capables de mener une réflexion authentique, et de tout reconstruire sur un terrain plus stable ? Mais, il faudrait d'abord qu'ils travaillent sur ces bases elles-même.
PS: En ce qui concerne le visage voilé, une petite discussion supplémentaire serait nécessaire - mais elle allongerait ce post, et ne retrancherait rien à la validité de ce qui précède. Je m'abstiendrai donc pour l'instant de commencer cette discussion.