Affaire Dominique Strass Khan: Incroyable bordel où se sont données rencard trois divas légèrement pouffiasses, mais néanmoins indispensables à la réalisation d'un feuilleton si racoleur qu'il promet de monopoliser l'attention des français pendant de nombreuses semaines... Sexe, argent, pouvoir: Le scandale secoue d'ailleurs si fort la planète médiatico-politique actuellement qu'il renverrait presque certaines séries U.S comme "Dirty Sexy Money" à la catégorie navets franchouillards et inoffensifs "Plus belle la vie"...
Choc des idéologies où les passions s'enflamment : difficile en effet d'évoquer le principe de la présomption d'innocence sans subir les foudres des ligues féministes. Impossible d'évoquer le faisceau de présomptions qui jalonneraient le parcours de DSK sans recevoir une volée de bois vert des partisans du dit sacro-saint principe… Dans ces débats où le serpent se mord désespérément la queue quant à de la bite de Dominique Strauss-Kahn, les avis divergent inlassablement... L'affaire DSK, c'est aussi et surtout la confrontation de deux cultures, de deux approches différentes de la moralité, du sexe et des histoires de cul de nos puissants. C'est la comparaison de deux systèmes judiciaires aux fonctionnements différents. L'occasion pour un petit pays comme la France - qui s'enorgueillit depuis la nuit des temps de ses valeurs d'égalité, au point même de se prétendre un modèle du genre - de prendre une grande claque dans la gueule de la part du grand méchant loup américain dont on ne manque jamais de nous décrire l'excès de pudibonderie. Et, dans ce contexte de pré-campagne électorale, c'est l'opportunité pour tous les aspirants au siège suprême, d'exprimer à loisir leurs positions idéologiques dont chacun d'entre eux ne manquera pas de se prévaloir, le moment venu...
Et une fois n'est pas coutume, dans cette affaire, le parti socialiste est en dessous de tout, bien évidemment. Dès les premières heures du scandale, au grand mépris de la plaignante et faisant bloc autour du futur candidat DSK dont on nous disait depuis plusieurs mois qu'il représentait tous les espoirs de la gauche (et de la France...), les éléphants eurent tôt fait d'appeler au rétablissement de la présomption d'innocence - principe que Martine Aubry s'était empressée d'abolir l'été dernier, lorsqu'il s'était agit de commenter les déboires liés au scandale Bettencourt, d'Eric Woerth, alors Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique... De la secrétaire du Parti Socialiste à Ségolène Royal, en passant par Manuel Valls ou Pierre Moscovici, on arbore le même visage coincé, jouant la carte de la réunification, et de l'amitié: on assure qu'on ne sait rien, on jure même qu'on n'a jamais, Ô grand jamais, entendu pareil soupçon peser sur le candidat champion, quand bien même l'évidence saute aux yeux de ce que nul ne pouvait ignorer au sein même de la petite mafia politique: la parution début 2010, d'un ouvrage mentionnant déjà certaines femmes de chambres coursées dans les couloirs d'hôtels mexicains, et qui monopolisait les colonnes d'éditoriaux plus ou moins prestigieux, de L'Express à Voici, en passant pas les Inrocks, Le Monde, etc... Difficile d'ignorer les multiples rumeurs dont DSK faisait l'objet et pourtant, chez les socialistes, on persiste: on feint de tomber des nues !... Et si l'on consent toutefois à parler d'infidélité à mots couverts - en bons mâles phallocrates et sexagénaires, certains philosophes trinquent d'ailleurs "à la Guinness" aux exploits du Don Juan - chacun y va de son amical et affectueux soutien à "Dominique qui traverse une épreuve terrible, un drame humain", la sordide actualité ressuscitant même les sempiternelles mauvaises "Lang" dont on nous assure que comparé aux casseroles de DSK, ce sont des chaudrons qu'elles traînent au cul...
Parallèlement ici et la, "les langues se délient", nous dit-on dans la presse: "des affaires vont ressurgir!". Ainsi, les propos accusateurs de Tristane Banon lors d'une émission de Thierry Ardisson, consultables à l'envie sur internet depuis 2007 sont grandement remis sur le billot... A commencer par la mère de l'intéressée elle-même qui, d'interviews en interviews, assure qu'au sein de P.S., "tout le monde savait". Et alors que Madame Anne Mansouret confesse avoir été la première en 2002 à convaincre sa propre fille de ne pas porter plainte, elle se permet aujourd'hui de rejeter la responsabilité du silence sur François Hollande et Laurent Fabius, sur des faits qu'elle-même souhaitait ardemment taire. Comble d'une incohérence relevant d'une pathologie ? Rien ne permet de l'affirmer... Mais de là à penser que le conseil (la consigne?) de discrétion de Madame Anne Mansouret à sa fille fut motivé à l'époque par un quelconque calcul politique personnel, il n'y a qu'un pas que je me permets de franchir aisément : Un tel scandale n'aurait probablement pas été compatible avec les prétentions politiques de l'actuelle conseillère Régionale de Haute-Normandie - dont la carrière est en plein essor depuis le début des années 2000, tiens tiens… - et qui annonce d'ailleurs sa candidature à la primaire socialiste de 2011. Shame on you, Madame Mansouret!
Et puis il y a la droite, où contre toute attente, on préfère adopter un comportement "à la Normande"... C'est qu'il faudrait quand même pas donner l'impression de se réjouir ni de profiter d'une telle actualité alors qu'on est au plus bas dans les sondages, n'est-ce pas... ? Des fois qu'on puisse quand même grappiller quelques points chez IFOP ou BVA sans trop se mouiller ni se prononcer alors que la France est au coeur d'une polémique mondiale quant à une affaire de moeurs... Alors là aussi, à droite, consigne fut donnée: profil bas ! Et en dehors de quelques rares Debré galeuses qui ne purent s'empêcher de vomir leurs allégations mensongères au risque de se voir menacé de poursuites - le groupe ACCOR apporta effectivement un formel démenti aux propos de l'opportuniste urologue - la prudence de circonstance fut admirablement suivie par l'ensemble de la droite française...
Oui, tout le monde à droite se la joue discret... Jusqu'au président de la République lui-même dont on assure pourtant qu'entre le choix de deux layettes, il ne cache pas sa joie à sa garde rapprochée. Alors qu'une réaction de la part du chef de l'état serait somme toute légitime dans un scandale qui expose la France aux yeux du monde entier, cette soudaine et inexplicable discrétion jure décidément outrageusement avec l'habilité coutumière du personnage lorsqu'il s'agit de récupérer toute actualité à son profit - Nicolas Sarkozy ne nous ayant effectivement pas habitué depuis le début de son mandat, a tant de décence ou de retenue... Mais il est vrai qu'il n'est pas facile de se positionner lorsqu'on assiste à la déchéance de son adversaire pressenti des futures Présidentielles - surtout lorsqu'on a soi même lourdement appuyé la candidature du dit adversaire à la tête du FMI.... D'autant lorsque le tout Paris averti bruisse que le candidat DSK n'aurait de toutes façons pas été au bout de la campagne, tant le dossier des mœurs du candidat Strauss-Kahn tient lieu de Pléiade sur le bureau élyséen depuis longtemps!
Une chose est sûre: L'ensemble de la classe politique française - toutes tendances confondues - ne sortira pas franchement grandie de ce feuilleton surréaliste. Depuis dimanche dernier, l'hypocrite silence et le procès que toute cette bande de Charlots répugnants dresse à la justice américaine quant au traitement de l'inculpé DSK sont autant d'aveux de soutiens à une Justice française à multiples vitesses... Cette justice française qui n'aurait jamais permis que la parole d'une femme de chambre soit écoutée ni un minimum prise en compte . Cette justice française qui aurait eu tôt fait de renvoyer la soubrette à son placard à balais sitôt la pipe effectuée, qui n'aurait certainement pas laisser une employée d'hôtel se muer en wonder woman capable d'un coup de plumeau magique d'envoyer valser notre poussiéreuse classe politique décidément gangrénée jusqu'à la moelle ... God Bless America!