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Billet de blog 18 octobre 2013

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L’urgence d’un projet pour l’Europe

Pendant que le FN décolle, sommes-nous obligés de jouer encore une fois le complexe de l’autruche ? Pourquoi s’enfouir la tête dans le sable de certitudes éculées, en renonçant à défendre nos valeurs ?

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Pendant que le FN décolle, sommes-nous obligés de jouer encore une fois le complexe de l’autruche ? Pourquoi s’enfouir la tête dans le sable de certitudes éculées, en renonçant à défendre nos valeurs ?
La cantonale de Brignoles ou le sondage qui porte le FN en tête des intentions de vote pour les élections européennes de 2014 ne constituent pas seulement l’écume d’une actualité qu’il serait possible de négliger. Sans tomber dans un catastrophisme qui rimerait avec défaitisme, il est urgent de réagir. Il est urgent d’enfin lancer le combat politique, de hausser le débat à la hauteur qu’il mérite.

Face à la résistible ascension du lepénisme, et à quelques mois du scrutin européen, il nous faut aujourd’hui oser passer le message de l’urgence d’un projet pour l’Europe. À l’heure de la crise et de la sinistrose européenne, c’est l’impératif – et l’ADN – d’Europe Ecologie Les Verts de continuer à accoler les deux mots d’« Europe » et de « projet ». C’est pour nous écologistes à la fois une évidence, une exigence et une ambition.

Près de 25 ans après le fol espoir qu’a fait naître la chute du Mur de Berlin, il est vrai que les images de l’Europe sont celles d’une institution monolithique qui tourne à vide, d’une organisation bureaucratique qui oublie les citoyens. Le dernier exemple en date est l’ouverture des négociations sur la création d’un grand marché transatlantique qui substitue au « grand projet » partagé de l’Europe les chimères du « grand marché » sous pression des lobbys économiques et industriels. L’exemple plus profond encore, et qui déchire le corps social européen, est celui de l’austérité. Chaque mois qui passe se traduit en une récession plus profonde et des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires, renforçant les tentations xénophobes et les replis nationalistes.

Aujourd’hui, la désespérance pousse partout sur notre vieux continent. Quand 27 millions d’Européens sont au chômage, dont 5,6 millions de jeunes, il faut commencer à redouter que le seul partage possible à l’échelle de l’Europe soit celui de la misère. Et que cet effet « génération perdue » se cristallise rapidement en montée des populismes au front bas.

Nous ne pouvons nous résigner à cette catastrophe annoncée. Nous sommes nombreux à affirmer qu’il faut changer de modèle et de principes économiques et sociaux pour redonner une chance à l’Europe. Nous sommes sans doute des millions à souhaiter infléchir le cours de la politique européenne, pour reconstruire notre avenir. Mobilisons-nous, pas seulement pour la protéger mais surtout pour la partager ! Mobilisons-nous pour changer le sens de la construction européenne. Mobilisons-nous pour dépasser la crise et engager la construction d’un nouveau monde durable et bien plus solidaire, répondant aux aspirations démocratiques de ses citoyens et à leurs besoins essentiels de formation et de travail, d’éducation et de culture, dans un environnement préservé où la transition énergétique n’est pas une triste obligation mais une formidable opportunité.

Réveillons-nous, il en est encore temps. Refusons de persister dans les sempiternelles manœuvres, les manipulations sordides et les querelles intestines qui discréditent le politique. Réveillons-nous et affirmons enfin un vrai projet européen dont le souffle positif et enthousiasmant balaiera les miasmes des populismes nauséabonds et à courte vue.
Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole national EELV

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