F.Bayrou vient de monter au créneau sur les questions d'éducation où derrière le miel du "réactionnaire poudré" se cachent de vraies régressions à faire froid dans le dos. Remerciements à tous les médiapartiens dont les contributions dans les différents fils de discussion aiguillonnent ma réflexion et enrichissent mon approche du sujet.
Si la peste pédagogiste peut-être un sujet d'échanges, l’opinion ci-dessous sera celle d'un honnête travailleur intellectuel en général et praticien des questions d'éducation en particulier.
Je reconnais volontiers mes erreurs et même les erreurs de mes erreurs, car en définitive sur l'affaire des Parcours Diversifiés, c'est moi qui avait raison (voir fil de discussion de l'article médiapart), les Parcours Diversifiés étant devenus IDD ultérieurement.
Le projet de FB est très "administration de l'Educ Nat", quelques bons mots sur les bourdes du système, quelques banalités sur les méthodes d'apprentissage de la lecture s'appuyant sur ce qu'un philosophe allemand barbu du XIXème siècle appelait le "grossier bon sens" mais par contre sur le fond la poursuite de la casse du système public d'Education Nationale soit:
- l'appel à des personnels non titulaires pour des missions ponctuelles et donc "ponctionnables».
- la fin du démolissage du collège avec le collège hors des murs pour les élèves les plus en difficulté.
- le chantier à venir de la terminale au prétexte de préparer les élèves à l'autonomie dans les universités. La volonté de donner à chacun une solide formation générale ne résiste même pas le temps de dérouler toutes les propositions du candidat.
- le crédo libéral des "bonnes méthodes qui marchent" à généraliser partout dans le domaine des pratiques pédagogiques autour de l'idée grot(t)esque (Aspergera-t-on les mauvais maîtres d'eau bénite de Lourdes, chère à François Bayrou ?) du maître "libre" ?
Cela se traduira par la mise hors-jeu dans le service public d'un certain nombre d'avancées pédagogiques aujourd'hui reconnues par tous. Mais je ne doute pas que le travail formidable de la signora Montessori avec les enfants des rues de Turin, vilipendée en son temps par la bonne bourgeoisie catho italienne, sera appliqué dans les écoles privées catholiques où les bayrouistes ne manqueront pas d'inscrire leurs enfants quand le sal boulot de leur ministre préféré sera terminé.
Cette idée du "maître libre formant l'élève libre" est vraiment de la sournoiserie idéaliste.
Une sournoiserie dangereuse car elle prétend invalider toute approche pédagogique s'appuyant sur les déterminants sociaux et toutes les pratiques mettant en oeuvre des stratégies pour contrecarrer ces mêmes déterminants et donner une éducation de qualité à tous.
Il ne manque plus que les dames patronnesses pour donner le goûter à 4 heures et nous voilà en plein potage catho-culcul- la -praline. Beuuuurkk!!