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Billet de blog 22 décembre 2011

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Le 22 avril, votons utile, dégageons Sarkozy et sa politique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 22 avril, votons utile, dégageons Sarkozy et sa politique.

Voter utile est une intention louable. Comment chercher querelle au citoyen posant comme condition première de son vote celle de son utilité ? Alors, bon, votons utile.

Cela avait été posé comme préalable en 2007 pour ne pas refaire le 21 avril 2002 et à la sortie, nous avons eu Sarkozy ! Alors voter utile (comprenez ici, socialiste au 1er tour) peut s’avérer inutile et même contreproductif.

En 2007, c’est d’un vote de déculpabilisation et non d’utilité dont il a été question. Pour que les « gros yeux » et les « scrogneugneu » des camarades socialistes cessent, la masse potentielle des électeurs des autres candidats de gauche s’est reportée sur la candidate socialiste lui assurant sa présence au 2 nd tour. Dans le même temps, les questions les plus droitières du débat politique s’installant, les électeurs socialistes les moins fermes ont glissé sur le vote Bayrou réputé plus rassembleur dans les sondages pour battre Sarkozy au 2nd tour. La candidate socialiste courant après ces électeurs est rentrée dans la surenchère, légitimant du même coup un vote droitier pour le résultat final que chacun connait. Qui ne se souvient pas de cette surenchère inflationniste entre candidats des « grands partis » de Marseillaises à entonner, de drapeaux tricolores à pavoiser aux fenêtres, d’uniformes cintrés à enfiler. Fallait-il être sot avec le recul pour se laisser happer dans cette spirale infernale ?

La leçon aurait dû servir, mais pour beaucoup il n’en n’est rien. Le Front de gauche, voilà l’ennemi, des méchants, des vilains, des pas beaux qui ne font que « faire le jeu de la droite et de l’extrême-droite » !! Heureusement que pendant ce temps là le candidat du PS fait tout pour faire gagner la gauche avec le patriotisme économique. La spirale grotesque du garde à vous est donc repartie. Voici les citoyens-consommateurs sommés de défiler devant les étalages et de faire manœuvre convergente devant les produits aux bonnes étiquettes (Aura-t-on des remises en chantant la Marseillaise aux caisses ?). Des mots et du vent que l’on brasse avec tout cela en culpabilisant des populations en souffrance. Toute relocalisation sérieuse industrielle ne pourra jamais se faire sans rompre avec la logique du Traité de Lisbonne et c’est un des axes forts de la campagne du Front de Gauche.

Ils recommencent donc comme avant 2007 et s’ils réussissent, le résultat sera le même.

La campagne du Front de Gauche installe au cœur du débat des thématiques fortes comme celle du partage des richesses qui font pièce à la droite. Elle participe d’un curseur plus à gauche ; elle donne à voir d’une gauche s’attaquant au mur d’une finance condamnée par bon nombre de citoyens. C’est donc la seule alternative crédible qui peut faire revenir dans les urnes des électeurs de gauche désabusés fournissant la masse des abstentionnistes. Un score haut de Jean-Luc Mélenchon le 22 avril est la seule alternative pour que les scénarios de 2002 et 2007 ne se reproduisent pas. Nous savons tout cela en Limousin où l’émergence de listes Terre de Gauche a eu comme effet de réduire l’espace politique de la droite à un tiers des voix.

Le succès du Front de Gauche n’est pas une entrave pour une victoire de la gauche mais sa condition essentielle.

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