Jean-Philippe VEYTIZOUX

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Billet de blog 25 septembre 2010

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Ode à l'empressement de la jeunesse.....

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ode à l’empressement de la jeunesse……

La veille de la mobilisation du 23 septembre, avec 3 camarades du PCF nous nous étions donné rendez-vous 10 Place Jourdan pour coller de superbes affiches sur la Retraite à 60 ans. Il faut dire que l’accueil du Marché Marceau samedi matin avait plutôt été chaleureux au contraire de militants de l’UMP tractant pour soutenir la réforme (au moins peut-on leur reconnaître ce courage) qui s’étaient fait « incendier » par plusieurs passants.

Tout allait bien pour notre petite équipe, le long du parcours de la manifestation du lendemain. Quelques passants nous gratifiaient même d’un salut amical voire de francs encouragements. Il est même jusqu’à une équipe de policiers qui après nous avoir rappelé la règle passèrent leur chemin, les mots « cause juste » furent même prononcés !! Nous avancions ; au bout de l’avenue François Perrin, les robustes poteaux du trolley de la Place Carnot attendaient, nus, l’assaut de nos balayettes encollées.

Ces lisses totems dressés bientôt tous rougis car recouverts de nos promesses de repos mérité à la limite des 60 ans inspirèrent sans doute à leur façon les deux membres de la seconde patrouille de police que nous croisâmes. Les fonctionnaires, nous rappelant la règle comme leurs aînés, ne s’en tinrent pas là. Le jeune homme prenait nos identités quand la jeune fonctionnaire appelait sans doute quelque supérieur pour savoir quoi faire de nous. Un ballet interminable de regards complices entre fourgon à la portière à présent généreusement ouverte et obélisque de « mobilier humain » devenu vermillon accompagnait notre attente. Au final, seuls, balais, seau et affiches investirent l’estafette….matériel saisi, attente d’une éventuelle convocation au poste et pour la soirée « cadeau » de nous laisser repartir et « conseil d’ami » d’ôter les affiches encore humides.

Ah jeunes gens qui ont cru bien faire, pourquoi votre zèle fut-il pris en défaut entre heures de l’alouette et du rossignol ?

Depuis une heure des gredins de l’UNI (succursale de l’UMP) nous suivaient ; de vilaines affiches bleues en main, ventant les mérites d’une ardeur sans décote jusqu’à 67 ans. Ici comme ailleurs, les partisans du travail sans limite firent moins bien en acte qu’en parole. Croyant nous dépasser, posant leur prose en hauteur pour atteindre quelque sommet, ils achevaient médiocrement l’outrage entamé tôt le matin au pied des édifices par nos amis canins du quartier.

Mais au matin, quand seul le rossignol chantât c’est bien vers notre œuvre que 45000 regards se tournèrent et apprécièrent l’offrande.

Jean Philippe Veytizoux. Ami des jeunes gens.

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