La vie chère,
La guerre en Ukraine favorise la hausse des prix plus importante que d'habitude, la pénurie et la spéculation dans nos sociétés "progressistes". Déjà en 1973, suite à un conflit, la crise économique appauvrit les Français. Le journal Libération soutenait alors nos concitoyens:
En politique, ce sont toujours les mêmes qui payent !
En ce moment les prix flambent plus que d’habitude et plus qu'annoncé officiellement, les salaires et les retraites, bien entendu, ne suivent pas. Vous croyez en la politique et aux politiciens ? Vous avez bien tort. Giscard d’Estaing, futur président, était alors ministre de l’économie. Cela ne vous rappelle personne ?
Déjà en 1973, le prix des carburants flambait et les prix suivaient. Et que faisait-on alors pour les Français ? Rien !
Libération, 25 mai 1973 : « Giscard d’Estaing, chantage à la hausse « Mettez vos revendications au tiroir et les prix baisseront ».
La France, phare économique vers lequel se tournent avec envie les pays développés ; la croissance « plus que jamais assurée ». Le moral et l’aplomb de M. Giscard d’Estaing étaient au « beau fixe », jeudi , à l’assemblée nationale, lors du débat économique et financier. D’autant plus qu’il n’arrivait pas les mains vides : après les outrances de Druon et Galley, l’ouverture se situait-elle rue de Rivoli ?
Et d’abord, la fiscalité : suppression de l’abattement pour les grosses rémunérations ; imposition de certaines plus-values du capital et suppression en trois ans des tantièmes distribués aux membres des conseils d’administration ; création d’une première tranche d’impôt à 5% pour les revenus modestes : on ne sait pas si cela « réconciliera les Français avec leur fiscalité », mais pour ce qui concerne la cote d’amour de M. Giscard d’Estaing, elle risque d’enregistrer un bond en avant.
N’oublions pas que Giscard d’Estaing prépare les présidentielles.
Reste à savoir quand et comment ces mesures prendront effet. Et puis, qui sont ces « revenus les plus élevés » ? Qu’entend-on par « plus-values effectuées d’une manière systématique » ? Ne nous berçons pas d’illusions : il restera des gens pour passer au travers des mailles du filet.
L’épargne ensuite : le ministre envisageait de créer un chèque caisse d’épargne. Les banques avaient jusqu’à présent fait pression pour que ce projet soit repoussé. Mais rien ne prouve, dans la déclaration d’intention du ministre, que les caisses d’épargne leur opposeront une réelle concurrence.
- Mitterrand a aperçu dans le vaste discours qui enrobait l’annonce de ces mesures « une certaine forme de facilité à éviter les problèmes difficiles ». Il pensait à l’absence de politique française concernant le Nixon Round*.
Parfois aussi, le ministre baisse son masque : « La hausse moyenne actuelle des rémunérations n’est pas compatible avec une hausse modérée des prix », a menacé M. Giscard d’Estaing. Autrement dit : « Ouvriers, mettez vos revendications au tiroir, et les prix baisseront ». Finalement, c’est vraiment simple de guérir l’inflation !
Dans ce discours, un fait surtout ressort : si on modernise l’économie, c’est pour être plus concurrentiels, et non pour améliorer les conditions de travail ou diminuer sa durée hebdomadaire.
Le débat économique, à l’assemblée, c’est d’abord la feuille de santé du capital ; pas la nôtre. P. Picart. »
*Nixon Round : réunion réunissant 80 pays afin de baisser de 30% les droits de douane et favoriser libre-échange. Expansion du commerce et de l’inflation soulevèrent les économies capitalistes en 1973.
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