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Billet de blog 23 novembre 2019

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L'incendie du bazar de la Charité en 1897.

Plus de 120 morts lors de l'incendie du bazar de la Charité en 1897.

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Illustration 1

 L’incendie du bazar de la Charité 1

TF1 vient de commencer la diffusion d’une  série de qualité, en 8 épisodes, intitulée « Le Bazar de la Charité ». Ce téléfilm en costumes anciens, financé avec l’aide de Netflix a coûté  17 millions d’euros et a fait tourner de nombreuses vedettes. On comprend pourquoi nos chaînes nationales se contentent de Plus belle la Vie et du Grand Soleil. Avec le même prix on aura des centaines d’épisodes… Si les téléspectateurs tiennent le coup !

Un fait divers peut-être banal me direz-vous. Sans doute, mais la série va plus loin puisqu’elle nous montre autre chose : des hommes riches qui bousculent des femmes de leur qualité pour sortir les premiers, des ouvriers qui risquent leur vie pour sauver des dames de la haute société, et des réactions humaines peu avouable, la naissance de nouvelles formes d’identification. Une fois l’an, la noblesse  et  la haute bourgeoisie, en belles robes à crinoline, animaient une vente au profit des pauvres. Celle-ci fut fatale à bon nombre d’entre elles.

Possédant l’année complète de la Dépêche 1897, je monte dans ma machine à remonter le temps et je me retrouve le 4 mai 1897 à Paris. Le spectacle est terrifiant :

« La Dépêche, 5 mai 1897 - L’incendie du bazar de la Charité. Terrible catastrophe. Plus de 200 morts.

Par fil spécial. Paris, 4 mai 1897. Un effroyable incendie vient d’éclater au grand bazar de la Charité, situé rue Jean Goujon. Il y a trente morts dont les cadavres, entièrement carbonisés, sont étendus sur le trottoir. Cent cinquante personnes ont été grièvement blessées. Le désastre est effroyable. Le nombre de victimes de l’incendie est, quant à présent, absolument impossible à évaluer. Sur les décombres fumants de ce bazar qui était construit en planches, et dont il ne reste plus rien, un amoncellement de cadavres, entièrement carbonisés, et dont la reconnaissance, par les familles, sera impossible à faire. Des voitures, des ambulances municipales les transportent au palais de l’Industrie.

Près de cent cinquante blessés ont été transportés à l’hôtel de Valois, cours de la Reine. Un grand nombre d’autres victimes, très grièvement brûlées, ont été également transportées à l’hôpital Beaujon. Au dire d’un gardien de la paix, qui était de faction aux portes du bazar, près de 1500 à 1800 personnes se trouvaient réunies au moment où l’incendie à éclaté. Ce fut un affolement général. Tout le monde voulant sortir en même temps, les portes se trouvèrent bientôt obstruées, et le fléau qui se propageait avec une rapidité effrayante, atteignit, en quelques minutes, tous les comptoirs, embrasant les vêtements des assistants. Dès que l’alarme fut donnée, les secours furent rapidement organisés ; les gardiens de la paix du poste du palais de l’Industrie, sous la direction de leur officier de paix ; M. Descaves , s’efforcèrent d’organiser la sortie des personnes, déjà folles de terreur ; des cris déchirants, des appels désespérés se faisaient entendre de toutes parts, mais l’incendie gagnait si rapidement ce vaste hangar que, lorsque les premiers pompiers arrivèrent, toute la charpente était en flamme, et que bientôt elle s’écroulait, ensevelissant sous ses décombres incandescents, les nombreuses personnes qui n’avaient pu sortir ou qui, déjà étaient mortes asphyxiées ou brûlées.

Accourus des premiers sur les lieux du sinistre, M. Lépine, préfet de police, son secrétaire général M. Laurent et M. Touny, le nouveau directeur de la police municipale, dirigèrent rapidement le service d(ordre. A ce moment, en effet, la confusion était des plus grandes ; ils firent évacuer sur différents établissements hospitaliers les nombreux blessés, dont certains sont horriblement brûlés…» A suivre.

       JP Boudet https://www.histopresse.com

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