Les mêmes causes produisant les mêmes effets, coronavirus et peste sont le résultat de la conduite de certains hommes qu’il s’agisse de guerres ou de rapacité financière. Le monde, fait pour les financiers et le grand capital, tentait d’uniformiser par le bas la production et les salaires. Pan sur le bec, comme dirait le journaliste du Canard Enchaîné. Voici les maîtres du monde punis de leurs spéculations. Hélas, une fois les milliers de morts passés, tout redeviendra comme avant ! Et il faudra délocaliser plus pour gagner plus! Il y aura un avant et un après. Ouf! on est rassurés car le pendant nous montre des tonnes de masques arrivant du pays qui nous a contaminés. C'est un bon début de changement!
Dans l’affaire de la Grande Peste de Marseille, la recherche du profit rapide de quelques-uns, entraîna la mort de milliers d’habitants. Un air de déjà vu, donc, dans notre situation actuelle. Nous avons pu lire le contenu d’une lettre écrite de Marseille qui constate l’état de désolation de la ville avec des cadavres qui jonchent les rues, tellement ils sont nombreux. Il ne manquait, dans cette situation que l’avis de l’Eglise. Actuellement, on ne l’entend pas. Dommage, cela amuserait pas mal de monde !
Mercure Historique et Politique, octobre 1720 – Nouvelles de France – Mandement du Cardinal de Noailles, fait à Paris : « Louis-Antoine de Noailles, à tous les Fidèles de notre Diocèse. Les Calamités publiques, que les hommes considèrent ordinairement d’une manière toute naturelle, doivent être envisagées par ceux qui ont de la foi comme des décrets de la Providence d’un Dieu juste et miséricordieux, dont l’ordre suprême règle tous les événements, qui fait éclater ses vengeances pour punir les pécheurs, et qui éprouve les justes pour les purifier : Et combien, depuis quelques années avons-nous ressenti de ces châtiments justes et salutaires, dont nous n’avons pas profité ?
Les orages, les grêles, et les tempêtes, ont ruiné des villes entières et désolé nos campagnes, divers incendies ont réduit plusieurs familles à la dernière mendicité. Après ces avertissements du Ciel qui auraient dû faire rentrer en nous-mêmes, un nouveau fléau, paraît pour vaincre notre dureté : Des maladies contagieuses se font sentir aux extrémitez du Royaume, et quoique l’on ait pris, par les ordres de Monseigneur le Régent, toutes les mesures et les précautions les plus convenables pour arrêter le progrès du mal, ce n’est point dans ces moyens que la sagesse humaine employe, que nous devons mettre notre confiance, la prière et la pénitence sont les armes auxquelles il faut avoir recours pour arrêter la colère de Dieu, que nous avons attirée par le dérèglement de nos mœurs.
Si nous sommes traitez plus favorablement que nos Frères, ne nous croyons pas pour cela plus justes et plus innocents. Le Sauveur du Monde a dit, Je vous déclare que si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous. Suivant cette instruction de Jésus-Christ, pour peu que nous réfléchissions sur notre conduite et sur nos mœurs, nous croirons-nous moins coupables, parce que Dieu nous épargne encore ? Croirons-nous avoir moins besoin de pénitence que ceux sur lesquels le Seigneur paraît exercer toute la rigueur de sa justice.
La Foi s’affaiblit de jour en jour, le libertinage et l’irréligion sont un progrès des esprits téméraires et audacieux, blasphémant ce qu’ils ignorent, attaquant ouvertement les fondements de la Religion. Les règles et les saintes maximes de l’Evangile ne sont presque plus connues que d’un petit nombre d’âmes fidèles, l’iniquité abonde, la charité est refroidie. L’Autorité de l’Eglise est méprisée, ses lois ne sont plus respectées, le jour du Seigneur est publiquement profané par des travaux mercenaires, et des trafics illicites, par des plaisirs criminels et des débauches honteuses, le jeûne et l’abstinence gardée si religieusement par nos Pères sont scandaleusement violez. La licence et la corruption, suites funestes de l’irréligion règnent de toutes parts, on se livre à une avarice, et une avidité insatiables, que Dieu condamne si fortement dans les livres saints, et fraude, au mépris des loix divines et humaines, s’exercent publiquement, comme Dieu s’en plaint par ses Prophètes ; il n’y a plus de frein qui réprime la cupidité, que Saint-Paul dépeint comme la racine de tous les maux.
L’usage de ces richesses n’est pas moins criminel que les moyens que l’on a pris pour les acquérir, le riche est devenu insensible aux misères extrêmes de ses Frères, sa dureté croît avec son abondance, il ne se sert de ses trésors que pour fomenter et pour assouvir ses passions. Le luxe, porté aux derniers excès a corrompu les mœurs publiques, dérangé et confondu toutes les conditions, fait oublier les bienséances et tous les devoirs. Le vice, soutenu et fortifié par la multitude triomphe, et se produit avec audace ; la droiture, la probité, la candeur, sont regardées comme le partage des âmes faibles ; on rougit de conserver encore quelques restes de vertu, et de n’être pas assez corrompu.
A la vue de tant de désordres, devons-nous être étonnés qu’un Dieu juste, saint, et tout puissant, s’arme pour punir ce déluge d’iniquitez qui inonde la face de la terre : Notre état présent ne rappelle-t-il pas le souvenir des Prophètes, et ne méritons-nous pas les mêmes reproches que Dieu faisait à Jérusalem autrefois la Cité fidèle, devenue comme une prostituée livrée à toute la dépravation de son cœur ? C’est en vain que je vous ai châtié, disait Isaïe, de la part de Dieu, vous avez refusé de vous corriger, je redouble mes coups, et vous multipliez vos prévarications, il ne reste plus de partie saine, sur laquelle je puisse encore vous frapper ; vous êtes sans remèdes et sans secours, et vous ne pensez point à vous purifier…
Nous vous le disons donc, mes chers Frères, et c’est au nom de Dieu et par son ordre, que nous vous l’annonçons, ce sont vos péchés qui sont la cause de nos maux. Abandonnez les voies de l’iniquité, dans lesquelles vous marchez depuis tant d’années, lavez-vous selon les paroles du Prophète, dans les eaux salutaires de la pénitence, devenez justes et purs aux yeux du Seigneur, éteignez ces pensées perverses et ces désirs déréglez, humiliez-vous sous la main du Tout-Puissant qui s’appesantit sur vous, et vous désarmerez sa colère… »
Sans commentaires. Une religion qui traite ses adeptes avec une telle gentillesse, c’est exemplaire ! Vous craignez le coronavirus, pas de problème, il ne vous reste qu’à faire pénitence, à abandonner vos pensées perverses, et le tour sera joué. Le virus vous épargnera ! On se demande pourquoi on n’y a pas pensé avant.
JP Boudet www.histopresse.com
Agrandissement : Illustration 1