Marie-Catherine Desjardins, dite Mme de Villedieu (1640-1687).
Fille d’un couple au service des Rohan-Montbazon, elle devient poétesse, dramaturge et romancière. Toute jeune, elle connaîtra la séparation de ses parents. Elle monte à Paris où son esprit brillant lui permet de rencontrer et de séduire, à 18 ans, Antoine de Boësset, sieur de Villedieu, fils d’un musicien de Louis XIII. Leur liaison agitée est célébrée par Marie-Catherine dans un sonnet audacieux :
Jouissance
Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée,
Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.
Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur
Puisque j'aime Tirsis et que j'en suis aimée.
O vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !
Une douce langueur m'ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.
Une promesse de mariage est signée entre les deux amants en 1664, mais c’est la rupture en 1667 et son amant meurt au siège de Lille. Avec cette promesse, et l’accord de la belle famille, Marie Catherine va se faire appeler « de Villedieu ». Dès lors, sa carrière d’auteure va débute
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