Le 21 juin prochain, nous saluerons le 60ème anniversaire de l'enlèvement de Maurice Audin par les parachutistes de l'Etat français. Et à travers la mémoire de cette mort inconnue, nous saluerons les victimes dont la souffrance et la mort n'ont jamais été expiées par la France, c'est à dire nous.
Dans la cacophonie électorale, une chose est certaine : quelle voix rappellera que le nom de Le Pen reste définitivement associé à cette grande tuerie d'Etat. Voter Le Pen, voter blanc ou s'abstenir, c'est bien s'associer à l"assassinat de Maurice Audin. Le processus d'honorabilisation des Le Pen vient bien compléter l'amnistie que l'Etat français s'est donné à lui-même pour tous les crimes contre l'humanité commis en Algérie.
Je pense avec une infinie tristesse à ces deux "tweets" d'un ami, professeur d'université émérite (donc haut fonctionnaire français) d'origine égyptienne (qui revendique cette double appartenance) : "Macron doit être "mal élu" d'où le devoir de voter Le Pen qui ne passera pas". Ou encore : "Macron refuse de retirer sa réforme du droit du travail comme le lui demande Mélenchon #AFP" Donc les travailleurs ont le devoir de voter Le Pen".
Stratégie pitoyable, qui se salit les mains d'un bulletin nauséabond, et qui marque l'indifférence vis à vis de la bête immonde.
Il est encore temps pour ne pas choisir, dimanche, le camp des assassins de Maurice Audin.