Je recommande à la rédaction et aux abonnés de Médiapart la lecture d'un ouvrage paru aux éditions de Minuit, collection Arguments, écrit par Jean-Marie Apostolidés: "Le Roi-Machine, Spectacle et politique au temps de Louis XIV". Je vous en fais un bref résumé ci-dessous.
La minorité privilégiée*, bénéficiaire de l'accumulation du capital, ne s'est pas pensée comme une classe durant le règne de Louis XIV. Elle constitue une nation incarnée dans le corps du monarque. Celui-ci est l'intermédiaire obligé par lequel s'énonce tout pouvoir et tout savoir. Les arts contrôlés**par l'Etat sont mis à contribution pour rendre tangible l'imaginaire qui fait de Versailles*** un décor permanent, Louis XIV engendre des courtisans qui, doués d'une sensibilité et d'un langage spéciaux, évoluent comme des satellites autourd'un astre lumineux. Le rapport entre privé et symbolique s'en trouve modifié. Le prince se change dès lors en ROI-MACHINE tandis que la place royale**** est peu à peu investie par l'administration.
Notes:
-*Minorité privilégiée: Les amis du Fouquet's et ceux de l'ex ainsi que de l'actuelle
-**Arts contrôlés : La télé Bouygues, celle du service public dont le président est nommé par Sarkozy lui-même , ainsi que tous les médias , radio
et presse écrite contrôlés par les amis du Fouquet's ( hasard et nécessité)
*** Versailles : l'Elysée
**** Place royale: la République
Et bien sûr Louis XIV: Sarkozy lui-même. Avec quelques différences tout de même. Louis XIV , lui, avait lu et compris la Princesse de Clèves
et connaissait le Télémaque de Fénelon.