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Billet de blog 23 août 2016

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Le gouvernement s'attaque au chiffrement

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur s'attaque au chiffrement mais la secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire disait en mai dernier : « Il n’y a pas de volonté de lutter contre le chiffrement en France ».

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« Il n’y a pas de volonté de lutter contre le chiffrement en France » disait la secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire en mai dernier. Mais après la découverte que les deux auteurs de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray utilisaient l'application de messagerie chiffrée Telegram, le débat est relancé.

La France veut porter avec l'Allemagne une initiative européenne puis internationale  contre le chiffrement avait annoncé Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur le 11 août dernier.

Mais une tribune sur le chiffrement écrite respectivement par la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et par le président du Conseil national du numérique alerte le gouvernement. Ils reconnaissent « qu’un chiffrement robuste peut compliquer le travail des enquêteurs », mais qu’il n’est pas en soit « une barrière infranchissable ». Et ils rappellent que« chaque jour, le chiffrement protège des milliards d’individus contre des cybermenaces qui se font toujours plus redoutables. C’est grâce au chiffrement que nous pouvons effectuer un virement bancaire en toute sécurité. C’est grâce au chiffrement que nous pouvons stocker nos données de santé dans un dossier médical partagé (DMP) en ligne. » Et : « Avant d’envisager de se doter de nouveaux instruments législatifs, peut-être serait-il judicieux de s’assurer que les services de sécurité exploitent pleinement les nombreuses possibilités qui leur ont été offertes par le législateur. »

Mais comme le rappelle le journal Nextinpact, « les avis de la CNIL ou du CNNum ont cependant souvent été piétinés par le gouvernement, notamment sur les questions de terrorisme et de surveillance.»

Et effectivement, le mardi 23 août, Cazeneuve a annoncé vouloir "écouter" les messageries chiffrées car "les échanges opérés via des applications comme Telegram doivent pouvoir être identifiés et utilisés dans le cadre des procédures judiciaires » rapporte ZDNet. Il a ajouté : « Il ne s'agit pas de remettre en cause le principe du chiffrement de certains échanges ». Affaire à suivre donc.

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