Militant des libertés numériques et du libre partage de l'information, Aaron Swartz s'est suicidé en janvier 2013 à l'age de 26 ans quelques semaines avant la tenue de son procès dans « l'Affaire JSTOR ».
Wikipédien actif, engagé au fil des années dans de nombreux projets autour de l'informatique (RSS, Creative Commons, Reddit), il avait créé le collectif « Demand Progress » qui soutenait notamment l'action des lanceurs d'alerte ou encore demandait l'abrogation du Patriot Act de Bush.
Dans le « Manifeste de la guérilla pour le libre accès » écrit en 2008, Aaron Swartz dit : « nous avons besoin de récolter l’information où qu’elle soit stockée, d’en faire des copies et de la partager avec le monde ».
En 2010, il commence à pirater la base de données du JSTOR (un système d'archivage en ligne de publications universitaires et scientifiques et une bibliothèque numérique) : 4,8 millions de documents protégées par le droit d'auteur. Les poursuites engagées par le FBI et le procureur des États-Unis lui faisaient risquer jusqu'à 35 ans de prison et 1 million de dollars de dédommagement !
Après son suicide, sa famille a dénoncé dans un communiqué la pression judiciaire dont il faisait l'objet : "la mort d'Aaron n'est pas seulement une tragédie personnelle. Elle est le produit d'un système de justice pénale en proie à l'intimidation et à la disproportion des poursuites ». Lire aussi cet article de l'Huma : C’est la marchandisation du savoir qui a tué Aaron Swartz
Mediapart rapporte que Tim Berners-Lee, principal inventeur du World Wide Web (WWW) a tweeté le lendemain de la mort d'Aaron Swartz : « Vagabonds du monde, nous avons perdu un sage. Hackers pour le droit, nous sommes un de moins. Parents, nous avons perdu un enfant. Pleurons ».
A noter que JSTOR donne désormais accès librement et gratuitement à plus de 500 000 articles du domaine public et qu'après l'annonce de son suicide, de nombreux universitaires ont diffusé gratuitement leurs articles scientifiques sur Twitter avec le hashtag #pdftribute.
Le livre « Celui qui pourrait changer le monde » qui vient d'être publié aux éditions B42 rassemble les articles, textes de conférences et pamphlets politiques d'Aaron. Vous pourrez y lire ceci : « la vraie question n’est pas de savoir quel effet a eu le travail que l’on a accompli, mais à quoi ressemblerait le monde si on ne l’avait jamais accompli » ?
Un documentaire a été produit en 2014 sur Aaron Swartz grâce à une campagne de financement participatif qui a permis de récolter plus de 90 000 dollars. Vous pouvez voir ce documentaire intitulé « The Internet's Own Boy: The Story of Aaron Swartz » en version originale sous-titrée VF et en accès libre ici.
