Jean Pierre IVALDI

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Billet de blog 24 juillet 2015

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DES IDEOLOGIES EN GENERAL

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'actualité récente ma fait repenser à ce texte qui a aujourd'hui dix ans.


DES IDEOLOGIES EN GENERAL

« Nature en boite, servitude en solde »

« Libre » concurrence des hommes et des capitaux se sont imposés aujourd’hui sur l’ensemble de la planète. Tous les partis de gouvernements « respectables » aspirant au pouvoir ont aujourd’hui intériorisé ces principes en oubliant de préciser un peu vite, que ces mécanismes avant de s’imposer à tous comme « la modernité incontournable de notre temps », ont été décidés puis mis en place par des organisations internationales n’ayant aucune légitimité démocratique ( OMC, OCDE, FMI, Banque Mondiale...). Ces organisations internationales sous influences de multinationales et de groupes de pression, ont pour préoccupation première d’imposer un point de vue idéologique sur l’avenir des sociétés qui permet de conserver et d’étendre les privilèges exorbitants d’une classe sociale privilégiée...et solidaire entre elle quelqu’ en soient les conséquences sociales et environnementales.

La chute de l’intermède communiste en permettant à des millions de personnes de réaliser leur rêve d’accession à la démocratie de supermarché qu’est devenu l’occident en moins d’un siècle, a mis à la disposition de l’idéologie vainqueur, des territoires et des ressources humaines considérables. L’aire de jeu c’est agrandi, en attendant d’aller sur Mars piller les ressources indispensables que nous auront englouti ici. Dans la nove langue entrepreneuneuriale, chaque région du monde est devenue un site « envisageable » pour l’implantation du business. Pour que les petits malins puissent saisir désormais les formidables opportunités qu’offrirait ce « nouvel âge d’or », chaque site (pays) est comparé, soupesé, noté dans des revues très sérieuses, comme le sont les bons ou mauvais élèves par leurs professeurs ; réseau routier, fiscalité, coût de la main d’œuvre, prélèvements directs ou indirectes, qualité des ressources minérales, humaines et végétales, heures de grèves, chômage, offre promotionnelle.... A ce jeu des comparaisons, mieux vaut avoir le profil bas, un bon rapport qualité-prix, un retour sur investissement intéressant et ne pas trop en demander aux riches qui ont réussit, ils se sont donnés déjà assez de mal comme ça pour nous faire rêver et pour le bien commun...eux.

Cette triste vision utilitariste et infantilisante du monde, des femmes et des hommes qui l’habitent, pourrait peut-être à elle seule, expliquer pourquoi les entrepreneurs de fabrication de neuroleptiques ou autres moyens d’échapper à la réalité, ne se sont jamais aussi bien portés...le suicide aussi.

Pour devenir le manager de l’année, les politiciens d’aujourd’hui doivent arriver à faire passer les vieilles vessies libérales pour le phare de la pensée humaine.

Dans ce cadre, la précarité, la souplesse ou simplement supporter la discipline de l’entreprise serait un mal indispensable dans un monde ou la concurrence se ferait toujours plus forte, elle serait devenue la condition pour que chacun d’entre nous puisse trouver le travail...que tous les autres aimeraient bien obtenir également. 184 millions de chômeurs dans le monde, annonce éploré l’Organisation Internationale du Travail en 2004...et moi...et moi...émoi...et toi...et toi...et nous.

Dans quels catégories ce très sérieux organisme classe t-il nos rares ancêtres communs qui arrivent encore à vivre sans maîtres au fin fond des forêts en attendant d’être passé à la moulinette civilisatrice ; catégorie 1, 2, 5, professions indépendantes, libérales ?

Afin de lutter contre le chômage et de préparer au mieux les prochaines élections, chaque gouvernement successif a développé des outils (En France, suspension, radiation et exclusion administrative, CES, RMA, emploi jeune, CEC, Contrat d’Avenir, exonération de cotisation...) qui se révèlent plus à la longue de terribles outils de précarisation et de mise en concurrence des chômeurs et des salariés entre eux, que de réels moyens permettant de lutter véritablement contre la pauvreté. Travailler ne protège plus de la misère, les inégalités augmentent inexorablement, les resto du cœur ne cessent de battre leur triste record d’affluence d’année en année. En 2000, sur une population de 6 milliards d’habitants, on en comptait 2,7 milliards vivant au-dessous du seuil de pauvreté, et, parmi eux, 1,3 milliard définis comme « extrêmement pauvres » car disposant de moins d’un dollar par jour. Un enfant meurt de faim toute les cinq minutes dans le monde...tic...tac...tic...tac...tics...toc

Culturels, sociales ou économiques, toutes les guerres ont été/sont et seront toujours des tragédies pour toute l’humanité

Aux amant/es de la liberté et de la justice

A MES SEMBLABLES EN PARTICULIER

En France, mais également dans tout les pays « développés » quand ce n’est pas déjà fait depuis longtemps, sous couvert des fameux devoirs que nous imposeraient nos droits, nous assistons au renforcement des moyens qui permettront d’obtenir l’allégeance ou tout au moins le silence des classes populaires face aux logiques économiques en place.

En 2001, avec la mise en place du PARE accepté par le gouvernement Jospin, les partenaires dits sociaux ouvrent la porte au Contrôle renforcé des chômeurs. En août 2005, la loi de cohésion sociale de Boorlo finira de mettre en place les outils qui permettront d’imposer sous peine de suppression des allocations chômage n’importe quel travail, emploi aidé ou atelier ANPE occupationnel généreusement sous traité et gracieusement payé à des entreprises privés avec l’argent des cotisations sociales. Dans le Rhône, la décentralisation du RMI en 2004 a permis aux notables locaux de faire souffler le froid ou le chaud sur leurs ouailles.

Mais comme la politique ne se courbe jamais assez pour satisfaire les tenants du cordon des bourses et des MEDEF planétaires, nous assistons ces derniers jours à la mise en place du Contrat Nouvelle Embauche et du Contrat Première Embauche qui offrent, enfin, aux entrepreneurs une main d’œuvre malléable, corvéable à souhait, comme elle a pu exister au XIXème siècle, et nous devrions leur en savoir gré ! ! !.

Dans l’attente du fameux contrat unique de travail, souhaité par les dévoués, courageux, inventifs et désintérrêssés ministres d’ Etat Dominique Gallouzeau de Villepin et Nicolas De Sarkosy, qui généralisera pour tous l’insécurité sociale, quel salarié en CNE ou CPE osera critiquer le travail que l’on lui fait faire, réclamer une augmentation, déclarer un accident du travail, être en congé maladie, ou simplement, se syndiquer au risque de se voir licencier sans que son patron n’ait de comptes à rendre. Ces contrats signent également la fin d’un code du travail acquis de longues luttes, qui permettait de protéger au moins les salariés contre l’arbitraire patronal.

Le politique se cantonne dorénavant pour l’essentiel, au rôle de VRP, de généreux donateur de fond public, de vendeur d’ électeurs aux meilleurs prix, pour tenter de satisfaire, de maintenir ou d’attirer l’entrepreneur sur sa terre d’élection.

« Qui veut de ma zone franche, de mes jeunes en CPE, de mes chômeurs en CNE ou en intérim, de mes RMIstes en RMA en CAE, de mes salariés sans code du travail, des mes vieux en... ».

Ils nous vendent en tranches et nous mettent quelquefois en tête de gondole, selon le mécontentement du jour ou l’inquiétude du moment. Diviser pour mieux régner, c’est vieux comme le monde....mais ça marche presque toujours.

Et lorsque cela ne marche pas comme ils l’espèreraient, le politique met en place les Lois de Sécurité quotidienne, d’ Intérieur, d’Etats d’urgences nécessaires pour restaurer le bon fonctionnement et la crédibilité de l’entreprise. Et puis, comme rien ne se perd et pourra toujours servir pour la prochaine fois, il en profite pour développer le marché de la sécurité (surveillance vidéo, arme non létale, augmentation des effectifs de police et de sécurité), au moins ça créera peut-être de l’emploi pour quelques petits jeunes de banlieue en mal d’autorité.

Cette condition de l’homme politique « moderne » pourrait prêter à rire, mais à l’heure où des enjeux considérables se profilent à l’horizon des femmes et des hommes de notre temps, la réalité nous rappelle quotidiennement que ces politiques ont des conséquences désastreuses sur nos vies, celles de nos proches, sur la perception que nous avons de nous même, des autres et de notre environnement.

Rmistes en CAE ou perdus de vues dans le Rhône ; Président de Conseil Général n’appréciant pas les jumelles ; aristocrates ; salarié-e-s en attente impatiente de retraite ; syndicalistes inquiets pour « l’emploi » ; jeune en période d’élevage intensif ; papas, mamans, amours de nos vies ; petits poulets n’ayant peut-être pas conscience qu’ils seront mangés un jour ; videurs de boites la nuit ; cadre et profession libérale sous pression et fier de l’être ou le cul entre deux chaises ; équipe de reporters devant rapporter malgré tout la voix de leurs maîtres ; scientifiques sérieux...et responsables ; journalistes sincères et honnêtes...à la revue faits divers ; platonistes, Rousseauistes, caporal de supermarchés ou en passe de le devenir ; visages pales à langue fourchue ; Stars ou aspirants stars du sport, du spectacle, en vente ou espérant l’être un jour au rayon tv-hifi-magazine-culture de masse ; chômeurs cherchant « vraiment » un emploi, chômeurs hésitants dorénavant vraiment à faire semblant de chercher un emploi, chômeurs radiés ou en passe de l’être devant se faire une raison d’en prendre un ; conseillers ANPE hésitants encore à se faire imposer par son chef d’agence d’en imposer ; nobles peoples ayant du mal à se faire une raison ; nobles cœurs ; ami/e/s ayant trouvé/e/s l’interrupteur, n’avons nous pour seul avenir possible, que d’être engloutis par la rationalisation économique, être élevés en batterie hors sol, gavés de savoirs rentables par les écoles-entreprises ou les organismes de formation des MEDEF planétaires, afin d’être le plus facilement possible prédigérés, digérés et utilisés en CDI, CNE, CPE, CDD, intérim, sous les ordres des petits caporaux de supermarchés, pour les intérêts de tout les ETATS-MAJORS des GRANDS CAPITAINES D’INDUSTRIE, et de ceux qui rêvent de le devenir.

L’ignorance ou l’aveuglement de soi-même fait l’homme ou la femme dépendant et esclave de ses opinions ou données. En revanche la Connaissance ou l’Observation de notre nature, de ce que nous sommes, nous rend libre et capable de nous suffire à nous-mêmes.

A Socrate pour des idéaux logiques

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