Jean Pierre IVALDI

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Billet de blog 24 décembre 2015

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Petit traité critique d'économie politique

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De la valeur

Petit traité critique d'histoire d'économie politique

A l'usage des hommes et des femmes d'aujourd'hui

et des générations futures

Lorsque je ferme les yeux

Ce n'est ni l'herbe folle

Ni même les forêts les montagnes

Que j'aperçois au loin

C'est le mur des hommes bleus

Lorsque j'abaisse mes paupières

Ce n'est plus l'horizon

Ce n'est plus l'infini

Ni même l'éternité

Que j'entrevois au loin

C'est le mur tout en vert

De nos enfants perdus

Qui jouent encore et toujours

A jouer à la guerre

Au nom de La valeur

Pour protéger nos peurs

Tes polices nous contrôlent

Tes armées nous font peur

Maintenant lorsque j'ouvre mes yeux

Je vois de mieux en mieux

Autour de ton orbite

Le vide sombre et inquiétant

D'où provient le néant

Et d'où jaillit la mort

Au nom de ta valeur

Et de sa liberté

Tu as fait massacrer

Sans trembler, ni pitié

Hommes, femmes et enfants

Qui osaient te défier

Des révoltes tribales

A celles paysannes

Des émeutes de la faim

Aux révoltes ouvrières

Des grèves de Laurium

Aux mineurs d'Anzin

Depuis ton avènement

Sur les cinq continents

De révoltes matées

Par tes esclaves divins

Aux révolutions trahies

Par tes marchands de bien

Des guerres de tranchées

Aux guerres impérialistes

De tes plans sociaux

Aux plans d'austérités

Ta liberté déployée

Est celle de laquais

Et de leurs esclaves

Tu ouvres des camps

De travail de transit

Ou bien d'internement

Et dans ton hystérie

Ceux de concentration

Jusqu’à l’extermination

Tu étends sur la terre

D’interminables murs

De béton et de brique

Tu tisses sur la planète

Et à l'intérieur des têtes

D'interminables toiles de fil

En fer barbelés

Dans ce monde finit

Qui n'en finit plus de ressembler

A une immense geôle

Une prison contenant

Les esclaves et les maîtres

Une prison contenant

Les gardiens et leurs fous

Les fous d'identités

Les fous des dieux

Et ceux du blé

De Bhopal à Tchernobyl

Aux terres souillées de l'Athabasca

Des projets destructeurs

Aux projets inutiles

De notre dame des landes

A Sivens et Roybon

Aux fermes folles

De leur cent

Et mille vaches

Des exploitations intensives

A leurs mortifères pesticides 

Jusqu’aux semences transgéniques

De la terre vivante

Pour assouvir ta soif

Tu n'en finis pas de faire

Une terre impropre

Et inhospitalière

Des enfants, des hommes et des femmes,

Qui naissent plus égaux que libres

Tu n'as a leur offrir

En guise d'avenir

Qu'une liberté soumise

A ton insatiable appétit

De l'humanité parquée

A l'Humanité fliquée

Des âmes mutilées,

Aux âmes aliénées

Jusqu'à la trans-humanité

Humanités réduites

Aux valeurs marchandes

Humanité abandonnée

A ses théologiens ses prêtres

Qui ne nous reconnaissent

Comme possible existence

De n’être qu’un moyen

Ou une contrariété

Tous les adeptes du fétiche

Qui ne peuvent même plus

Rêver à une humanité

Capable de déchirer la nuit

Mais il y a des lieux, des espaces

Où les gens aux creux des lits

 Feront toujours des rêves 

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