Il ne peut y avoir de démocratie sociale voir même radicale (1) à l'intérieur d'une économie/politique du capital. Ces deux sphères surplombant toujours plus un monde social ainsi vidés de sa substance et de sa consistance. C'est peut-être pourquoi cette société marchande aliéné et aliénante produit des sujets en crises ne sachant plus à quels Dieux ou économistes se vouer.
Le principal objectif à l'intérieur de cette économie du capital est une abstraction, cette abstraction consiste à faire 120 euros avec 100 euros, sinon c'est la liquidation.
C'est pour cela qu'avant toute production des études de faisabilités sont nécessaires afin de prévoir sous quelles conditions la production est viable financièrement parlant. Peut-importe par ailleurs que de cette production puisse dépendre le sort du monde ou plus simplement celui de quelques d'êtres humains ici et là, il faut avant tout que cela soit rentable pour que cette production puisse justifier sa présence au monde et il en est malheureusement de même pour tous ceux qui vivent à l'intérieur de cette forme sociale devenu hégémonique ou il est nécessaire de se vendre et de vendre pour exister socialement. La pensée de chacun est pour ainsi dire vampirisée et suspendue à ce couperet.
Pour cela il est bien évidemment nécessaire et incontournable que cette abstraction s’appuie sur des objets ou services marchandisés plus ou moins utiles, un hôpital, de la nourriture, un logement, de la culture, des voitures. De la même manière que la question du sens du travail lui est étrangère, la question de la distribution équitable de tout ses biens essentiels n'est donc pas l'objectif premier de la production de l'économie, cela même si l'écoulement de la marchandise à travers son achat peut poser des problèmes insurmontable qui peuvent prendre l'allure d'une remise en cause de l'idée même d'un pacte social entre les hommes.
Le principal objectif de la politique aujourd'hui consiste à adapter le corps social aux conséquences qu'impliquent se renversement de valeur. En interne le politique devient tour à tour super DRH ou éborgneur et pour l'extérieur un pimpant VRP trimbalant à travers le monde les plus grands producteurs de babioles locales.
En dehors de quelques esprits plein du vent de la liberté marchande, penser que le politique et/ou l'économique pourrons remédier à cet état de fait c'est ce laisser bercer d'une illusion qui risque de mener l'humanité dans une direction ou tout le monde s'accorde à dire qu'elle donne plutôt envie de faire l'autruche ou de s'exiler sur une île déserte assez haute pour échappée à une montée des eaux qui nous semble promise.
Que cette abstraction en se développant dans le temps et l'espace ait fini par devenir hégémoniques n'implique en rien qu'un esprit ouvert s'en accommode, qu'il soit par ailleurs républicain, religieux, laïc, voir athée.
(1) Si l'on pense la démocratie radicale comme le vote de tous nécessaire pour trancher sur tout. C'est pourquoi parler de démocratie en dehors de l'économie du capitalisme n'est pas possible. En dehors du capitalisme il faudrait penser le lien social ou les interventions particulières articulées uniquement autour d'une pensée de l'agir concret afin de satisfaire le plus directement possible les besoins indispensables à tous, là ou nous sommes. Il faudrait également envisager la pensée élargie (culturelle ?) comme propre à l'histoire de chaque personne ou groupe de personne. Sachant que le propre de la culture c'est de ne pas être un bloc imperméable et impénétrable à toute autre culture.