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Billet de blog 17 mai 2017

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Le vocabulaire de la Révolution burkinabé recyclé dans la présidentielle

Jean Luc Mélanchon a placé sa campagne sous le signe du "dégagisme" pour suggérer de donner un grand coup de balai dans la classe politique. En fait il a recyclé un concept qui ne constitue pas une nouveauté et que la Révolution de Thomas Sankara au Burkina Faso avait déjà mis en oeuvre de manière spectaculaire. L'actualité politique suggère quelques autre emprunts à cette source très imagée.

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Le "dégagisme" Une des idées fortes du moment. Pour autant son auteur inventeur de la France Insoumise, ne peut revendiquer la paternité d'un concept qu'il a recyclé à usage hexagonal. Il y a au moins un antécédent. Au moment de la Révolution burkinabé de Thomas Sankara les "dégagés" de l'ancien régime de la Haute Volta se sont comptés en grand nombre. Cette idée connait plusieurs résurgences, notamment autour de la moralisation de la vie politique avec le non cumul des mandats, la proportionnelle plus ou moins intégrale, le recours à l'éthique en politique avec le fait de ne pas faire profiter à ses proches des avantages ouverts par certaines fonctions. A un degré moindre on pourrait ajouter ce qui touche au "mille feuilles" des structures territoriales et administratives..

Les caméléons équilibristes  Autre emprunt que nous faisons à la Révolution Burkinabé pour qualifier en particulier tous ces membres d'un parti en cours d'implosion. Ils ont adopté la loi de la primaire pour s'asseoir dessus au premier vent contraire. Ils ont concouru à faire chuter leur propre camp et son poulain. Ce n'est pas nouveau, Ségolène en connaîssait un rayon sur la question des social-traîtres. La manoeuvre en cours de réussite du nouveau Président a suscité de nombreuses vocations en la matière avec quelques grands prêtres en la matière champions du "faire de la politique autrement"... à condition que ce soit pour les autres. Finalement avec la course aux investitures pour les législatives cette variété d'individus a cru de manière exponentielle. Au point de se demander si un autre emprunt, toujours au vocabulaire imagé de la révolution burkinabé ne serait pas encore plus adapté à la recomposition qui se profile : les tortues à double (ou à triple) carapace ... Bref, le dernier mot reviendra aux électeurs qui contribueront à clarifier probablement ce paysage d'après la tempète, certains des intéressés qui auront utilisé tous les stratagèmes pour se survivre à eux-mêmes pourront toujours souhaiter qu'une excellente politique de la santé leur permette de soigner efficacement leurs contorsions dangereuses.

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