Il y a quelques mois j’avais écrit que le génocide en cours à Gaza restait dans les limites d’un génocide de terreur - et d’autant plus terrorisant qu’il massacrait indistinctement les « innocents » à savoir les enfants - visant à obtenir la totale soumission des épargnés. Ou ils acceptent la domination sioniste ou ils consentent à quitter Gaza. La troisième issue ne pouvait être que la mort, parfaitement justifiée eu égard aux horreurs du 7 octobre. Le Hamas, pour le plus grand bonheur d’un Smotrich ou autre Ben Gvir, avait fait ce qu’il fallait.
Aujourd’hui la bonne nouvelle est qu’ Israël et le Hamas seraient d’accord sur les termes d’un cessez-le-feu.
Trump, après avoir apporté un soutien massif tant politique que militaire à la « guerre » contre le Hamas avait réussi, en prenant appui sur une modulation des positions des Etats arabes des accords d’Abraham – lesquels sont co-responsables du génocide – semble parvenir à paraître en faiseur de paix.
On ne peut que se réjouir d’un arrêt imminent des massacres. Mais le génocide a déjà produit ses effets : les épargnés sont placés en situation de soumission. Smotrich et Ben Gvir en sont pour leurs frais mais ils auront contribué au résultat vers lequel on se dirige : l’acceptation des conditions sionistes.
Quand je parle de Donald 1er en termes d’Empereur d’une pax judéo-chrétienne j’ai en tête ces situations historiques où les auteurs d’actes barbares se faisaient embrasser la main par les épargnés. Donald Trump n’est en effet un homme de paix que pour autant qu’il fut aussi l’homme d’un génocide.
Cela fait penser aussi au « piège sioniste » les épargnés de la shoah étant sommés, en quelque sorte, à prendre leur place dans la guerre occidentale contre la « barbarie ». C’est ce qu’avait explicitement imaginé Herzl bien avant le IIIème Reich.
On ne peut que le constater avec tristesse : les forces d’extrême-droite font la loi. Les mouvements importants de protestation contre le génocide à Gaza ont probablement joué un rôle. Mais l’extrême-droite judéo-chrétienne est en situation de pouvoir doser ce qui relève de la terreur génocidaire et ce qui appartient au registre de la paix conditionnelle.
Donald 1er en homme de paix n’est que la face triomphante et respectable de Donald 1er en complice numéro 1 du génocide de Gaza.