Dans le dernier numéro de l’émission culte « Répliques » - où, par ailleurs, les répliques d’A. Finkielkraut, souvent elles-mêmes sans réplique, visent à dire ce qu’il faut penser… - émission consacrée ce 22 mars 2025 à l’IA et ses conséquences civilisationnelles A. Finkielkraut cite une fois de plus Martin Heidegger et son opposition entre « pensée calculante » et « pensée méditante ». La première ignore tout de la question de l’Etre – suprême handicap – tandis que la seconde lui est consacrée – suprême légitimation.
Or Heidegger est depuis longtemps profondément hitlérien et là où, surtout, Hitler s’est engagé sur la voie de la « solution finale » de la « question juive ».
De la « pensée calculante » il vise d’abord et avant tout le « noyau juif ». L’enjuivement des esprits, dont il se plaint dans sa jeunesse à sa fiancée, se caractérise précisément par le triomphe de la pensée calculante. Cette « calculite » a plusieurs dimensions. Elle est par exemple du côté de ceux qui pensent, souvent admirateurs d’Einstein, que la « science pense ». Elle est du côté de ces juifs faussement parés des atours de la germanité – les « assimilés » - et qui complotent contre l’Allemagne et son Université pour les détruire. Mais elle est aussi du côté du « communisme », terme qui désigne toute pensée sociale de justice. Heidegger a des mots très durs, par exemple, contre la « sécurité sociale ». Toute politique d’équité sociale est condamnée au nom du fait qu’elle relève nécessairement du « calcul ». Le bon travailleur doit travailler « sans compter » !
Il y a un antisémitisme foncier très profond chez Heidegger, irréductible à quelques phrases dites malheureuses, et dont le danger réside précisément dans le fait que Heidegger a trouvé comment le formuler dans les formes de la culture philosophique. Voir, précisément, son opposition entre pensée calculante et pensée méditante. Si un champion de la vigilance critique comme A. Finkielkraut peut n’y voir que du feu c’est dire à quel point le projet heideggérien sait encore aujourd’hui contourner nombre d’obstacles.
Heidegger rêve à un peuple allemand qui, se consacrant à la « pensée méditante », règnerait sur des populations d’esclaves car plus ou moins toutes destinées à ne pas pouvoir franchir la ligne qui sépare calcul et méditation.
C’est dans les centres d’extermination et les camps de concentration que s’est expérimentée une pensée heideggero-hitlérienne de la société Gemeinschaft.
C’est une pensée totalement hantée par l’esclavage et les voies que pourraient prendre certaines sociétés développées techniquement, mais élues pour méditer, afin d’instaurer un esclavage « moderne ».
C’est Banon – qui lit Heidegger – et Trump. C’est Dougin – qui admire Heidegger – et Poutine.
Pour le moins Heidegger est une référence majeure de la fachosphère mondiale.
Martin Heidhitler!