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Chercheur en philosophie. Parmi les axes de recherche : les rapports entre la philosophie de Martin Heidegger et le national-socialisme.

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Billet de blog 25 août 2025

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L'extrême-droite persécutera-t-elle les "antisémites"?

L’extrême-droite est en passe de réussir un coup aussi tordu que pervers. Amalgamant politique suprémaciste israélienne actuelle, sionisme, judaïsme et juifs elle cherche à criminaliser, comme étant antisémite, tout acte de solidarité politique avec les Palestiniens.

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Notre époque est « tragi-bouffonne ». A l’effroi s’ajoute l’écœurement. L’extrême-droite est en passe de réussir un coup aussi tordu que pervers. Amalgamant politique suprémaciste israélienne actuelle, sionisme, judaïsme et juifs elle cherche à criminaliser, comme étant antisémite, tout acte de solidarité politique avec les Palestiniens.

 
Il y a de l’antisémitisme. Par définition il ne rate aucune occasion pour prospérer. Mais de vrais agissements antisémites sont en passe de servir de caution à une répression de ceux qui, se révoltant contre la politique raciste de l’actuel gouvernement israélien, se trouvent en position de pouvoir être amalgamés à l’ensemble, entretenu comme flou, formé par les actes antisémites. 


En sus de la nécessaire répression du vrai antisémitisme cherche à se mettre en place une persécution de ceux qui ne transigent pas avec le principe de la solidarité universelle contre les politiques racistes. Surtout quand celles-ci prennent un tour génocidaire. 


Quelle trouvaille ! En effet la législation en vigueur contre l’antisémitisme ne permet pas, parallèlement, de persécuter des personnes parce que simplement arabes, palestiniennes ou musulmanes. Par contre elle autorise, mais sur fond d’une distorsion conceptuelle perverse, la répression de tous ceux que l’on parvient à étiqueter d’antisémites.

 
Ce n’est plus, pour l’extrême-droite de pouvoir, « morts aux juifs » ! mais « à bas les antisémites » ! Quelle merveille !


On a compris que cette manipulation repose sur l’extension indue du concept d’antisémitisme. C’est un cas de la novlangue orwellienne. 


Il est significatif que les remontrances proférées par Netanyahou et Kushner à l’encontre du président Macron portent explicitement sur sa décision de reconnaître un Etat de Palestine. Ils laissent naturellement entendre que la présidence actuelle aurait quelque chose à voir avec l’antisémitisme. 


Ils reconnaissent ainsi, mais cela même n’est pas propre à les ébranler, que le refus de principe d’un Etat palestinien était virtuellement génocidaire. Car, en effet, c’était afficher la volonté d’empêcher la population autochtone de l’ensemble palestinien d’être reconnue comme étant légitime à vivre et à prospérer sur son territoire. C’était déjà en faire une population de trop, population qu’il faut donc trouver le moyen de chasser, par la mort ou par l’exil, du  Grand Israël.

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