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Billet de blog 3 mai 2019

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1er Mai : Hôpital de la Pitié Salpêtrière

J'étais présent !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'étais présent (avec un ami et sa fille) lors de cette manifestation et nous sommes aussi passé par dessus une petite grille (1 mètre de haut) qui longe l'hôpital de l'entrée principale jusqu'au portail qui a été forcé sous la pression des personnes qui étaient gazées et qui n'arrivaient plus à respirer.


Nous n'avons absolument pas pénétré dans les locaux. Nous sommes restés sur place une vingtaine de minute pour nous protéger de l'écrasement de la foule.

Les personnes sur la passerelle menant vers la réa essayaient de rentrer parce qu'elles avaient peur de la charge des policiers et des gaz lacrymogènes. Aucune personne présente a été agressive vis à vis du personnel de l'hôpital. La cours devant l'hôpital était noyée de gaz.


Pourquoi nous en sommes arrivé là ?


La manifestation se passait dans le calme là où nous étions. Arrivé au dessus de l'Hôpital, les CRS ou Gendarmes ont envoyé une pluie de gaz lacrymogène pour couper le cortège. Nous avons reculé en courant en foule compacte redescendant en direction de l’Hôpital.
Puis nous avons tous été bloqué car la police a fait la même opération de coupure du cortège sur le boulevard Saint Marcel. La foule en panique se précipitait vers le bas du boulevard Saint Marcel en direction du boulevard de l'Hôpital.


Les deux foules se sont télescopées au niveau de l'Hôpital de la Pitié. Les personnes (dont nous même) étions écrasées contre les grilles de l'hôpital et contre le portail qui à cédé sous la pression. Cela nous a peut-être sauvé la vie.


Mais le pire n'est pas fini.


En sortant de l'Hôpital pour revenir dans la foule totalement immobilisée et compactée personne savait s'il fallait monter ou descendre le boulevard.

Nous, nous avons choisi de le descendre. Arrivé devant les gendarmes mobiles (reconnaissables à leurs uniformes) et leurs véhicules qui bloquaient le boulevard de l'Hôpital pour empêcher les manifestants de descendre vers la gare d'Austerlitz (donc juste à l'intersection en épingle à cheveux du boulevard Saint Marcel et du boulevard de Hôpital), les gendarmes nous ont demandé de remonter le boulevard Saint Marcel. Nous avons été de nouveau broyé contre une vitrine de magasin par le mouvement de foule venant du boulevard Saint Marcel noyé sous les lacrymogènes. Ce mouvement nous obligea à repartir en marche arrière en direction des gendarmes.


Nous avons supplié les gendarmes de nous laisser passer en direction de la gare d'Austerlitz. Ils ont refusé ne sachant clairement pas ce qu'il fallait faire. Après un certain temps devant l'écrasement de la foule les gendarmes nous ont laissé sortir un par un. Ceci n'a pas mis fin au lâché de gaz lacrymogène sur les gendarmes eux même !


Dans quel but la police a mis en danger les manifestants ?


Le but était de disloquer le cortège, alors, j’insiste, qu'il ne se passait rien là où nous étions, pour empêcher qu'il remonte vers la place d'Italie. En arrosant en de multiples endroits pour couper le cortège, la police crée une souricière en compactant la foule vers une sortie qui ne s'ouvre qu'au compte goutte pour attraper les casseurs.


Sauf qu'en faisant cela la police cible tous les manifestants et qu'à l'évidence les gendarmes n'ont pas été immédiatement informé de cette stratégie, laissant les personnes s'agglutiner jusqu'à faire céder les gendarmes sous la pression de la foule !


Plusieurs personnes ont fait la remarque que cela ressemblait aux événements du métro Charogne...


Si le but de tout cela est de décourager les personnes de venir dans les manifestations déclarées alors nous devons nous poser les bonnes questions !


Je ne venais plus aux manifestations le samedi n'ayant pas beaucoup de temps disponible. Je vais en trouver pour aller manifester samedi prochain et les suivants si nécessaires !


Je suis disponible pour témoigner ci cela est nécessaire...


Jean-Pierre OTTAVI

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