Le référendum porte en lui la « démocratie » référendaire chère à l’extrême droite et aux populistes de tous poils et
illustre le fameux slogan populiste fasciste « Vos idées sont les nôtres ! » où le politique, pour le pouvoir, renonce, opportuniste, à ses convictions, à l'honneur, à toute morale.
Lorsqu’il n’y a plus dieu, le droit divin et le roi, les dictateurs et les régimes autoritaires cherchent une légitimité dans un "peuple" qu’ils inventent et dont ils font leur chose. Il s’agit de faire croire aux citoyens qu’ils se fondent dans un "peuple" qui existe dans un seul corps, une nation, un Etat, une politique, un homme, un chef, un duce, un président tirant sa légitimité du suffrage universel etc. Un homme au dessus de tout, des partis, des corps intermédiaires, des chambres. Un homme en lien direct avec ce soi-disant peuple et qui parle au nom du peuple pour finalement étouffer les corps intermédiaires, incarner ce dit peuple et finalement étouffer la citoyenneté. C’est le populisme, les régimes autoritaires et, dans les pires cas, le fascisme ou le social-fascisme. Le oui plébiscite souvent celui qui a posé la question et peut en faire un dictateur.
MODE DE GOUVERNEMENT DU CÉSARISME
Le référendum, comme l’élection monarchiste française est d’essence droitière. C’est avec l’arme du référendum que Napoléon enterre définitivement la Révolution. Avec des référendums Bonaparte établit le Consulat, puis en 1802 le Consulat à vie et enfin l’Empire en 1804 !
Louis Napoléon fait, par référendum, ratifier son coup d’État en 1851 et rétablir l’Empire en 1852 !
La République est écrasée encore une fois par référendum !
Avec le référendum, la droite française bonaparto-gaulliste légitime son coup d’État en 58 puis assassine la République en 62 en introduisant l’élection du président au suffrage universel. Le référendum appartient à la culture de droite, au duce. Le dictateur tente d’établir un lien direct entre l’invention qu’est le « peuple » et lui en passant par dessus les partis et les corps intermédiaires dont les contre pouvoirs. Le fait que je donne toujours raison au peuple est la preuve que j’ai toujours raison puisque je suis le peuple, du verbe suivre et du verbe être, incarner.
Le référendum c’est la tentative de la droite et de l’extrême droite de saboter l’Union Européenne au seul bénéfice du nationalisme, du souverainisme national au détriment du souverainisme européen et donc à l’avantage des puissances étrangères.
C’est hier encore l’aéroport dément conforté en Bretagne, c’est en Suisse le rejet du Revenu de base, en Islande la nouvelle constitution écrite par une assemblée populaire rejetée...
Enfin sous nos yeux le fameux Brexit qui se passe de commentaires !
Quel bilan référendaire, quels dégâts...
LE HOLD UP DES « NON » SUR LE RÉFÉRENDUM DE 2005
La crise de représentation est totale, le régime et sa représentation sont ILLÉGITIMES. Ainsi en 2005 une majorité va voter non quand la totalité des partis démocratiques parlementaires appellent à voter oui ! Le fétichisme abject du référendum de 2005 soi disant exemple de "démocratie" dont se réclame l’extrême gauche a été "gagné" avec un apport considérable des voix de l’extrême droite populiste nationaliste néo fasciste du F Haine, sans compter les gaullistes canal historique Dupont Aignan, Boutin et autres notables droitiers et les inénarrables communistes du "fabriquons" français, eux qui avait tant travaillé pour l’Est... Se réclamer d’une telle majorité est une honte. D’autant que des fédéralistes authentiques dont je suis ont aussi votés "Non" parce que le projet fédéral ne se donnait pas les moyens d’aboutir dans le projet constitutionnel proposé. Depuis j’assiste à la récupération de mon "Non" par un front uni incluant les voix du F. Haine ! En réalité le oui démocrate à été largement majoritaire par rapport au non démocrate en 2005, voilà la réalité. Ceux qui parlent d’un Non majoritaire sont des alliés du F Haine, adepte du front uni avec le F. Haine, honte à eux.
En réalité la majorité aurait voulu amender cette constitution et non la rejeter. Le référendum ne permet pas d’amender car il est manichéen et diviseur dans son principe abject. Enfin ceux qui disent que le "non" à été trahi ensuite oublient que la quasi totalité des pays ont dit "oui" très largement et qu’il convenait de le prendre en compte au niveau européen où les deux pays du "non", "non" de justesse, étaient très minoritaires dans l’union mais la règle d’impuissance de l’unanimité leur a permis de tout bloquer.
AVANTAGE AUX PUISSANTS
Un référendum, c’est un piège à citoyens, un plébiscite à disposition des puissants.
Récolter des signatures pour initier un référendum est bien plus facile pour les lobbies et les puissants en général, pour les puissances de l’argent, que pour les associatifs ou simples citoyens.
MANICHÉISME CONTRE DÉMOCRATIE DÉLIBÉRATIVE
Les citoyens sortent divisés en deux camps non conciliables. Manichéisme consubstantiel au référendum.
Processus Canada dry de la démocratie. La manipulation des appareils d’Etat, médias, gouvernements, argent, machines à abrutir se met en marche. Les choix sont binaires et les citoyens en sortent divisés entre deux camps hostiles. Un référendum peut être l’instrument idéal du populisme voire du fascisme. La conséquence d’un référendum est donc généralement une carte blanche pour le pouvoir renforcé devant un peuple divisé.
MAUVAISES QUESTIONS, MAUVAISES RÉPONSES, MAUVAIS DÉBAT, AFFECTS TRISTES
Le référendum c’est aussi l’art de répondre par oui ou par non à une autre question que la question généralement mal posée ! Question méritant le plus souvent autant d’arguments pour le oui que d’argument pour le non. Question qui pourrait aussi mériter une autre réponse que ce manichéisme, réponse qui pourrait être amendée.
Question et donc réponse le plus souvent manichéenne impliquant des opinions binaires. Le peuple doit dire oui ou non et pas un mot de plus, puis se taire. C’est bien le contraire de la démocratie délibérative qui considère la COMPLEXITÉ des choses, appréhende la COMPLEXITÉ et la DIVERSITÉ des choses et phénomènes, véritables sources de richesse, et cherche des COMPROMIS, des AMENDEMENTS, cherche à améliorer et non à freiner ou à casser.
Le non peut aussi ne pas répondre à la question mais viser à se débarrasser du questionneur, exemple de de Gaulle en 69. Ce peut être heureux mais c’est vicieux...
La réforme proposée portant sur la régionalisation était plutôt souhaitable mais la volonté d’en finir avec le gaullisme était plus forte !
En réalité neuf référendums sur dix se soldent par un NON. La question posée n’y étant pas pour grand chose car « il s’agit pour les foules de se défouler », d’exprimer leur mécontentement et d’étaler un penchant conservateur naturel et l’affect de colère prompt aux foules.
La résolution d’un référendum est trouvée par la compétition et l’affrontement contraires au principe de fraternité.
Le référendum empêche la délibération. Il favorise les idées reçues, les slogans et les arguments idéologiques préconçus. Il démultiplie affects et émotions dont la peur, la colère, l’imaginaire irraisonné et le ressentiment.
Caricature de démocratie, règne des émotions, boulevard pour les populismes.
RÉSEAUX ASSOCIAUX, VIOLENCE SOCIALE, MANIPULATIONS
Le référendum exclut tout débat réel entre les citoyens et les réseaux sociaux étouffent tout débat authentique et serein avec prédominance de la propagande extrémiste. L’échange est faussé et dégradé et il en résulte une brutalisation des rapports sociaux, une violence sociale. Presse et médias à sensation, dominés par l’argent et les lobbies publicitaires, s’en donnent à cœur joie.
Une campagne référendaire, si l’enjeu est national, est systématiquement manipulée par les réseaux sociaux, les fausses nouvelles et calomnies et des puissances étrangères. Voyons comment Poutine aide en sous main le RN ou comme il a soutenu le sinistre brexit.
LES CORPS INTERMÉDIAIRES NIÉS
Même le Conseil Constitutionnel se refuse à juger de la constitutionnalité d’un référendum !
Le débat échappe aux syndicats, aux associations et aux corps intermédiaires, aux experts, à tous les contre pouvoirs. Il est centralisé et contraire à la séparation des pouvoirs.
LES MINORITÉS SUBISSENT
Et ce sont naturellement les minorités les plus faibles et les plus sensibles qui s’en trouvent dominées et opprimées. Le référendum c’est l’arme des Césars, des forts, des riches, des puissants, des dominants et des populistes totalitaires.*
L’IRRÉVERSIBILITÉ
Comparable à la peine de mort le référendum apporte une réponse quasi irréversible qui s’impose aux assemblées élues. Irréversible aussi la césure dans l’opinion avec des vainqueurs et des vaincus.
RARES EXCEPTIONS AU LOCAL
L’anagramme de LA VÉRITÉ est RELATIVE et l’on finira par trouver des exceptions qui confirment la règle de la nocivité référendaire. C’est vrai en particulier pour des consultations d’intérêt local.
Ainsi, sur les centaines de référendums pourris certains sont allés chercher quelques rares exceptions comme dans l’État de l’Oregon aux États Unis ! Là des précautions de préparation et de formulation de la question par des conseils tirés au sort, de délibération préalable, d’amendements cherchent le compromis puis préparent le terrain référendaire. C’est bien le processus proposé en permanence par les Esprits Libres et non lors des seuls référendums. C’est dire que ces processus à eux seuls suffisent à préparer un vote par une assemblée représentative et que le référendum en lui même n’est pas vraiment utile.
Le référendum c’est en général la catastrophe et elle n’est évitée que rarement.
Historiquement il eut été préférable pour les citoyens que cette machinerie infernale n’existât pas.
DÉMOCRATIE DIRECTE RÉFÉRENDAIRE OU DÉMOCRATIE VIVANTE REPRÉSENTATIVE?
Si vous deviez confier n’importe quelle question grave, qui vous touche ou qui touche la société, à l’approbation d’un collectif, quel processus choisiriez vous :
. PROCESSUS de DÉMOCRATIE DÉLIBÉRATIVE ET REPRÉSENTATIVE ?
Un groupe CONSEIL CITOYEN est tiré au sort et délibère. Il formule des questions et émet des avis en toute liberté et indépendance. Il vous écoute comme il écoute les citoyens, les associations et les experts. Il remet son rapport et ses propositions, avec publicité publique à l’assemblée d’élus qui s’exprime. En deuxième lecture le groupe CONSEIL CITOYEN amende la position des élus et ces derniers tranchent en dernière analyse.
. OU PROCESSUS RÉFÉRENDAIRE ?
Question figée non modifiable, non amendable, réponse à l’identique et définitive car la réponse référendaire prévaut sur toutes les autres.
A qui confiez-vous votre destin ?
CONDITIONS D’UNE DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE
Si les citoyens étaient VRAIMENT représentés par une Chambre paritaire et largement proportionnelle sans cumul des mandats, et par une deuxième chambre tirée au sort, nous pourrions avoir un avis plus avisé et plus fin qu’un oui ou qu’un non, et un accord exprimé avec l’avis des citoyens réellement représentés et consultés.
Un bon statut de l’élu,
. le non cumul strict,
. la limitation à deux mandats successifs,
. la transparence et la suppression d’avantages abusifs, cagnottes parlementaires etc.,
. la proportionnalité large, le respect de fortes minorités dotées de moyens et d’expression, et la parité dans une assemblée élue, `
. une majorité claire, prime au gagnant à l’issue du deuxième tour, sans « combinazione »,
la présence d’élus tirés au sort au prorata des votes blancs dans l’assemblée élue,
. les CONSEILS CITOYENS, dotées de moyens d’expertise et d’information, entièrement tirées au sort et doublant, tel le Sénat et remplaçant le Sénat au niveau national, les assemblées nationale et régionales, la délégation européenne et les Conseils Municipaux,
. l’aide et la reconnaissance du statut d’utilité publique pour les associations de lutte contre la corruption comme Anticor,
tout cela contribuera, avec les procédures actuelles de levée d’immunité, à veiller au bon travail et à la bonne éthique des élus dans une 6ème République digne de ce nom.
Dés lors la « révocation » normale ou la « reconduction », sera l’ÉLECTION enfin démocratique et représentative, démocratique parce que représentative.
Nous souffrons aujourd’hui de n’avoir pas d’assemblées et de démocratie représentatives et ce n’est pas en supprimant ce que nous n’avons pas, en jetant le bébé avec l’eau du bain, en passant à la démocratie directe référendaire de l’extrême droite et de Mélenchon que nous obtiendrons une DÉMOCRATIE VIVANTE.
Le scrutin proportionnaliste intégral et la pratique référendaire associés à un régime fort, comme c’est au goût du jour, c’est la voie ouverte au fascisme ou au social fascisme.
La démocratie vivante et apaisée d’un coté et la pseudo démocratie référendaire de l’autre s’opposent et s’excluent. Les républicains et démocrates, les Esprits Libres ont tôt fait leur choix.