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Billet de blog 29 mai 2025

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Contribution critique au texte LDH "penser l'antisémitisme"

Critique de l’ article paru  dans «Droits & Libertés » « Penser l’antisémitisme aujourd’hui ». La CNCDH fait état d’une augmentation de 284% de faits antisémites et une croissance moindre mais inquiétante des faits islamophobes (+29%) et racistes en général. L'analyste, ne peut se satisfaire de ces seules données brutes sans les mettre en regard avec les dynamiques racistes dans la société...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jean-Pierre ZEMMOUR (Section Tregor Goëlo)

 Contribution critique au texte « Penser l’antisémitisme »

 Je viens de prendre connaissance de l’ article paru  dans « droits et libertés » n° 209, intitulé « Penser l’antisémitisme aujourd’hui ». Je souhaitais vous faire part de quelques remarques critiques. 

L’ introduction reprend les statistiques de la CNCDH qui font état d’une «… augmentation de 284% de faits antisémites et une croissance moindre mais inquiétante des faits islamophobes (+29%) et racistes en général. »

En analyste, on ne peut se satisfaire de la seule évocation de ces données brutes sans les mettre en regard avec l’analyse des dynamiques racistes en cours dans la société :

  • un philosémitisme d’état bien ancré qui paradoxalement met les juifs en danger parce qu’il les exceptionnalise. Étonnement, le texte passe rapidement sur ce phénomène.
  • une islamophobie d’état ou racisme systémique anti musulman bien ancré lui aussi.

 Ces deux phénomènes conditionnent l’enregistrement et donc le comptage des plaintes des uns et des autres ou en creux le non enregistrement de plaintes potentielles. Dans le contexte de préjugé anti arabo-musulman et anti noir qui domine dans la société (appareil d’état, police, personnel politique etc…) et de racisme d’état systémique, le dépôt d’une plainte pour cette partie de la population suppose de passer la porte d’un commissariat. Une démarche, vous en conviendrez certainement, qui n’est pas évidente pour ceux qui font l’objet de contrôle au faciès, et qui sont en permanence racisés et montrés du doigt dans les médias et par ce personnel politique porteur d’une idéologie néocoloniale ou influencé par l’extrême droite.

 Les discriminations à l’emploi, au logement pour nos concitoyens arabo-musulmans ou noirs,  les contrôles au faciès et les attitudes racistes des fonctionnaires de police, toutes ces catégories relèvent de faits racistes au sens donné par la CNCDH. Pour autant ces faits qui relèvent incontestablement du racisme sont-ils pris en compte dans l’élaboration de ces statistiques par la CNCDH ? Probablement pas ! Car Ils relèvent de la routine quotidienne de ces concitoyens racisés. Il découle de cet exposé de faits que le comptage effectué  par le ministère de l’intérieur qui réfute tout racisme de la part de ses fonctionnaires (qui votent aux deux tiers pour le FN/RN) ainsi qu’un racisme d’état, est vicié à la base. Et dans quelle mesure, les statistiques n’ont-elles pas été faussées par une myriade de plaintes déposées pour un antisémitisme volontairement confondu avec antisionisme (selon la définition de l’antisémitisme prônée par l’IHRA).

Le racisme d’état et l’islamophobie d’état sont déclinés à tous les étages de la société.

Parallèlement à l’islamophobie d’état, le philosémitisme d’état est aussi globalement décliné

 Contrairement à ce que prétend le spécialiste de l’antisémitisme Pardo, ce ne sont pas les juifs qui sont racisés à l’embauche ou pour l’attribution d’un logement.

 Gratter ce que recouvrent ces données statistiques, n’est en aucune façon une minimisation de l’augmentation des faits antisémites bien réelle, mais il est important de resituer ces chiffres dans le cadre des dynamiques racistes qui traversent la société. Les uns bénéficient d’une bienveillance acquise de la part des pouvoirs publics et de la classe politique souvent à des fins d’instrumentalisation. Les autres sont en proie aux préjugés racistes alimentés par un personnel politique qui couvre un spectre large qui va de l’extrême centre, de la droite, voire même d’un certaine gauche biberonnée aux thèses islamophobes sous couvert de « défense de la laïcité telle que distillée par le printemps républicain ». Tout ce beau monde glisse vers l’extrême droite voire même l’alimentent (campagne contre le voile, assimilation des musulmans et de l’islam au terrorisme, campagne anti algérienne, loi séparatisme, la non réaction de Retailleau au meurtre de Aboubakar Cissé montre que pour lui, toutes les vies ne se valent pas. D’ailleurs, il en va de même pour d’autres responsables politiques, à droite comme dans une certaine gauche.

 Citons Rudolf Bkouche, membre de l’UJFP déclarait en avril 2015 « …Je me contenterai ici de noter ici la différence de réaction de la part des autorités devant une agression antijuive et devant une agression anti-arabe ou antimusulmane. Toute agression antijuive est dénoncée comme une agression contre la France, et l’on voit accourir les officiels pour affirmer leur soutien aux victimes de ces agressions ; les agressions anti-arabes ou antimusulmanes suscitent des réactions moins vives et si elles sont condamnées, elles ne donnent pas lieu aux mêmes marques de soutien. Ces différences de comportement sont perçues, par les Arabes et les Musulmans de France, comme, sinon une marque de mépris, du moins un moindre intérêt pour ces habitants considérés comme de seconde zone ; c’est cette différence de comportement qui conduit au ressentiment de la part de ceux qui se sentent discriminés et qui souvent le sont… ».

Un décennie plus tard, on constate que cette attitude discriminatoire s’est amplifiée.

Dans le même texte, Rudolf Bkouche définissait ainsi le philosémitisme d’état :

« Le philosémitisme est une forme d’antisémitisme.
La philie comme la phobie conduit à mettre un groupe humain à part. Qu’on lui prête des qualités exceptionnelles ou qu’on le considère comme un ennemi du genre humain, il s’agit dans les deux cas d’enfermer un groupe humain dans une essence immuable, de le sortir de l’histoire et de le réduire à un mythe.
Mais la philie, en particulier lorsqu’elle est prise en charge par l’Etat, a d’autres enjeux, enjeux essentiellement politiques, dont le plus important est de diviser en fabriquant du ressentiment renforçant ainsi la concurrence des victimes.
C’est ce qui se passe avec le philosémitisme d’Etat tel qu’il se développe aujourd’hui… »

 En miroir du philosémitisme d’État, l’islamophobie d’état s’installe, avec pour conséquence une mise en concurrence victimaire. Laquelle est consubstantielle à la coexistence de ces deux fléaux.

 Notons au passage l’instrumentalisation de ces chiffres par le CRIF dans le but de maintenir la peur chez les juifs de France pour les inciter à faire leur Alyah dans un contexte où des centaines de milliers d’israéliens ont émigré ces dernières années. On a en mémoire les discours sur le thème : « les juifs ne sont pas en sécurité en France… ».

 Le grand rabbin de France célèbre Hannouka à l’Elysée dans une négation décomplexée de la laïcité, parce qu’encouragé par ce philosémitisme d’état. C’est un scandale ! A-t-on entendu les ténors habituels de la « catho-laïcité », tels par exemple Aurore Bergé s’élever pour dénoncer cette grave entorse à la loi de 1905 ? Et plus grave encore, le gouvernement par la voix d’Elisabeth Borne  et de Macron a défendu la cérémonie comme « un geste de soutien face à la montée de l’antisémitisme », tout en assurant que « la neutralité de l’Etat avait été respectée ». Qui sont ? Où sont les vrais « communautaristes » ? Quant à Yonathan Arfi, président du CRIF, il a qualifié d’ « erreur » l’acte de Korsia. Et passez, y a rien voir ! N’est-ce pas l’illustration parfaite du philosémitisme d’état qui exceptionnalise les juifs et est de ce fait de nature à générer de l’antisémitisme ?

Le mythe de la « civilisation judéo-chrétienne » qui vise à « blanchir » ou occidentaliser la religion juive est brandi comme une arme idéologique et politique qui vise à exclure l’autre. Et ce mythe vient se superposer à la conception de la laïcité défendue par des représentants réactionnaires fascisants dont nombre d’entre eux sont issus de l’extrême centre. Je renvoie à la lecture de l’ouvrage de Sophie Bessis « La civilisation judéo-chrétienne. Anatomie d’une imposture » qui déconstruit ce concept.

Revue Contretemps du 17/11/2023

Simón Vázquez – Se pourrait-il qu’aujourd’hui, en Europe occidentale, la question juive se transforme en de nouvelles questions, comme la question musulmane ou la question tsigane, par exemple ?

Enzo Traverso – « Les préjugés à l’encontre des Roms n’ont pas été autant discutés, malheureusement. Peut-être en Espagne plus qu’ailleurs. Quand je dis que le nationalisme, surtout le nationalisme de droite qui avait une relation symbiotique avec le fascisme, s’est métamorphosé au 21ème siècle vers une transition de l’antisémitisme à l’islamophobie comme axe central, je souligne que la question de l’islam va devenir le prisme à travers lequel l’Europe va définir son identité démocratique.

Si, avec la montée de la droite radicale, l’idée que l’Europe a des racines judéo-chrétiennes incompatibles avec l’islam est affirmée, cela impliquerait que l’Europe ne peut pas être une démocratie. Ainsi, la capacité de l’Europe à intégrer l’islam comme l’une de ses composantes dans un cadre démocratique pluraliste est un indice qu’elle connaîtra une démocratie saine ».

Extrait de la thèse présentée par le doctorant Bruno Quennelec en 2020 devant la Fondation de la Shoah (en libre accès sur internet)

« …En effet, l’antisémitisme actuel ne semble pas pouvoir être considéré comme une idéologie d’oppression, de domination ou d’exploitation du groupe juif par le groupe majoritaire. Certes, en tant que minorité dispersée (et malgré l’existence de l’État d’Israël), les juifs sont structurellement dans une situation de dépendance vis-à-vis de la société majoritaire (Memmi 1968). Reste qu’à la différence d’autres groupes minoritaires, ils ne souffrent aujourd’hui en France (où vit la communauté juive la plus importante d’Europe), « d’aucune discrimination dans l’accès aux principaux domaines de la vie sociale que sont le travail, le logement, la santé et les loisirs » (Ghiles-Meilhac 2015, 220). De plus, les « discours politiques antisémites classiques, comme l’appel à l’exclusion des juifs de la société, les références aux Protocoles des Sages de Sion où les propos négationnistes, font l’objet d’une réprobation unanime dans l’espace public, y compris de la part des instances dirigeantes du [Rassemblement National] » (Ibid.). Enfin, « la communauté juive organisée bénéficie d’un partenariat et d’une relation privilégiée avec l’État, le dîner annuel du CRIF en constituant une illustration éloquente. » (Ibid.).

Enzo Traverso dans « La fin de la modernité juive » page 126, cite « le constat lucide » de Michel Wievorka : « sans disparaître, l’antisémitisme est en train de se transformer en un phénomène secondaire sans ampleur sans grande capacité de mobilisation, combattu chaque fois qu’il s’exprime, de manière dans l’ensemble énergique et efficace. On aimerait qu’il puisse en être autrement pour d’autre formes de racisme ».

 Citons encore l’excellent Enzo Traverso, page 122 du même ouvrage : « Dans l’Europe contemporaine, le migrant prend  essentiellement les traits du musulman. L’islamophobie joue pour le nouveau racisme le rôle qui fut jadis celui de l’antisémitisme. La mémoire de la Shoah – une perception historique de l’antisémitisme au prisme de son aboutissement génocidaire – tend à obscurcir ces analogies pourtant évidentes. Le portrait de l’Arabo-musulman brossé par la xénophobie contemporaine ne diffère pas beaucoup de celui du juif construit par l’antisémitisme du début du XXème siècle. Les barbes, tephillim et caftans des juifs immigrés d’Europe orientale d’autrefois correspondent aux barbes  et voiles des musulman.e.s d’aujourd’hui. Dans les deux cas, les pratiques religieuses culturelles, vestimentaires  et alimentaires d’une minorité sont mobilisées afin de construire le stéréotype négatif d’un corps étranger et inassimilables à la communauté nationale. Judaïsme et Islam fonctionnent ainsi comme des métaphores négatives de l’altérité : il y a un siècle, le juif peint par l’iconographie populaire avait forcément un nez crochu et des oreilles décollées, tout comme aujourd’hui l’islam est identifié à la burqa, même si 99,99% des femmes musulmanes vivant en Europe ne portent pas le voile intégral. Sur le plan politique, le spectre du terrorisme islamique a remplacé celui du judéo-bolchévisme… ».

Je conseille la lecture de la suite.

L’instrumentalisation de l’antisémitisme comme instrument de domination d’une classe sur l’autre. Cette instrumentalisation participe du processus de fascisation.

L’instrumentalisation de l’antisémitisme à l’encontre de la gauche conséquente (je préfère à gauche radicale) par l’ensemble du bloc bourgeois et de ses alliés de la fraction la plus droitière de la gauche est une pratique diffamatoire généralisée pour disqualifier et discréditer cette gauche qui remet en cause les intérêts de la classe qui a intérêt à ce que rien ne change dans les rapports sociaux et les rapports de domination.

« Antisémite » accusation chargée d’infâmie est ainsi lancée à l’encontre député.e.s LFI dans l’Assemblée Nationale par des ministres qui semblent ignorer que dans un état de droit on n’accuse pas sans preuve, sans procès.

Il est intéressant de noter que tous les dirigeants et mouvements progressistes dans le monde font l’objet de ces accusations diffamatoires. Il n’est pas nécessaire d’insister là-dessus, tant les dirigeants fascistes Israéliens ont usé et abusé de ces insultes au point d’ailleurs de banaliser et dévaluer le concept d’antisémitisme. Notons parmi les meilleurs amis du gouvernement suprémaciste d’Israël figurent les mouvements d’extrême droite. Comme quoi, l’antisémitisme est la dernière de leurs préoccupations. Après tout Theodor Herzl et Edouard Drummond n’étaient-ils pas eux aussi de bons amis ?

 J’évoquerais tout de même le cas du Labour britannique et de son chef Jeremy Corbyn.

C’est le même processus d’instrumentalisation de l’antisémitisme qui a frappé le Labour et Corbyn en particulier (ainsi que six dirigeants juifs qu’on oublie de citer). Le complot, car c’en est un a été démontré par le journaliste Jonathan Cook (dont on retrouve les articles sur le site ORIENT XXI), ainsi que l’article de Jonathan Rosenhead, membre du mouvement « Jewish Voice for Labour ». A lire aussi l’ouvrage « WEAPONISING ANTI-SEMITISM. How the Israel Lobby brought down Jeremy Corbyn. » par Asa Winstanley journaliste, rédacteur du site Electronic Intifada.

orientxxi.info/magazine/royaume-uni-il-n-y-avait-pas-d-antisemitisme-institutionnel-dans-le-parti,4340

orientxxi.info/magazine/antisemitisme-offensive-orchestree-contre-jeremy-corbyn-au-royaume-uni,2429

orientxxi.info/magazine/royaume-uni-jeremy-corbyn-un-homme-a-abattre,2617

 Par contre, personne ne fait mention du fait que Boris Johnson a tenu des propos sarcastiques dans ses écrits et l’un de ses romans. Nous lui reconnaîtrons une certaine équité, puisque les musulmans ne sont pas en reste. Toutes ces fausses accusations envers la gauche du Labour et Corbyn masquent l’existence d’un antisémitisme latent chez les conservateurs dont bizarrement personne ne fait mention. Et en France, combien parmi ceux qui brandissent l’accusation infâmante d’antisémitisme dans un but délibéré d’instrumentalisation, masquent leur véritable antisémitisme ? Personne ne se pose la question ! Caractérisation acquise d’antisémitisme pour les uns, et blanchiment absolu de toute marque d’antisémitisme chez les autres.

Cette instrumentalisation de l’antisémitisme est en soi un antisémitisme : Les juifs sont instrumentalisés, utilisés pour servir une politique réactionnaire.

 L’instrumentalisation de l’antisémitisme n’est-elle pas un sujet suffisamment grave pour qu’il soit pris sérieusement en compte par la LDH et non traité comme accessoire ? Ce sont des défenseurs des libertés démocratiques qui sont attaqués qui combattent le racisme d’état et osent le faire et le proclamer, qui osent affirmer que la « police tue » et le proclament parce que vrai, qui ne prennent pas part à « la manif de la honte » appelée par des factieux qui remettent en cause la séparation des pouvoirs et s’attaquent à la justice et osent camper sur cette position, même seuls face à tous les partis, les médias hostiles, simplement parce que la défense d’un tel principe en vaut la peine… Bref, des gens qui ne font que défendre des valeurs qui, finalement, sont celles de la LDH ! C’est à ces militants que ceux qui instrumentalisent l’antisémitisme, veulent s’en prendre. Le but évident : fausser les conditions du débat démocratique.

Oui ! Il y a là, un sujet pour la LDH !

 L’amalgame « antisionisme = antisémitisme » : à combattre comme le poison.

Instrumentalisation de l’antisémitisme aussi qui s’appuie sur l’amalgame « antisionisme = antisémitisme ». qui reprend un élément fondamental de la Hasbara qui consiste à voir chez tous ceux  de par le monde (et heureusement, ils sont nombreux) qui soutiennent le peuple palestinien contre l’oppression, ou simplement qui osent émettre un mot en faveur de ce peuple qui subit un nettoyage ethnique qui s’étale sur huit décennies et qui se traduit aujourd’hui par un génocide en règle.

Assez de la sacralisation de cet état ! C’est avant tout un système politique, maillon de la chaîne impérialiste mu idéologiquement et militairement par le « choc des civilisations » et agissant pour le compte de cette chaîne impérialiste. Système politique qui pratique l’apartheid (sous certains aspects plus dur que celui de l’Afrique du Sud), la colonisation de peuplement, l’épuration ethnique. La dénonciation par les progressistes du monde entier de ce système ne saurait en aucune manière être taxée d’ « antisémitisme ».

 Il y a nécessité pour la Ligue des Droits de l’Homme de mettre à jour son analyse de l’antisémitisme qui date de la période des années 80, voire 90. Période pour laquelle je ne conteste nullement la pertinence de l’analyse. Aujourd’hui, nous avons changé de période : le philosémitisme d’état s’est installé, affirmé avec en miroir, l’islamophobie, le racisme d’état. L’islamophobie occupe aujourd’hui la place qu’occupait hier l’antisémitisme. On peut qualifier sa tendance de baissière ce qui ne signifie nullement qu’au sein de cette tendance, n’apparaissent pas des pointes liées à une conjoncture politique, des évènements et qu’il faille sous-estimer l’antisémitisme.

Quant aux chiffres, méfions-nous en, la Ligue qui, avec son Histoire a montré qu’elle est une grande et prestigieuse association, ne peut se satisfaire de chiffres bruts, mais au contraire, doit les resituer dans un contexte politique, examiner avec soin les dynamiques racistes en cours. Les chiffres bruts, laissons-les aux plateaux de télévision** habitués au « poids des mots, le choc des photos ».

 Inscrire sur son fronton « la lutte contre les racismes est indivisible », c’est bien. Encore faut-il s’y tenir. Pour cela, avoir une vision claire des dynamiques racistes.

 Pour d’éventuelles formations à venir sur l’antisémitisme, pourquoi ne pas faire appel à l’UJFP (ou Tsedek !) qui disposent  en leur sein de cadres tout à fait qualifiés pour ce faire et sont en mesure de présenter une histoire de l’antisémitisme et une analyse renouvelée de l’antisémitisme.

 Je reviendrai ultérieurement et plus brièvement sur d’autres aspects du texte.

 Aux ligueuses et ligueurs dont j’espère qu’ils seront nombreux et nombreuses à prendre connaissance de cette contribution critique qui tente d’apporter un éclairage peut-être nouveau sur une question qui taraude notre société, qu’il va de soi que j’assume totalement le ton parfois polémique de ma contribution.

 *Petit rappel sur la période qui précédait la seconde guerre mondiale. Le Betar mouvement sioniste né en Litunanie en 1923 fondé par Zeev Jabotinski (fondateur du Betar, Irgoun, Haganah , légion juive, Lehi,  Betar Naval Academy fondée en Italie en 1934 avec l’accord de Benito Mussolini). Théoricien du sionisme révisionniste qui a animé la lignée Netanyahu jusqu’au génocidaire Benjamin, était un grand admirateur du nationalisme allemand, puis du fascisme mussolinien.

 **@Cavous raffole de ces données brutes. Je cite cette émission parce que c’est une caricature. Chaque année ou presque, la représentante de l’American Jewish Committee AJC est invitée sur ce plateau  pour présenter la substantifique moelle de son  « rapport » qui décerne la palme de l’antisémitisme … devinez à qui … à LFI, devant des « journalistes » buvant ses paroles comme on boit le vin de messe.

Notons que cette organisation sioniste dérivée de l’association de lobbying pro-israélien AIPAC présentait un tableau sur son site dans lequel étaient désignés comme antisémites : les marxistes, les altermondialistes, les antiimpérialistes, les antiracistes, les soutiens au peuple palestinien… Logiquement, et c’est tout à son honneur,  LFI y avait toute sa  place. La ficelle était tellement grosse, qu’ils ont fait disparaître « cette grille de lecture » mensongère et manipulatrice.

Lien du texte "penser l'antisémitisme" :

https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2025/04/DL209-Actualite-2.-Penser-lantisemitisme-aujourdhui.pdf

 Jean-Pierre ZEMMOUR

Section du Trégor-Goëlo (22)

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