La liberté de la presse est un des piliers de la vie démocratique d’un pays comme la France. La censure s’applique là où la dictature et le pouvoir autoritaire impose le joug de l’asservissement. La vie publique doit être une vitre au travers de laquelle tout doit être vu. Elle ne peut être un miroir derrière lequel le tain ne réfléchit que ce que certains veulent bien.
Les trois juges de la cour d’Appel de Versailles ont appliqué le droit avec un zèle indécent ce jeudi 4 juillet 2013. Ils remettent la censure au goût du jour. On ne peut imaginer un seul instant que ces personnages ignorent tout de la gestion informatique d’un site comme Mediapart. L’aberration technique qui consiste à exiger de « retirer tous les enregistrements de l’affaire Bettencourt et toutes les citations les concernant » sous huit jours revient à interdire ce journal, celui de tous ses adhérents.
Si l’ensemble des 70 000 lecteurs abonnés au journal se mettent à diffuser ces enregistrements sans passer par Mediapart, la Justice pourra-t-elle intervenir. Matériellement, non ! Osera-t-elle le faire. Impossible ! Et si le contraire se produisait les tribunaux concernés commettraient une faute digne de l’Inquisition, rappelant Vichy et le nazisme qui condamnaient tous ceux qui se mettaient en travers de l’exécration qu’ils avaient instituée pour assouvir le monde.
On peut donc s’interroger sur ce qui a poussé ces trois juges à prononcer un tel jugement. Ont-ils exercé librement la justice ou sous une pression politique ou financière ? Ont-ils conscience de l’atteinte à la liberté d’expression et du droit à l’information des citoyens ?
Cette affaire n’est pas une atteinte à la vie privée. Elle concerne des agissements financiers plus que douteux. Comme Mediapart l’a honnêtement expliqué, ces enregistrements avaient un seul objectif, informer les citoyens, ceux qui vont voter, qui désigne des élus dont ceux qui légifèrent. Les trois juges ont appliqué la loi. Certes ! Les parlementaires doivent la modifier. De plus il y a urgence car l’intervention chirurgicale envers notre journal en ligne est proche. Huit jours !...
Notre journal n’a mis au grand jour que « les seuls passages présentant un enjeu public: le respect de la loi fiscale, l’indépendance de la justice, le rôle du pouvoir exécutif, la déontologie des fonctions publiques, l’actionnariat d'une entreprise française mondialement connue ».
Nous ne pouvons qu’être solidaires avec Mediapart et les véritables journalistes qui nous informent. Indignons-nous de cette décision insupportable d’une justice arbitraire