Comment un peuple qui fut victime du nazisme, avant et pendant la seconde guerre mondiale, peut agir depuis la création de son Etat comme il le fait ? L’Histoire et ses leçons sont-elles à ce point oubliées ou cachées pour éviter aux nouvelles générations de vivre en paix, et les pousser à étendre l’emprise, la domination d’Israël sur l’ensemble de la Palestine ? Certes tous les Israéliens n’acceptent pas cette situation. Et l’O.N.U. laisse faire tout en prenant depuis des décennies une multitude de résolutions qui restent inappliquées, sans une seule intervention sur le terrain. L’indécision, le non-respect de ses propres sentences font de cet organisme mondial un assemblage anti-sociétal qui participe à nombre de complots meurtriers par sa mollesse, son effacement.
Face à l’hitlérisme, au nazisme, la Résistance est née, s’est armée et a engagé fièrement la lutte armée contre ceux qui furent condamnés pour crimes contre l’Humanité et crimes de guerre.
Et à Gaza, c’est bien de cela qu’il s’agit. Quand des centaines d’enfants, de femmes, de personnes âgées meurent sous l’explosion de missiles de l’armée israélienne, il y a crimes de guerre. Comment le peuple israélien peut garder à sa tête des criminels ?
Si j’habitais Gaza, je ne suis pas certain que je ne prendrai pas les armes pour combattre cette ignominie. Et qu’on se rassure, je ne suis pas antisémite. Je ne suis qu’un poète qui a écrit ceci :
J’écris pour … GAZA
J’écris des vers au bout d’un fusil
J’attends l’amour au bout de la vie
J’entends l’acier sifflant le destin
Je vois les morts au creux du matin
J’écris des vers au son des obus
J’attends l’espoir au bout de la rue
J’entends les cris d’enfants orphelins
Je vois les mains montrant l’assassin
Gaza est là martyre épuisé
J’écris des mots au cœur d’une veuve
J’attends la paix que mon âme abreuve
J’entends le chant d’un vol de colombes
Je vois l’enclos où s’ouvrent les tombes
J’écris des mots aux yeux de l’espoir
J’attends le jour qu’un peuple veut voir
J’entends la peur jetée par les cieux
Je vois le feu au fond de ses yeux.
Gaza est là victime isolée
Jean Riboulet, 2009
… et encore ceci la nuit dernière après avoir mal supporter les images de la télévision…
Le guerrier
Je suis un enfant
Je joue sur la plage
Dans l’air un sifflement
L’obus s’écrase avec rage
Où est mon copain ?
Son ballon roule sur le sable
Autour d’un trou qui fume
Sa main attend au bord
Qu’on essuie son sang
Je grandis chaque jour
Parmi les gens qui courent
Quand là-haut l’air stridule
Et jette la frayeur aux mamans
Où est mon petit frère ?
Ma sœur pleure au pied du mur
Qui tombe et se mêle aux décombres
Où l’obus venu d’Israël
A enseveli son corps.
Je deviens presqu’un homme
La colère à l’âme me serre
Des soldats viennent sur leurs chars
Le canon se tend vers les maisons
Où sont les mères derrière la fumée ?
Elles crient leur amour vers les ruines
Elles cherchent l’enfant le mari le père
Dans mon cœur la haine grandit
Envers ceux qui sèment la guerre
Je suis un homme
Je marche sur la plage
La mer emplit les trous
Quand le ciel jette des bombes
La terre devient une tombe
Où le peuple est enfoui
Dans la Bande de Gaza
Maintenant je vis sans larmes
Dans mes mains surgit… une arme
Je suis devenu un guerrier…
Jean Riboulet, 17 juillet 2014