Au pont Saint-Michel à Paris le Préfet Lallement a déposé une gerbe en mémoire… de qui ? De Maurice Papon ou des "200" algériens assassinés par la police ce 17 octobre 19861 ? Quand on regarde la gerbe de fleurs que le préfet a déposé au pied du garde-corps sur le trottoir du pont au-dessus du fleuve, cette Seine, où ont été jetés les corps de ces victimes des violences policières et des ordres donnés par le préfet de l’époque, oui, quand on la regarde, on s’interroge !
Les gerbes de fleurs ne sont-elles pas déposées et destinées habituellement en mémoire de ceux ou de celui ou celle que l’on commémore ? Donc avec le nom du ou des destinataires de l’hommage?
Et voilà, l’image projetée par les journaux télévisés, m’a choqué, heurté, bouleversé et saisi d’une interrogation de révolte ! A cette époque, j’étais revenu de la guerre d’Algérie fin février 1961 et ce que j’avais vécu pendant de longs mois avant mon retour. Les manifestations de ces algériens, même membres du F.L.N., ne pouvaient me laisser indifférent. Ce lourd passé me rapprochait du peuple algérien et de ses combattants pour la Liberté de l’Algérie.
En regardant de près cette gerbe, on voit écrit sur la bande tricolore « PREFET DE POLICE » !? C’est donc un hommage à Maurice Papon qui a été organisé par un de ses successeurs, Didier Lallement, avec l’appui évident du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lui-même équivalent de Roger Frey ministre identique de l’époque.
Et devant cette image, initiative infecte, la presse est muette !