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Billet de blog 29 juin 2024

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J'AI HONTE

Car il faut bien appeler par son nom ce qui me fait tellement honte d’être blanc comme ceux-là qui croient, encore et c’est inimaginable ! que tant de pâleur puisse rendre supérieur. Triste nouvelle, il y aurait donc encore de « sales petits Blancs ».

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Les élections législatives dans la rue !

L’influence du RN (Rassemblement National) se montre dans la rue avant de se trouver dans les urnes. Ainsi en Haute Normandie des actes racistes se sont produits à Fécamp et au Havre et ont provoqué des réactions de la part de témoins que je relaie dans ce billet.

Ainsi, vendredi dernier 14 juin à Fécamp, des jeunes ont jeté un verre d’eau au visage d’une femme noire. Ceci a fait réagir un témoin, éditeur, conférencier et auteur d’ouvrages d’art pictural, Bruno Delarue de Fécamp. Il a aussitôt rédigé un texte "J’ai honte !" qu’il m’a fait parvenir en m’autorisant à le reprendre dans un billet de blog.

Dans le même temps, au Havre, rue d’Etretat, un jeune homme d’origine nord-africaine, a été insulté et menacé dans la rue par des individus. Une jeune femme du quartier, médecin, témoin de ces actes violents, a appelé le commissariat pour arrêter l’agression.

Ceci est insupportable et a provoqué le texte de Bruno Delarue ci-après 

J’ai honte !
Vendredi, à Fécamp, en plein centre-ville, des imbéciles, dans une voiture arrêtée à
un feu rouge, ont attendu qu’il passe au vert (et fuir) pour jeter un verre d’eau à la
figure d’une femme noire qui passait sur le trottoir. Oui, à Fécamp, en plein jour, en
plein 2024, en pleine campagne d’élections où la haine et le mépris se banalisent
et se croient déjà au pouvoir. À Fécamp qui, comme ailleurs, comme dans toute la
France, participe de cet état d’esprit, et rappelle de tristes et sombres souvenirs.
Si ces imbéciles — jeunes sans doute mais ce n’est pas une excuse ! — se sont
permis pareille vilénie c’est tout simplement parce qu’ils se sentent soudainement
autorisés, parce qu’ils croient pouvoir enfin inscrire dans leurs gestes leur
incompréhension du monde. Cette incompréhension qui rend aigri et fait de vous,
sitôt la meute réunie, pire qu’un imbécile : une ordure.
Car il faut bien appeler par son nom ce qui me fait tellement honte d’être blanc
comme ceux-là qui croient, encore et c’est inimaginable ! que tant de pâleur
puisse rendre supérieur. Triste nouvelle, il y aurait donc encore de « sales petits
Blancs ».
J’ai honte que cette communauté dont je fais forcément partie n’ait pas été
capable d’apprendre l’essentiel à sa jeunesse : à savoir que le monde n’est riche
que de sa diversité, que tout ostracisme est la mort de toute société.
Oui, j’ai honte de tant d’échecs alors que la plus évidente des évidences est qu’il
n’y a pas de bonheur hors la rencontre et l’échange.
Oui, j’en veux à ce feu d’être passé au vert comme s’il permettait à des
irresponsables d’agir comme mal leur semble.
Ces imbéciles-là, ces ignares se croyant tout permis, certainement regardent-ils
avec bienveillance ces autres en embuscades qui (le savent-ils ?) vont multiplier
les interdits, accroître les peines et contrôler toute autorisation, remplir les prisons
comme renvoyer aux frontières tous ces pauvres bougres qui ont le malheur d’être
plus noirs encore que la nuit sans espoir et sans lune, et faire rentrer dans leurs
sales rangs tous ceux épris de liberté comme d’art et de beauté dont ils ne
comprennent rien. Absolument rien.
Le constat est sans appel : tout cela est la conséquence d’une absence totale de
culture.

Oui, j’ai honte d’être du même territoire — et donc si proche — que ces pauvres
types dans leur voiture, tellement médiocres parmi cette meute qui s’agrandit et
que tant de braves gens ovationnent pourtant.
j’ai aussi honte, il me faut l’avouer, de ne pas comprendre vraiment pourquoi.
Pourquoi cela, ici et maintenant ?

Bruno Delarue

Comment ne pas ne pas avoir honte en cette période électorale où la répugnance envers l’autre se généralise, au point d’être proposée à la Nation dans un programme électoral. Comment ne pas combattre de tels comportements, refuser la gouvernance de ceux qui inspirent de telles actions et de s’opposer à tous ces gens pour qui la couleur de peau est la principale règle à nous imposer.

Cette lettre de l’ami Bruno Delarue est superbe et mérite d’être lue par un grand nombre. Voilà pourquoi, avec son accord, j’en ai fait un billet de blog !

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