Jean-Thibaut FOULETIER
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Billet de blog 9 déc. 2020

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Sérotonine et Ritaline, de la molécule du bonheur à la mélodie de l'hors heur

A l’adresse de celles et ceux de mes connaissances du quotidien qui m’auront dit, pour leur enfant, avoir trouvé la solution. Chimique.

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Illustration 1
La douce masse © Jean-Thibaut Fouletier

65/50cm - Huile - 2019

DE LA MOLÉCULE  DU BONHEUR

A LA MÉLODIE DE L’ HORS HEUR

Ce pourrait n’être qu’un biais anecdotique mais le ressort qui s’en agit est systémique, un coupable plutôt que des coupés.

La jouissance de la molécule accorde les parents à se soustraire aux travail qui leur incomberait de devoir mettre en mots ce qui ne se résout encore et par corps qu’en symptôme chez leur enfant.

Le bâillon chimique garantit au dit symptôme de tenir sa place de ballon baudruche. Tenant lieu de lieutenant officiel de la parole tue.

De ce silence ouaté sourd pourtant précisément, œil brillant et sourire complice, la satisfaction inter dite – c’est à dire repérable malgré tout depuis le calcul dont elle s’extrait – de sacrifier le messager de la parole, puisque l’enfant ne pipera mot.

Tout juste tirera-t il la langue. Non pas comme support à l’expression de la parole, mais matelas de chair faisant lit à l’armure scientifique de l’hostie sujicide.

Ici, la source tarit. C’est le symptôme par excellence. Sa reconnaissance en tant que tel n’est effective qu’à accéder – conditionnel – à la lecture de la politique qui le guide.

Celle-ci se mène coûte que coûte au nom, étrange et radical, de ce qu’il faille préserver ce qui consume ce qui préserve. Constat: ce travail là n’est que de sape et sa gaine de connivence.

Mettons la chose à nu, un sujet est torturé et ce sujet est un enfant.

Qui n’est pas tourmenté pour rendre gorge d’un méfait*, mais engorgé d’un silence laborantin afin que le désir qu’il recèle ne faillisse pas à faire défaut à la constitution de la solution, chimique, qui composera désormais la moindre de ses expressions.

Ces dernières seront les formules délitées – à résumer ainsi: clapotis de vagues lissées – qui s’en extrairont à grande peine en signes asujeptisés.

Ils feront de lui ce ratage typifié auquel nous avons désormais à faire, « l’Homme augmenté » par l’inaccès qu’il façonne de son absence à lui-même.

L’Immoléculée Conception pour Présence, non exempte pour autant du manque à être.

A preuve, flétrissure, la tâche qui la touche de répondre au désir qui la fonde.

Jean-Thibaut Fouletier

Le 07/12/2020

*

A propos de la torture, cet extrait du livre « Signorelli, de l’oùbli du nom au Nom dupé ».(JTFouletier – Les Discrets-Dits – 2018)

(…) ce corps investi par la torture, ce corps failli, est forteresse assiégée au motif de receler la cause des causes, est ouvert et traversé au nom du blasphème des blasphèmes, consubstantiel au pêché sans doute mais, en sa matière, qualifié par un « originel » au tonneau plus prometteur, celui de « souffrir la béance ».

Et d’en retour se voir conférer le pouvoir de la combler. (…)

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