‘’L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état’’ (F. Engels –le copain de Marx), naturellement, toutes les lectrices et tous les lecteurs de Mdpt connaissent. Ce que tous les lecteurs de Mdpt savent donc c’est que ‘’la famille’’, ‘’la propriété privée’’ et ‘’l’état’’, savoir ces ‘’cellules de base’’ caractéristiques de l’organisation sociale générée par le capitalisme n’ont absolument rien… d’absolu ; d’où la (très) bonne question de leur genèse ; et d’où cette réponse que tout cela (la famille, la propriété privée… ) renvoie à ‘’la dissolution des communautés primitives (caractérisées, elles, par le droit ‘’maternel’’ et la filiation en ligne féminine ‘’ -c’est moi qui souligne), dissolution dont (nous y voilà !) le moyen fut l’assujettissement des femmes.
Sauf qu’aujourd’hui, des millénaires (et des millénaires !) après ‘’la dissolution des communautés primitives’’ par l’assujettissement des femmes, s’il est une chose qui est pensée comme absolument impossible, c’est bien que les femmes puissent échapper à leur assujettissement.
L’argument massue ?
Naturellement (tel est bien l’adverbe qui convient !), c’est celui de… la nature : ne faut-il pas que la vie se reproduise ? et dans la reproduction de la vie, n’est-ce pas à la femme qu’échoit la charge la plus lourde, savoir la gestation ? D’où cette imparable ‘’logique’’ : la vie doit se reproduire ; or la reproduction de la vie c’est du masculin et du féminin ; et le féminin dans la reproduction, c’est la charge la plus lourde ; d’où l’assujettissement du féminin comme ‘’ vérité’’ du féminin : et d’où cette ''conclusion générale’’ : que les femmes sortent de leur assujettissement, en effet, la chose est impossible.
Sauf qu’on l’a vu au début de ce billet, l’assujettissement des femmes, c’est… le capitalisme ; sachant que, le capitalisme, ben ‘faut absolument qu’on en sorte (non ?) !
La solution ?
Commençons par ça : c’est entendu, la reproduction/perpétuation de la vie, c’est du masculin et du féminin.
Or si, maintenant (oui, dynamitons ‘’l’imparable logique’’ !), ce que l’on observe, c’est que, si, ensemble, masculin et féminin font en effet la vie, en toute rigueur… ils ne font pas plus que cela !
Ce que cela ‘’change’’ ?
Mais s’agissant du ‘’monde’’ au sens de la TOTALITÉ du réel, c'est-à-dire de ce dans quoi, disons, la vie ‘’s’épanouit’’ ? ; très clairement, s’agissant du ‘’monde’’ comme l’environnement de la vie, comment penser vraiment qu’il (le monde) est ‘’fils’’ (ou ‘’fille’’) du masculin et du féminin ?
A cet égard, que l'on compare avec cette compréhension du monde qui, de celui-ci, en fait 1° ce que l’on est capable d’en comprendre, et, 2° ce qu’il est absolument impossible que (JAMAIS !) l’on en comprenne.
D’abord, qui dira qu’ ‘’épistémologiquement’’, une telle explication du monde N’est PAS TOTALEMENT satisfaisante ? N’est-ce pas, dans cette explication du monde, l’ ‘’incompréhensible’’ n’est-il pas désormais… compréhensible ; ceci au sens très précis où, dans cette explication, l’incompréhensible n’est plus hors de portée de notre capacité à ‘’comprendre’’ : ben oui, dans cette explication, l’incompréhensible n’est-ce pas cela même dont nous… comprenons que c’est incompréhensible ?
Ensuite ?
Mais la compréhension que, disons, le clivage masculin/féminin NE puisse PLUS faire l’objet d’AUCUNE rhétorique (qu’elle soit celle du judaïsme, du catholicisme, de l’islam, ou de toute autre religion), puisque, à son sujet, ce que nous aurons compris est qu’il est ABSOLUMENT hors de portée de notre compréhension, comment ne pas voir qu’enfin, elle nous permettra de ne plus voir ce clivage QUE comme ce qu’il est, savoir un fait NEUTRE, absolument dépourvu de toute signification ‘’sui generis’’, en particulier de celle(s) qu’aujourd’hui, ‘’automatiquement’’, nous attribuons à ce qui est ‘’masculin’’ ou, sinon, ‘’féminin’’ ?
Vous savez quoi ?
Eh bien cela signifiera que nous serons PAR-DELÀ le féminin et le masculin, c'est-à-dire par-delà le genre ; il n’y aura plus ni hommes ni femmes, il n’y aura plus que des AUTRES, c’est à dire des semblables à nous, semblables à nous qui, entre autres… différences (n’est-ce pas en raison de nos différences mêmes que nous sommes tous et toutes… semblables les un-e-s aux autres !), n’auront pas le même rôle dans la reproduction de la vie.
Quoi, qu’alors nous serons par-delà le genre, et donc ‘’simplement’’ dans l’altérité, cela ne vaudra pas la fin de l’assujettissement des femmes !
Sauf qu’on l’a vu (cf. à nouveau le début de ce billet), l’assujettissement des femmes, c’est AUSSI le capitalisme, ceci précisément par la famille ; que donc, la fin de l’assujettissement des femmes, ça devra AUSSI être la fin de la famille.
Ici, vous re-savez quoi ?
Eh bien à voir (entre autres !) la frénésie avec laquelle, étonnamment aveugle (?), la ‘’révolution’’ par ‘’le mariage pour tous’’ la conforte (je parle bien entendu de la famille), on n’est pas sorti de l’auberge !
JT