Je sais bien qu'à Médiapart, on se fout du 1/3 comme du 1/4 de ce que peut bien dire un ''politicien'' comme M. Rocard.
Sauf que voilà (et ceci sauf à croire que la ''révolution'' puisse -en 2010 !- n'être que le fait d'une poignée de carbonari ''seuls conscients des intérêts historiques du prolétariat'' -voire des 40 000 ''abonnés'' du seul média qui soit vraiment ''anti-sarko''), ce que je crois est que l'idée de révolution (entendons-nous, l'idée de la seule révolution qui pourra réussir, savoir celle impliquant le dépassement du clivage droite/gauche) doit être défendue en toute occasion, y compris (surtout ?) quand, manifestement, ce qui en est dit n'est que le fait de phraseurs pour qui elle ne sera jamais que cela : des mots, des mots de surcroît absolument vides de sens.
Mais que disait donc M. Rocard ce matin, sur le coup de 7 heures 55 sur France ''Culture'' (là où -tout au moins à entendre l'''animateur'' de service- nous autres auditeurs avons ''bien raison d'être'' -comme si le fait que l'on soit là et non pas sur Skyrock pouvait être le résultat d'une délibération nous ayant tenus éveillés pendant toute la nuit !) ? Ce qu'il disait (prière ici de bien noter l'''originalité'' du propos), c'était que désormais, là où passe la ligne (de front) qui sépare les classes en lutte (''mais oui, ajoutait-il à l'usage de ses interlocuteurs qui en frissonnaient délicieusement -ah oui, encore... oui, faites-nous peur !- c'est que, savez-vous, eh bien la lutte des classes... mais oui, ça existe !), c'est entre... les entreprises et les spéculateurs'' !
Vous pensez si, dans le studio, à l'audition de telles (''fracassantes'') balivernes, ''on'' en redemandait !
Sauf que voilà... (et bien entendu, aux fadaises de M. Rocard près -de grâce pas de faux procès !)
N'est-ce pas (et ceux qui se sont aventurés sur mon blog commencent à le savoir), un des problèmes cruciaux de la période n'est-il pas EN EFFET celui-ci : ''révolutionner la révolution'' ?
A cet égard (et heureusement pour la révolution !), ce qui est certain est que la révolution de la révolution doit se faire sur bien d'autres bases que celles suggérées par les amusantes dernières vaticinations de l'autrefois théoricien de l'autogestion (au fait, M. Rocard, l'autogestion, aujourd'hui, vous en pensez quoi ?... ). Quant à dire qu'il est concevable qu'elles puissent être celles dont le lecteur pourra avoir une idée en allant donc sur mon blog -ou en consultant dès maintenant ''l'édition'' (justement : ''Ressourcer la révolution'') que je viens de lancer ? Evidemment, ça c'est le lecteur lui-même qui le décidera...
Ici, simplement deux points qui sans aucun doute l'aideront à former son jugement :
1° Oui, en effet, la lutte des classes existe ; précisément, elle a pour objet le partage du produit économique de chaque période de production entre salaires et profits (c'est très exactement la lutte pour ''le pouvoir d'achat''),
2° Cependant, la lutte des classes est très (très) loin d'être ce que ''l'extrême-gauche'' croit qu'elle est, savoir ''le moteur (vroum vroum ?- j'espère qu'on a encore le droit de plaisanter !) de l'Histoire''.
Ce que cela veut dire ?
Eh bien qu'avant (AVANT !) la lutte (des classes) pour le partage du produit, d'abord, il y a les LOIS (ceci au sens de la physique la plus dure) de la FORMATION du produit A TEL NIVEAU D'EMPLOI (c'est-à-dire IMPOSANT TEL NIVEAU de CHÔMAGE -avec tous les problèmes qu'il pose). De sorte que, LOGIQUEMENT, c'est là où, véritablement se trouve le cœur du ''système'' (si l'on veut son ''moteur'') ; c'est donc là où (à supposer naturellement que tel soit son but, savoir changer EFFECTIVEMENT le système) la révolution DEVRA porter le fer.
(Pour ceux qui, sur tout cela, voudraient en savoir plus -rêvons un peu !- la ''référence'' est toujours mon ''billet'' du 4/08/10 intitulé ''Que faire ?'')
Bonne lecture,
Jean Tramuset