Ne dit-on pas que la politique, c’est l’art du possible ?
Alors, LE problème d’aujourd’hui étant non pas seulement de ‘’sauver des emplois’’, mais d’éradiquer le chômage (demandez à TOUS/TOUTES les chômeurs/-euses, et vous verrez !), soit, dans le ‘’dossier Florange’’, les ‘’solutions’’ de Mittal et de Montebourg.
Franchement, s’agissant de la première : qui peut bien croire qu’au moment décisif, ceci parce qu’ ‘’économiquement’’, par les temps qui courent, tout peut être ‘’justifié’’ (‘’n’est-ce pas, M. le Président de la République, comme –sans doute non sans sourire intérieurement- Mittal l’a dit l’autre jour à l’Elysée, si aujourd’hui, je n’en licencie pas 500, demain, c’est de 1 000 dont je devrai me séparer !’’), Mittal ne sera pas en mesure de… justifier qu’ ‘’économiquement’’, il lui est ‘’impossible’’ d’honorer ses ‘’engagements’’.
Et s’agissant maintenant de la deuxième (la ‘’solution’’ Montebourg) : dans les yeux, en dehors des ‘’montebourgeois’’ (ben oui, n’est-ce pas comme ça que l’on doit dire ?), qui peut bien ne pas voir que la ‘’nationalisation’’ n’est rien d’autre que la stratégie marketing d’un type qui, le matin en se rasant, commence à se dire que, ma foi, après qu’Ayrault aura été dans le mur, ben, pourquoi (grand dieu) ça n’pourrait pas être à son tour ‘’d’y aller’’ ?
Sauf que si l’on prétend que LA solution, c’est la Politique, la VRAIE (et donc pas celles à la petite semaine de Mittal ou de Montebourg -j’en passe et des du même acabit), en réalité cela va de soi, tout reste à dire.
Or, la politique étant l’art du possible (cf. le tout début), et si ce par quoi l’on commence, c’est par se demander ce qui, AUJOURD’HUI, est POSSIBLE ?
Vous savez quoi ? Eh bien, ce qui, AUJOURD’HUI, l’ est (POSSIBLE), c’est que la Politique (on notera la majuscule), ça ne soit plus ni celle de Mittal, ni celle de Montebourg.
Ah bon ?
Ben oui, Mittal disant que l’économie c’est le marché, et, depuis la tranchée d’en face, Montebourg disant que l’économie c’est le contrôle du marché (les ‘’nationalisations’’), si maintenant ce que l’on DÉMONTRE, c’est que ce qui fait l’économie, ÇA N’EST PAS le marché ?
Reste à le démontrer ?
Or si ce que l’on observe (ce sont des FAITS !) c’est que, lorsque les biens arrivent sur le marché (ceci pour être l’objet d’une demande) DÉJÀ ils ont un prix ; la conclusion n’est-elle pas qu’en effet, ÇA N’EST PAS le marché qui fait le réel avec un prix ; que, dit autrement, ça n’est pas le marché qui fait l’Economique ! ; qu’en conséquence, l’économie étant en crise, ça n’est CERTAINEMENT pas en libéralisant les marchés (‘’solution’’ Mittal) ou en les contrôlant (‘’solution’’ Montebourg) qu’on en sortira !
LA solution, celle donc de la Politique, la VRAIE ?
Là, cher Lecteur (et chère Lectrice), puisqu’il est évidemment impossible que je T’impose la lecture des quelque 200 pages de mon essai sur la crise intitulé ‘’Le marché imaginaire. Théorie générale de la crise’’, ce que je Te propose est de Te soumettre le 4ème (et dernier) point de sa conclusion. Ça s’appelle : ‘’Ni contrôlée, ni libéralisée, bref, libérée du marché, l’économie asservie à l’HUMAIN’’.
<< Faute qu’elle puisse comprendre le monde (elle ne peut tout au plus que se le représenter et l’interpréter), l’Humanité ne peut, pour le transformer, que le (re)construire dans les limites de ses capacités. C’est dans ce seul sens que le monde ‘’est’’ à la portée de l’esprit humain ; c’est dans ce seul sens que l’esprit humain ‘’peut’’ prétendre comprendre le monde.
S’agissant en particulier de la compréhension/(re)construction de l’Economique par les prétendues ‘’lois’’ du marché, ce qu’il est aujourd’hui possible de dire avec certitude est que, dans ce sens précis où elle contredit les faits (c’est le 1° du Chapitre I de la Ière partie), cette compréhension/(re)construction est VIDE.
En résulte que :
1° hors toute idéologie, l’économie par le marché n’est qu’une… idéologie. Très concrètement, cela signifie que, s’agissant d’une part des problèmes des économies nationales (‘’là’’ où se fait la production), c'est-à-dire du chômage de masse et de l’inflation, s’agissant d’autre part du seul problème de l’économie internationale (‘’là’’ où s’échangent les productions nationales), c'est-à-dire l’égalité des échanges internationaux, ça n’est en réalité qu’avant marché (avant marché !) qu’ils peuvent être résolus ;
2° ni le contrôle des marchés, ni leur libéralisation, jamais, ne permettront de vaincre la crise.
Encore une fois, la maîtrise de la crise c’est, avant que le marché ne soit délibérément laissé à son libre jeu (sachant que seule la volonté générale –celle de la société TOUT ENTIÉRE- est capable de s’opposer à l’arbitraire des entreprises –ceci en achetant ou non ce qu’elles proposent, et donc en disant que telles productions doivent continuer tandis que telles autres doivent cesser- seule en effet, la liberté du marché peut faire que cette volonté s’exprime) :
- à l’échelle des économies nationales (les économies de production), la ‘’Départementalisation’’ du système bancaire et financier –d’où le ‘’containment’’ de la finance (c’est le Chapitre III de la Ière partie),
- à l’échelle de l’économie internationale (l’économie de l’échange des productions nationales), outre la réforme du paiement des intérêts internationaux (ou ‘’transnationaux’’ ; c’est le chapitre I de la IIème partie), l’installation d’un véritable système monétaire international, c'est-à-dire d’un système fonctionnant autour d’une vraie monnaie internationale (c’est le chapitre II de la IIème partie).
Ceci étant acquis, tout Homme (donc toute femme et tout homme) sera en effet, en tout pays de la planète, libre d’exercer son droit imprescriptible au travail.
Alors effectivement, les problèmes économiques pourront ne plus absorber les préoccupations de l’Homme.
Alors, depuis si longtemps reléguées par l’économisme (sans doute l’Hydre des Temps modernes comme l’a si bien montré Chaplin), ‘’les questions nobles, les questions culturelles, religieuses, artistiques et même métaphysiques, pourront être rétablies à leur rang’’.
Alors enfin, l’humanité pourra ‘’habiter le monde en poète’’ ; enfin elle pourra accéder à l’Humain>>.
Alors cher Lecteur et/ou chère Lectrice, Ton verdict ? ; ne penses-Tu pas qu’aujourd’hui ce qu’il nous FAUT dire à tous les Mittal et tous les Montebourg ce soit en effet ceci : ‘’Oui, place à la Politique, la VRAIE’’ ?
Jean Tramuset