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Billet de blog 9 novembre 2012

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Et la modernité, bordel !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

D’accord, Obama vient de l’emporter (encore heureux !) ; chez nous, au printemps, Sarko s’est pris une veste (encore heureux !). Sauf que voilà : et pis quoi ? N’est-ce pas, en dépit des ‘’four more years’’ (sic !), et du ‘’changement maintenant’’ (resic !), ce qui, chez eux comme chez nous, fait consensus n’est-ce pas, comme le dit le dénommé Gallois… ‘’la compétitivité’’ ! Quoi, donc, c’est … Giscard (et… Barre ! -souvenez-vous, ‘’le meilleur économiste de France’’ !) qui avaient raison !       

C’est là où la gauche de la gauche va me tomber sur le râble : ‘’Eh camarade, m’interpellera-t-elle (je vous passe les noms d’oiseaux), et si, au lieu de nous faire accroire que l’alternative c’est ou bien Barre ou bien Moscovici, tu disais nos solutions : ‘’nationalisation des entreprises et des banques sans indemnités ni rachats !’’, ‘’planification !’’, ‘’contrôle public !’’, ‘’économie solidaire !’’, ‘’annulation de la dette !’’, ‘’pour une Europe/un monde des peuples (non pas du capital) !’’, etc., etc…’’

Sauf que, ceci au vu de la terrifiante histoire du XXème siècle (non ?), s’il était certain que le changement du capitalisme (et en fait sa révolution : pas d’autre solution !) fût dans les cordes de la ‘’nationalisation des entreprises et des banques !’’, de la ‘’planification !’’… etc., etc…. ça se saurait (non ?) !

S’agissant de la révolution au sens où la pense la gauche de la gauche, c’est l’aporie (la contradiction insoluble) du ‘’dirigisme’’. N’est-ce pas, le marché étant LE moyen INDÉPASSABLE de l’expression de la volonté GÉNÈRALE (celle de la société TOUT ENTIÈRE), comment croire que, le problème étant justement l’expression de la volonté générale, un quelconque aréopage de ‘’sachants’’ (fût-il constitué des plus ‘’sachants’’) puisse faire mieux que le marché ?

‘’Comment ?, va-ton ici monter sur ses grands chevaux, mais vous ne voyez pas que s’il est quelque chose qui impose la révolution du capitalisme, c’est… le marché ? Ceci parce que dans ‘’le système capitaliste’’, l’économie c’est le marché ; mieux encore : l’économie c’est l’économie PAR le marché !’’

Vous savez quoi, ceux et celles qui voudraient être modernes (ainsi que Rimbaud –pas Valls !- nous enjoignaient de l’être ‘’absolument’’) ? Eh bien c’est ici que vous pouvez commencer à l’être.

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Mais oui !, ce qui est CERTAIN n’est-il pas qu’au cœur de l’économie ‘’par’’ le marché, ce qu’il y a, ça N’EST PAS le marché.

La preuve ?

Mais quand les biens arrivent sur le marché (pour être demandé, EN FONCTION de leur prix !), nécessairement, n’ont-ils pas DÉJÀ un prix ? Et si, déjà AVANT marché, les biens ont un prix, n’est-ce pas en effet la preuve qu’en économie par le marché, donc dans ‘’le système capitaliste’’, ça n’est pas le marché qui donne leur prix aux biens.

Ceux qui me lisent commencent à le savoir : dans ‘’le système capitaliste’’, ce qui fait que le réel a un prix, c’est la production monétaire, c'est-à-dire la production des biens avec un prix, ceci dès AVANT marché. De sorte que ce que l’on peut dire, c’est qu’ ‘’en vrai’’ (‘’EN VRAI’’, pas dans  les représentations de tous les atterrés -économistes ou non) le capitalisme c’est le système de la production monétaire généralisée.

Attention ! Ça ne veut pas dire que, dans le système capitaliste, le marché ne joue aucun rôle (qui pourrait bien défendre de telles insanités !) : dans ce système, le rôle du marché est précisément de permettre aux entreprises de réaliser (ou NON !) les profits que leur décision de produire en telles quantités et à tels prix signifie qu’elles (ces entreprises) anticipaient de pouvoir réaliser.

‘’So what ?’’

Mais si la conséquence de tout cela est que dans le capitalisme, le volume de la production (et DONC de l’EMPLOI) est décidé AVANT marché par les entreprises, cela ne veut-il pas dire que dans le capitalisme, EN EFFET, ça n’est pas le marché qui est ‘’directeur’’ ?

D’où la bonne (l’excellente !) question : si le capitalisme, ça n’est pas le marché, alors, qu’est-ce que c’est ?

Pas besoin de me lire pour le savoir : ‘suffit d’avoir lu… Marx ! Ben oui, Marx ne l’a-t-il pas dit et répété : le problème du capitalisme, c’est l’accumulation et la suraccumulation du capital ; c’est cela qui avant marché (AVANT marché !), surdétermine le volume de l’emploi.

D’où cette autre bonne (excellente !) question : comment influer sur l’accumulation et la suraccumulation du capital ?

Vous (re)savez quoi, vous qui décidément voulez être modernes ? Eh bien que pour ‘’influer sur l’accumulation et la suraccumulation du capital’’, d’abord… il faut savoir ce que c’est !

Navré pour les épigones (de Marx), mais ici, il FAUT rompre avec la doxa de ‘’la baisse tendancielle du taux de profit’’ (la BTP). N’est-ce pas, ‘faut savoir : ou bien le capitalisme c’est (en effet) la BTP, ou bien, le capitalisme ce sont, toujours plus formidables à chaque exercice, les gigantesques profits des méga entreprises implantées aux quatre coins de la planète (cf. les titres en une de Mdpt, et cf…. les FAITS !),  

Vous (re-re)savez quoi, vous à qui, ici, la modernité commencerait à parler ? Eh bien, à cet endroit, pas d’autre solution que de revenir à l’essence du capitalisme, je veux dire (cf. supra) à la production monétaire.

D’où, impossible d’y échapper, la nécessité de revenir à la monnaie.

Sachant que sur le sujet (cf. mes deux éditions : ‘’Ressourcer la révolution’’ -7 articles, et ‘’Sur la monnaie’’ -à ce jour 2 articles), même s’il me reste beaucoup à dire (n‘vous en faites pas, ça vient), j’en ai déjà beaucoup dit (non ?).

Jean Tramuset     

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