Jean TRAMUSET

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Billet de blog 11 avril 2013

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''Plenelepen''

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qu’on veuille bien se le dire (de grâce !), je n’ai rien contre Edwy Plenel (encore que, parfois –souvent !- de même que mes parenthèses, et mes tirets en exaspèrent plus d’un –je parle des quelques abonné-e-s qui parfois me lisent, et qu’ici je remercie chaleureusement- ses prêches façon 3ème république me font rêver d’une république, disons, un peu plus sobre). S'agissant de la ligne éditoriale de Médiapart, là, par contre, c'est tout à fait autre chose !

Quoi ! comment ! LE problème aujourd’hui étant que le capitalisme soit révolutionné (non ?), ce qu’il faut croire, ainsi que, justement, la ligne éditoriale de Médiapart nous demande de le faire, c’est que la solution soit… d’investiguer les fonds de culotte de tous les menteurs, les fraudeurs, les affairistes… bref, les ‘’salauds’’ que, sur le fumier de son pourrissement, le ‘’système’’ fait éclore et prospérer pour... la prospérité de Médiapart ? Mais franchement, dans les yeux, de qui se moque-t-on ?

Ainsi, soit cette statistique (‘’- une bombe !’’, ainsi qu’en une de Médiapart, quelqu’un, récemment, nous l’a gravement ‘’expliqué’’) relative aux paradis fiscaux : aujourd’hui, le montant des sommes qu’ils abritent c’est, 8 % du PIB annuel mondial. A la louche, c’est donc 8 % de 70 000 milliards de $ ; c’est donc, en comptant rond (et large !), quelque chose comme 6 000 milliards de $, c'est-à-dire, à supposer que ces 6 000 milliards fassent l’objet d’une ‘’redistribution’’, disons, ‘’citoyenne’’, pas même 1 000 $ par tête d’humain ; donc, par exemple… 2,70 $ par jour pendant un an (après ça, n’y revenez plus !).

Attention (de grâce !), je ne suis pas ici en train de dire que les paradis fiscaux ne sont pas un authentique scandale ! Ce que je dis, c’est que, si ce que vous proposez à tous les chômeurs (et chômeuses), et en général, ceci dans l’infâme langage des ‘’financiers’’, à tous ‘’les ninjas’’ (les ‘’no income, no job, no asset’’) de la planète, 2,70 $ par jour pendant 1 an, ce que vous risquez fort, c’est de vous faire recevoir par eux comme, avec raison, ils recevraient les ‘’financiers’’ à qui, entre autres, ils doivent leur condition de ‘’ninjas’’ !

Imaginons alors, qu’à propos de ces 6 000 milliards de $, la question que vous vous posiez plutôt soit celle de savoir comment, CONCRÈTEMENT (n’y vu ni connu j’t’embrouille !), le capitalisme s’y est pris pour former autant d’argent entre les mains de la poignée de crétin-e-s mal élevé-e-s qui, de part le monde, croient qu’être, c’est être hors de portée du fisc (l’idée étant bien entendu que, si, cela, on le sait, alors, oui effectivement, ce qui sera possible sera d’éradiquer tous les menteurs, les fraudeurs, les affairistes... en un mot, tous les crétin-e-s).

Vous savez quoi ? Eh bien si, pour répondre à cette question, on… investiguait, je veux dire, on investiguait VRAIMENT (et non pas simplement, pour faire exploser l’audimat ? pour se faire, à soi et à ses fidèles abonné-e-s, le petit plaisir de voir les crétin-e-s  se décomposer ?...).

Naturellement, c’est là où (rédaction et abonné-e-s confondus), on va être tout ouïe (en tout cas, c’est bien ce que j’espère !).

Vous êtes prêts ?

Bon !

Soit donc ce qui se trouve mis sur le dos de tous les ‘’salauds’’ d’aujourd’hui (cf. supra) ; soit donc la fameuse ‘’crise de la dette’’.

Soit alors le cas de l’emprunt par le pays A au pays R de 100 (en monnaie de R –en tous cas, en $, ou en €, les monnaies NATIONALES des EU et de l’Europe, c'est-à-dire, ces monnaies aujourd’hui utilisés comme monnaie ‘’internationale’’ ; et donc PAS en LA monnaie INTERNATIONALE qui, évidemment, devrait aller avec la mondialisation de l’économie -ceci pour la raison décisive qu’une telle monnaie N’EXISTE PAS !).

Franchement, comment imaginer que, ce faisant, R, vis-à-vis de A, se retrouve sans aucune contrainte ? ; n’est-ce pas, si en l’occurrence R pouvait prêter sans limite, cela ne voudrait-il pas dire que, ‘’comme ça’’, donc… sans contrainte, c'est-à-dire, soyons concret, en faisant tout simplement marcher sa planche à billets, il pourrait être le créancier… de TOUS les pays ?

C’est donc clair, R prêtant 100 à A, la contrainte qui, évidemment, pèsera sur lui tiendra dans le fait que, aussitôt, à hauteur de 100 en monnaie de R, A sera comme possesseur d’un PRODUIT de l’économie de R (et non pas simplement de 100 en monnaie de R). Cela voudra donc dire que, quand R aura prêté 100 à A, tout, en réalité sera (et en fait DEVRA être !) comme si, entre les mains de A, R avait exporté un paiement RÉALISÉ sur lui (R), c'est-à-dire un paiement lui ayant retiré un produit réel.

D’ailleurs, A ayant emprunté 100 à R en monnaie de R, c’est exactement ce que les Balances des Paiements (BdP dans la suite) de A et de R (l’une étant la symétrique de l’autre –et réciproquement) diront simultanément : la BdP de A étant créditée de 100 (d’où le débit simultané de celle de R à hauteur de 100), en effet, cette même BdP de A fera état d’un débit de 100 (d’où le crédit simultané dont celle de R fera elle aussi état).

C’est là où ça devient absolument passionnant.

N’est-ce pas, R ayant prêté 100 à A, les BdP de A et de R se retrouveront (simultanément) équilibrées, ceci voulant dire que ce que A aura reçu de R au titre du prêt que R lui aura fait, cela même, A l’aura (instantanément) rendu à R. Sauf qu’à la suite de ce prêté/RENDU, A n’en restera pas moins… ENDETTÉ de 100 vis-à-vis de R : dame !, A n’aura-t-il pas emprunté 100 à R ?

Reste alors à interpréter cet authentique mystère ; sachant que si l’on dit que les 100 que A rend à R, ces 100, il les finance à partir des 100 que R lui a prêtés, ce qu’on ne peut plus dire est qu’à la suite du prêt de 100 de R à A, A (ce qui serait pourtant absolument normal !) est… endetté de 100 vis-à-vis de R !

Vous savez quoi ? Eh bien, il n’est aucune autre solution que de dire que, s’agissant des 100 que, nécessairement (voyez la logique des BdP de A et de R), A rend à R, ces 100 NE SONT PAS les 100 que R lui prête : ils ne peuvent qu’être 100 de réserves NÉGATIVES de A en monnaie de R, c'est-à-dire 100 qui, en se formant, ne pourront faire que déprimer l’avoir de A à hauteur de 100 en monnaie de R. D’où, des réserves négatives de A en monnaie de R valant un endettement à due concurrence de A vis-à-vis de R, la formation instantanée sur A d’une AUTRE dette (une 2ème !) de 100 de A vis-à-vis de R.

D’où la logique ultime et absolument diabolique de ‘’ce qui se passe’’ quand, dans le NON-SYSTÈME actuel des paiements internationaux (encore une fois, l’économie internationale est SANS monnaie internationale) R prête 100 en sa monnaie à R : le pays qui paye le prêt, n’est pas le pays prêteur, C’EST LE PAYS EMPRUNTEUR !!!!

D’où la Duplication de l’Endettement Transnational des Pays (DETP), et par conséquent le Double Paiement des Intérêts Transnationaux (DPIT). Voyez tous mes billets de blog sur ces deux sujets.

 ‘’- Totalement risible ?’’

Or si, s’agissant par exemple de l’Italie, ce que l’on observe est que (cf. les World Development Indicators & Global Development Finance, databank.worldbank.com), si entre 2002 et 2010, le déficit cumulé du son Compte Courant de l’Italie a été de 353,65 milliards d’€, la croissance de sa dette extérieure a, elle, été de… 2 435,22 milliards d’€ (6,8 fois plus !).

Ici, on peut revenir à la question de savoir d’où viennent les 6 000 milliards de $ qui travaillent dans et depuis les paradis fiscaux.

D’abord, ce qu’il FAUT dire est que (évidemment !) la DETP N’EST PAS la duplication de la créance des porteurs INDIVIDUELS des titres à la dette des pays emprunteurs ; si tel était le cas, la chose est sûre, ça fait belle lurette que la DETP, on s’en serait aperçu. Non ! la DETP, c’est… ‘’simplement’’ (!), mais bien RÉELLEMENT (et encore une fois, instantanément), ceci dans les comptes des pays emprunteurs, la multiplication par deux de l’endettement extérieur des pays qui empruntent.

La bonne question maintenant est de savoir à qui cette duplication profite ?

Très claire, la réponse ne saurait constituer une surprise : elle profite à la bulle financière internationale.

Comment ? Mais pouvant être objet de la spéculation des… spéculateurs, comment ne pas voir que, devenu aujourd’hui ‘’démentiel’’, l’endettement international des pays puisse ‘’passionner’’ les spéculateurs ; au point de faire qu’aujourd’hui, nous-y voilà, les capitaux qui y ont été logés au fil des ans soient devenus 6 000 milliards de $.

6 000 milliards de $ qui, en contribuant à la démultiplication de la spéculation, apparaissent comme bien à même de pouvoir ''positivement'' contribuer à l’explosion du ‘’système’’.

D’où (rapidement) la VRAIE solution à la crise de l’endettement : la mise en place d’un VRAI système monétaire international (et non pas la vindicative publication par la presse ‘’d’investigation’’ de la liste des clients des paradis fiscaux).

Et quoi alors ? ceci quand, une fois de plus, le capitalisme travaille d’arrache pied à essayer de se sauver en s’arrangeant pour que, NOUS (les ‘’purs’’ à gauche –évidemment !-  les ‘’salauds’’ à droite –non moins évidemment !) nous nous entre dévorions ; que donc, la solution pour l’en empêcher, n’est certainement pas de virer les immigrés (cf. Le Pen) ou d’éradiquer les ‘’financiers prédateurs’’ (cf. Plenel), moi, en écrivant ‘’Plenelepen’’, je blasphémerais ?

Vous savez quoi ? Eh bien que sous ma plume, quand bien même cela me coûte ma place au paradis (celui-ci présenterait-il l’avantage insigne d’être fiscal), ce ‘’blasphème’’, vous n’avez pas fini de le trouver !

JT  

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