Jean TRAMUSET

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Billet de blog 14 octobre 2011

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A socialistes en peau de lapin, démagogues et demi (sans compter ceux qui prétendent savoir ce que c'est que la révolution)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Ici les ‘'hollandais'', là, à la lutte avec eux (attention, la lutte ‘'confraternelle'' !), les ‘'aubrystes'' ? Laissez-moi rire ! Car enfin, oui ou non (OUI OU NON !), quand il s'agissait d'installer l'€ tel qu'ils (les ‘'hollandais'' et les ‘'aubrystes'' -et tous les autres ‘'socialistes'') l'avaient conçu de concert voire de conserve, cet € qui, aujourd'hui, ne contribue pas peu (un euphémisme !) aux désastres que l'on sait, n'étaient-ils pas la main dans la main ? Et aujourd'hui, alors même que s'agissant de ‘'la construction européenne'', et précisément, s'agissant de la façon absolument fantaisiste (voyez les FAITS !) dont, par eux (les ‘'hollandais'' et les ‘'aubrystes'' -et tous les autres ‘'socialistes''), celle-ci avait été conçue, ce qui serait légitime ne serait-il pas qu'ENSEMBLE (les ‘'hollandais'' et les ‘'aubrystes'' -et tous les autres ‘'socialistes'') 1) ils fassent amende honorable, 2) ils reconnaissent qu'en effet, ce qui serait bien serait que l'''on'' s'arrêtât, que l''on'' cogitât, et enfin que l'on recommençât ?

Pas étonnant en tout cas qu'aujourd'hui ils (les ‘'hollandais'', les ‘'aubrystes'' -et tous les autres ‘'socialistes'') en soient là : à devoir passer sous les fourches caudines de 17 % d' ‘'indignés'' portés à incandescence par les prêches d'un qui certes ne court pas beaucoup de risques à en rajouter une couche (de rhétorique révolutionnaire).

Je force le trait ?

Or, ceci sans s'arrêter aux bavardages de Montebourg (ses bavardages contre le cumul des mandats -c'est que des mandats, en ce moment, n'en cumule-t-il pas deux ?), ceci sans s'arrêter non plus à ses gesticulations (‘'il faudra prendre, dit-il, des mesures d'expropriation publiques contre toute entreprise qui se rendra coupable de comportement déloyaux'' -comme si, ce qui était assuré était que, dès lors qu'elles seront ‘'publiques'', les entreprises ne pourront plus être coupables de comportements déloyaux ; or que l'on pense à l'Education
Nationale ‘'publique'' : n'est-elle pas... ‘'publique'' ? Et, en dépit de cela, ne poursuit-elle pas en ce moment de ‘'déloyaux'' programmes de
licenciements massifs ?), ceci sans s'arrêter enfin à son obscurantisme (voyez sa ‘'démondialisation'' ; et sur elle, voyez mon billet ‘'Mondialisation/démondialisation, pour en finir avec... les bavardages, ... les gesticulations et... l'obscurantisme''), soit cette fois ses attaques (au lance-flammes !) contre ‘'les banques''.

Question : LE problème d'aujourd'hui étant EN EFFET de révolutionner le capitalisme, est-il bien sûr que la solution PERTINENTE soit (en un mot -impossible en effet d'entrer dans les détails) de ‘'mettre les banques sous tutelle'' ? On sait l'‘'argument'' de Montebourg : ‘'la mise sous tutelle des banques mettra un terme au placement -par les banques !- de l'économie sous la tutelle... des banques''. Beau comme du Saint Just non ? Sauf que voilà...

Commençons par l'implicite d'une telle rhétorique. Pas besoin d'affiner l'analyse (surtout pas !), il est que (‘'ben oui, regardez les ‘'faits'' !) dans nos économies monétaires, ce sont les banques qui font la pluie et le beau temps : n'est-ce pas elles qui tiennent le robinet du crédit ? ; bref, n'est-ce pas elles qui FINANCENT l'activité économique ?

C'est là où, justement, tout au moins si l'on veut VRAIMENT savoir ‘'c'qu'i se passe'' (ceci -par exemple !- ... pour pouvoir VRAIMENT révolutionner le capitalisme !) il FAUT... affiner l'analyse.

Cher Arnaud Montebourg, vous savez ce que c'est que la monnaie ? Vous savez ce que c'est que la CREATION monétaire par les banques, cette opération (IDENTIQUE à ce qu'on peut appeler la MONETISATION du réel) étant TOUT A FAIT AUTRE CHOSE que l'INTERMEDIATION financière (opération elle aussi de la compétence des banques), c'est-à-dire de tout ce qui est FINANCEMENT (par les banques) A PARTIR d'un CAPITAL MONETAIRE, et donc, en remontant à sa source (celle de ce capital), à partir de l'épargne d'un
REVENU, et donc d'une monnaie dont la création renvoie à une production PASSEE ?

Ce que je crois moi est que vous ne le savez pas. Vous savez pourquoi ? Parce que si vous le saviez, ce que vous sauriez c'est que NI la création monétaire (quand bien même les banques y interviennent -évidemment !), NI l'intermédiation financière (quand bien même les banques y interviennent aussi -évidemment !) ne permettent de ''prouver'' une quelconque position de pouvoir des banques sur l'économie, et précisément (cf. supra) sur sa monétisation et son financement (à cet égard, la seule chose que l'on puisse dire est que les banques ne sont que le lieu -le LIEU fonctionnel !!!!- de l'une et l'autre), et qu'en conséquence (n'êtes vous pas un politique qui se veut ''responsable'' ?) vous ne vous laisseriez certainement pas aller à cette démagogie qui donne si facilement à penser (par exemple à vos followers) que c'est en quelque sorte par nature que les banques sont ''coupables'' de la Crise d'aujourd'hui.

Ce dont les banques sont sans conteste ‘'coupables'' aujourd'hui ? La chose est très claire : de l'ignorance et donc de l'incompétence des banquiers. Non seulement (tout comme Montebourg) les banquiers ignorent ce que c'est que la monnaie (je suis bien d'accord avec vous, un comble !) et donc ce que requiert la bonne gestion de nos économies monétaires (savoir, ‘'la DEPARTEMENTALISATION'' des banques -qui est bien autre chose que leur séparation en banques ‘'de dépôts'' et en banques ‘'d'affaires'' ; comme si cette misérable sémantique pourra empêcher la suraccumulation du capital -et donc le chômage MASSIF !) mais en plus, ce qu'ils croient est que leur métier consiste en ceci : proposer aux ‘'crétins'' addictés à la spéculation, des produits (‘'financiers'') dont même leurs concepteurs (les prétendus ‘'mozarts'' de la finance -en passant, pauvre Mozart !) sont absolument infoutus de concevoir les ‘'réactions en chaîne'' (‘faut dire que ça n'est pas pour ça que les banquiers les payent).

C'est là où, la révolution ayant elle aussi besoin de ses Agences de notation (le ‘'programme'' de Hollande ? : ‘'Révolutionnaire moins-moins-moins'' ; celui de Montebourg ? : ‘'Révolutionnaire plus-plus-plus'' ; etc, etc...), ben oui, la question que ces Agences posent est aussi celle de leur... notation (non ?).

Tenez à cet égard (n'est-ce pas, à tout seigneur, tout honneur) soit cette Agence de notation qu'ici, toutes et tous, nous connaissons si bien : la rédaction de Mdpt.

Soit l'analyse d'aujourd'hui du capitalisme d'aujourd'hui, savoir l'analyse qui, cela va sans dire, est la condition nécessaire (je ne dis pas qu'elle est suffisante) de la révolution du capitalisme (je parle bien entendu de celle qui REUSSIRA).

Soit alors cette affirmation qu'aujourd'hui, cette analyse, eh bien la rédaction de Mdpt est très (très !) loin de l'avoir.

La preuve ? Mais, où, à quel moment, la rédaction de Mdpt a-t-elle donné à penser que, par exemple (ceci contrairement à quelqu'un comme Montebourg -cf. supra) elle faisait la distinction entre les banques en tant qu'elles interviennent dans la création monétaire et dans l'intermédiation financière, et, ceci du fait de l'ignorance et de l'incompétence des banquiers, les banques en tant que fourriers (fourrières ?)
et donc responsables des désastres d'aujourd'hui ?

D'où la conclusion : chaque fois que la rédaction de Mdpt se fait juge de qui est révolutionnaire et de qui ne l'est pas, ce qui sans le moindre doute s'impose s'agissant de ses conclusions est de les prendre avec beaucoup (énormément !) de prudence. Non ?

Jean Tramuset

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