Monsieur le Président,
Ainsi donc, ‘’on’’ vous attend depuis 17 ans. Soyez en sûr, qu'aujourd'hui vous arriviez, j'en suis ravi pour tous ceux qui depuis si longtemps vous attendaient. Mais qu’allez vous faire ? A cet égard, ne parlons que de politique internationale : c’est qu’aujourd’hui, c’est l’évidence, la politique intérieure de tous les pays est surdéterminée (non ?) par la politique internationale. ‘’Internationalement’’, donc, oui, qu’allez-vous faire ? Allez vous continuer de construire l’Europe ainsi qu’il y a 17 ans, déjà, ‘’on’’ concevait de la construire, c'est-à-dire ‘’en mettant la charrue avant les bœufs’’ ; en clair, en commençant par l’installation de l’€ tel que, si stupidement (qui aujourd’hui n’en est pas convaincu ?), il était alors conçu, à savoir comme la monnaie unique pouvant, impunément, remplacer les monnaies de pays aussi dissemblables que la Grèce et l’Allemagne ?
Monsieur le Président, figurez-vous que, moi, je vous attends pour autre chose. N’est-ce pas, et si, au lieu d’accréditer cette idée ‘’folle’’ (si vous me permettez ce qualificatif) que l’ingérable est… gérable (!), ce que vous disiez était ceci :
« 1° ce qui est impossible (et non pas seulement amoral !) est que l’Europe continue d’être conçue par les Européens comme la machine de guerre qu’ils ‘’doivent’’ se donner pour défendre les positions de pouvoir qu’autrefois, à coups de canons, la colonisation leur a fait gagner ;
2° ce qui, bien au contraire, s’impose est que, l’Europe ayant en effet le devoir de montrer l’exemple (n’en a-t-elle pas les moyens économiques et –surtout !- culturels ?), sa construction soit l’illustration de ce principe sacré : ‘’non, le problème posé par la mondialisation n’est pas de survivre parmi les prédateurs, il est de vivre avec les vivants’’ » ;
3° concrètement, cela signifie que l’€ doit être réformé : cessant de ne pouvoir qu’être le terrifiant cheval de Troie de ‘’la réaction sur toute la ligne’’ en Europe, l’€ réformé sera, justement à l’échelle de l’Europe, la préfiguration de LA monnaie internationale dont, conceptuellement, la mondialisation a besoin. Précisément, il sera une monnaie qui ne circulera que dans l’espace ‘’inter-national’’ des relations entre les pays européens. D’où (ceci n’ayant, vous l’aurez compris, rien à voir avec ce qu’ ‘’expliquent’’ les ‘’souverainistes’’ de tous acabits), le rétablissement des monnaies nationales et la création d’une Banque Internationale dont les compétences ne seront que techniques : n'existant que pour la comptabiliation des opérations internationales des pays (en monnaie internationale -d’où évidemment le préalable de la conception et de la mise en place d’un système de change entre cette monnaie et les monnaies nationales des pays concernés), cette Banque Internationale n’aura aucun pouvoir sur la gestion de ces pays. Ce qu’à cet égard on pourra dire sera justement que toutes les réformes que l'installation de cette Banque impliquera permettront de faire qu’enfin, cette gestion, légitimement, reviendra aux majorités politiques qui se dégageront dans chaque pays ;
4° quoi, vous ne comprenez pas la priorité donnée à la mise en place d'une telle monnaie internationale ?
Mais si ce que l’on dit est qu’aujourd’hui, tel qu’il (dys)fonctionne massivement (non ?), ce que ‘’notre’’ NON-système monétaire international induit (n’est-il pas construit autour de monnaies nationales –le $, l’€- élevées ''comme ça'' au rang de monnaies... internationales) ce sont (cela se démontre par a + b) ces deux authentiques aberrations :
1-le Double Paiement des Intérêts Transnationaux (DPIT),
2-la Duplication de l’Endettement Transnational des Pays (DETP),
et par conséquent, la crise ‘’de la dette’’ avec ses épouvantables effets en termes de ‘’décroissance’’ et par conséquent de chômage massifs.
Oui, si ce que l’on dit est que ce qui est prioritaire, c’est en effet l’installation d’un VERITABLE système monétaire international ? »
Sauf qu’hélas, Monsieur le Président (trois fois hélas !), vous attendant sur tout cela, le plus probable est que je n’ai pas fini de vous attendre.
Heureusement que je ne suis pas sans « biscuits ». Tenez (si bien entendu vous me permettez cette confidence) : vous savez ce à quoi, en ce moment précis je pense ? Eh bien à cette vérité : ‘’Rira bien qui, finalement, ne pleurera pas’’.
Jean Tramuset