Cher Edwy Plenel, nous sommes le 14/10/2010, il est 17H29, et, je le jure, sans en sauter un seul, je viens de lire les 634 ‘'commentaires'' des ‘'abonnés'' à ‘'L'estimation-qui-fâche'' (pas la police bien sûr -encore que, sous ce registre, il y a -paraît-il- un dénommé Sarkozy qui prétend -sic !- que les commentaires ‘'les plus critiques'' ont été ‘'scandaleusement atténués'').
On croit rêver ! (je fais bien sûr allusion à la teneur des ‘'commentaires'' des ‘'abonnés'').
Sauf qu'au réveil, et quand bien même on soit sûr que l'on n'a pas rêvé, eh bien, sauf à n'avoir pas fini de cauchemarder grave pendant les mille et une nuits qui viennent (étant bien entendu que ça ne sera qu'un minimum -c'est que si l'on dit que la prochaine ‘'présidentielle'', ce sera dans mettons quelque 600 nuits, eh bien jusqu'à la suivante, des nuits -faites le compte !- y'en aura bien plus que 401 !), le ‘'rêve'' que l'on n'a pas fait, mieux vaut bien l'interpréter -ceci bien entendu afin d'en tirer les leçons qui s'imposent.
Justement, s'agissant de mon interprétation des délires (à proprement parler) que ‘'l'évaluation-qui-fâche'' a produits dans les rangs mêmes des ‘'abonnés'', ce qu'elle me commande de vous redire une fois de plus aujourd'hui (à cet égard, voyez sans exception TOUS les ‘'billets'' que j'ai postés depuis mon arrivée ''au club'' -juin 2010) est ceci : en effet, Cher Edwy Plenel, ce qu'IL FAUT est que, sérieusement, Médiapart change de registre et donc s'attache à tenir un langage moins BINAIRE.
Ainsi, soit vos ‘'partis pris'' de cet été (attention, pas de fausse querelle ! : je ne suis pas en train de dire qu'en agissant comme elle agissait, cf -entre autres !- ce summum de l'irresponsabilité politicienne qu'a été la ‘'dégoûtante'' -‘'nazillarde''- désignation des Roms à la vindicte populacière, la ‘'bête immonde'' ne méritait pas que vous lui réchauffiez les côtes au lance-flammes , certes non) : imaginez donc que, dans le même temps où elle les mettait en scène (DANS LE MÊME TEMPS !), en s'expliquant sur ce point avec la même (la MÊME !) passion et la même (la MÊME !) fougue, ceci très haut et très clair, la rédaction de Médiapart ait fait savoir à ses ‘'abonnés'', à ses lecteurs, et... oui, au monde !, qu'en toute hypothèse (EN TOUTE HYPOTHESE), ce qui était HORS DE QUESTION était que, tandis que vous accomplissiez ce que vous accomplissiez (encore une fois rien que la légitime et citoyenne dénonciation des forfaitures du sarkozysme), votre problématique, fût la même que la sienne.
Ce que cela veut dire ?
Cher Edwy Plenel, franchement, quoique l'ardente obligation ait effectivement été cet été de combattre les effarantes campagnes de division et de haine organisées quasi scientifiquement par Sarkozy, éthiquement (ETHIQUEMENT !) était-il permis que votre propos fût simplement celui-là : tout aussi scientifiquement (vous n'allez pas me faire croire que vous ignorez qu'il existe une science de la communication !), fomenter et attiser un antisarkozysme tout aussi haineux -étant bien entendu que, tout comme cela se passe ‘'dans un miroir'' (eh oui, c'est de l'optique élémentaire !) le reflet d'un ‘'extrémiste'' haineux ne sera jamais que cela : le double identiquement haineux... de cet ‘'extrèmiste''.
Quoi ! je ferais ici ‘'le jeu du pouvoir'' ?
Mais, Cher Edwy Plenel, lisez donc les ‘'adresses à Sarko'' (à côté, le désormais célébrissime ‘'casse-toi pauv'con !'', mais c'est une invite à venir dîner au ‘'Château'' !) que, cet été, dans les ‘'colonnes'' de Médiapart, chacun de vos ‘'partis pris'' suscitait chez ceux qui les ‘'commentaient'' !
Sans compter qu'une telle mise en cause (celle consistant donc à me peindre en ‘'allié objectif -sic !- du pouvoir'') n'est pas si déshonorante : après tout, n'est-ce pas la rédaction de Médiapart elle-même qui, depuis hier, alors même que c'est ‘'médiapartiquement'' -c'est-à-dire avec la volonté de ne pas servir l'eau forcément tiédasse que, sur l'actualité, nous servent ceux qui voudraient qu'on la voie telle qu'ils veulent qu'elle soit- qu'elle essaie de dire ‘'honnêtement'' la ‘'vérité'' sur ‘'la'' manif (étant bien entendu que ''seule la vérité est révolutionnaire''), elle se retrouve accusée de ‘'poignarder dans le dos'' -resic ! -la mobilisation contre ‘'la honteuse casse du système des retraites'' .
Sans compter, au final, que telle pourrait bien être l'explication du véritable tsunami qui, en ce moment, DU FAIT MÊME DE SES ‘'ABONNES'' ( !!!!), est en train de menacer l'existence même de Médiapart (Médiapart pourtant unanimement reconnu comme le <<seul>> lieu encore vivant de la <<vraie>> contestation du sarkozysme'' !) : n'est-ce pas, Sarkozy et ses sbires (et sa politique !) étant haïssables (cf. ... vos ‘'partis pris'' estivaux), et à ce titre... haïs (attention, au sens de ‘'détestés'', ‘'vomis'', et, oui : ‘'à couvrir de m...'' ! -ceci en premier lieu par les ‘'abonnés''), imaginons que ce qui se passe alors soit ceci, 1) loin de céder à la ‘'pression de la rue'' -nonobstant que de surcroît, elle aille crescendo, Sarkozy persiste et signe, 2) le jour même d'une manif ‘'décisive'' (celle du 12 octobre) -et cependant condamnée à n'être qu'une manif venant après toutes les autres (sachant que cela est clair : impossible que Sarkozy cède face à de simples défilés aussi nourris soient-ils), ce que la rédaction de Médiapart ose dire soit ceci : ‘'et attendez, mais à la manif, y'avait moins de monde que la police ne l'a dit !'' ; comment ne pas comprendre que, s'agissant en tout cas des ‘'abonnés'' de ‘'Médiapart'', la réaction ait été ce qu'elle a été, savoir, ceci faute d'un objet sur lequel ils eussent pu décharger leur haine et leur détestation (comme par exemple le sac paradigmatique d'un ‘'Palais d'Hiver''), cet extraordinaire (‘'fascinant'' comme l'a dit quelqu'un) retournement contre ‘'soi-même'', c'est-à-dire contre Médiapart (et de proche en proche, son directeur de la rédaction, c'est-à-dire vous-même !) ?
Eh oui, CQFD : ‘'Edwy Plenel mis à mort par ses créatures, même''...
Sauf qu'ici, me reste naturellement à ‘'expliquer'' ce que j'entends quand je dis que Médiapart DOIT ‘'changer de registre''.
Or cela, voyez mon ‘'blog'', je ne cesse de le faire depuis que je suis abonné à Médiapart. En substance (l'objectif étant aujourd'hui celui-ci : préparer scientifiquement, c'est-à-dire, entre autres, avec de VRAIES perspectives -pas seulement donc sur des ‘'mots d'ordre'' tels que celui-ci : ‘'oui, pendons-les tous !''- l'affrontement raisonné et réfléchi qui seul pourra éradiquer -détruire jusqu'à ses racines- le sarkozysme) ce qui s'IMPOSE est que, décidément, Médiapart cesse de ne faire que cela : documenter ce qui ne sera jamais que les ignominies contingentes et ‘'superficielles'' d'un épiphénomène. C'est que Le VRAI problème n'est pas celui-là ; il est celui des tares STRUCTURELLES du ‘'CAPITALISME'' aujourd'hui, c'est-à-dire (comme ceux qui me lisent commencent à le savoir) : 1) le chômage massif (n'insistons pas !) 2) la question aujourd'hui incontournable étant celle du ‘'déséquilibre'' entre le Nord et le Sud (la matrice de la prétendue ‘'guerre des civilisations'' -laquelle arrange bien tous les sarkozys de la planète -à commencer par... le nôtre !), le Double (oui le DOUBLE !) Paiement des Intérêts Transnationaux (le DPIT), 3) cette conception à proprement parler ‘'criminelle'' (je pèse mes mots !) des relations internationales qui fait qu'aujourd'hui, aux quatre coins de la planète, les Hommes -les hommes et les femmes (dans les crèches, les écoles, les entreprises, les casernes -voire leurs tombes !) ne sont préparés qu'à cela : s'entre égorger, ceci au lieu de l'être à comprendre pourquoi LA solution consiste dans une VRAIE réforme du système monétaire international (autour d'une VRAIE monnaie internationale à créer ; à ce sujet, voyez mon ‘'billet'' du 11/10/2010 -en réponse aux vaticinations tellement convenues et passéistes de Philippe RIES) qui, seule, permettra à l'Humanité de pouvoir être ce qu'elle DOIT être pour continuer d'être réellement humaine, savoir une collectivité d'êtres qui DEVRONT pouvoir être différents les uns des autres (franchement, vous nous voyez tous être des lecteurs de Michel Houellebecq ? Mais, le pauv'chou, déjà qu'il ne s'fait plus aucune illusion sur la nature humaine, il n'y résisterait pas -sans compter qu'il est déjà ‘'mort'' ; voyez donc ‘'La carte et le territoire'' ; à ce sujet -et ceci entre nous- mais oui, je vous l'assure... ça n'est pas si réac que la bien pensance d'extrème gauche le dit systématiquement -ben oui, que voulez-vous, encore un effet de langage BINAIRE).
Jean Tramuset