Soit cette ''vérité'' qui, du côté de TOUS les ''révolutionnaires'' (c'est-à-dire du côté de TOUS ceux qui ont pour objectif de révolutionner le monde -ici donc, sauf arrogance, impossible d'exclure qui que ce soit, surtout pas en tout cas sur la base d'un ''procès'' !), me semble cependant pouvoir faire consensus : quand on veut changer le réel, évidemment, le préalable est de ne pas lui tourner le dos.
Cette ''vérité'' (en fait, évidemment, un véritable truisme) étant rappelée, et étant bien entendu (fort heureusement !) que, parmi tous les ''billets'' postés par les ''abonnés'', celui auquel je vais maintenant faire allusion n'en représente qu'un parmi beaucoup d'autres, soit l'''appel'' (''solennel'' !) que -tout de même un peu surpris- j'ai, le lendemain ou le surlendemain de la manif du 7 septembre, vu annoncé au bas de la page d'Accueil de Médiapart, ''appel'' qui, ni plus ni moins, exhortait à ''l'insurrection générale immédiate'' : je ne sais pas vous, mais moi, cet ''appel'' m'a instantanément fait penser aux ''deux Dupont'' (bien sûr, j'entends les ''deux Dupont'' au sens où Hergé nous les aurait donné à voir si, d'aventure, il avait été amené à les peindre en ''stratèges'' du ''Grand Soir'') :
Dupont I : ''... Alors, combien sont-ils ?''
Dupont II : ''Ben... sans doute autant qu'il y a eu d'électeurs pour voter au 2ème tour de la présidentielle de 2007''.
Dupont I : ''Et nous, combien sommes-nous ?''
Dupont II : ''Ben... deux, non ?''.
Dupont I : ''Alors allons-y, encerclons-les !''
Bref, nul besoin d'un dessin supplémentaire, pour moi, cet ''appel'' est la parfaite illustration des errements auxquels un révolutionnaire peut être conduit quand, précisément, ce révolutionnaire tourne le dos au réel.
Soit donc l'attitude exactement contraire (soyons sérieux). Sauf qu'aussitôt, la dure (et déprimante) réalité étant aujourd'hui faite de ces syndicats ''traîtres'', de cette opposition ''inconsistante'', de cette société civile ''léthargique et veule''... (et pour tout ce qui pourrait être dit dans la même veine, voyez, tout au long de l'Histoire, ce que tous les révolutionnaires ont toujours ''expliqué'' à propos des ''réactionnaires''), cette réalité (en effet fort dure et fort déprimante), comment, aujourd'hui, non pas seulement la prendre en compte, mais surtout (surtout !), comment aujourd'hui la rendre ''propitiatoire'', en clair, ouverte à la (stimulante) problématique de la révolution.
Commençons par là : si, il y a quelque 90 ans, précisément à la fin des années 1910 (la cause essentielle en étant évidemment cette inqualifiable abjection qu'a été la 1ère guerre -''inter impérialistes''- mondiale) l'idée de la révolution était MAJORITAIRE (voyez l'Histoire des années 1920, 1930, et ''après'', celle de la ''décolonisation''), comment se fait-il qu'aujourd'hui, en dépit de leurs efforts, les ''révolutionnaires'', qu'ils l'admettent ou non, SONT et RESTENT ultra minoritaires ? (et qui plus est, pas ''n'importe comment'' : au point, comme on l'a vu, d'être pratiquement incapables de contrer l'influence des syndicats ''traitres'', de déconsidérer l'opposition ''inconsistante'', ou de tirer la société civile de sa ''léthargie'' et de sa ''veulerie'').
Qui ne connaît les ''explications'' qu'en donnent les ''révolutionnaires'' ; qui ne connaît, pêle-mêle : ''les crimes du stalinisme'', ''la crétinerie des bureaucrates''... ''les formidables capacités répressives de l'Etat bourgeois'', ''la force de l'idéologie'', ''les médias vendus à l'audimat'' (ah ''la France de J. P. Pernaut'' ! etc, etc...)
Sauf que les faits sont là (et bien là !) : quand bien même on soit ''pédagogue'', eh bien on est encore très loin du compte !
Alors quoi ?
Ici, soit la question suivante : et si, l'Histoire ayant fait que ce qu'il est aujourd'hui si facile de penser est que, là où l'humanité est arrivée, c'est exactement... là où elle était déjà avant qu'elle ne tente l'expérience de la révolution, ce qui apparaissait comme définitivement acquis était que, la révolution -ceci sans jouer sur le mot !- ça NE PEUT PAS être l'AVENIR ? Ce qui fonde une telle ''hérésie'' ? Mais, si ce que tout le monde a pu voir est que des dizaines d'années de gestion contre les lois du marché ont pu conduire à ce que, finalement... on en revienne... au marché !!!! (bien entendu, chacun aura reconnu l'histoire récente de ce qui fut l'Union des Républiques ''Socialistes'' Soviétiques -et l'histoire actuelle de ce que ses dirigeants prétendent encore appeler la République ''Populaire'' de Chine).
Bref, soit ce réel dont tout révolutionnaire digne de ce nom n'a pas le droit de se détourner, et qu'il faut bien appeler -n'ayons pas peur des mots- ''l'apothéose du marché'' : la vérité de cette ''apothéose'' n'est-elle pas qu'en effet, aucune instance ne peut se juger (et être jugée !) supérieure au marché (la société TOUT ENTIERE !) pour décider de ce qu'il en est des ''goûts'' et donc des besoins sociaux à l'instant t ; et par conséquent, que ce qu'il est cohérent (et non pas automatiquement ''réactionnaire'') de penser est que, oui en effet, ce qui est ''normal'' est que la révolution au sens où l'entendent les révolutionnaires d'aujourd'hui relève d'un archaïsme... ultra minoritaire.
Pour moi, c'est précisément ici, c'est-à-dire à cet instant où l'idée même de révolution semble définitivement ruinée que ce que l'on peut affirmer est qu'AU CONTRAIRE... cette idée peut être regardée comme ayant devant elle des boulevards largement ouverts... ENCORE FAUT-IL que les révolutionnaires d'aujourd'hui aillent ''jusque là'', c'est-à-dire jusqu'à admettre que désormais, ce qu'il leur faut AUSSI songer à révolutionner, c'est... la révolution !
Révolutionner la révolution
Tout repose sur l'idée (à proprement parler le FAIT ! -un FAIT vérifiable par chacun !) qu'en économie par le marché, en réalité, TOUT est joué... AVANT marché ; et donc qu'en économie par le marché, ça n'est pas le marché qui fait le réel.
D'où cette autre idée absolument FONDAMENTALE, qu'en économie par le marché, c'est AVANT marché qu'il faut intervenir pour éradiquer le Chômage (sans conteste la première ''horreur'' économique) et pour faire en sorte que l'économie internationale ne tourne pas à cette autre ''horreur'' que tous les ''réac'' sont en train de nous concocter : la guerre des civilisations.
Vous ne voyez pas bien le rapport avec ''la révolution de la révolution'' ?
Mais, chers ''Abonnés'' (ceci Vous étant dit sans la moindre acrimonie : n'est-ce pas, ce type qui s'appelle Jean Tramuset, qui c'est ?) si Vous preniez la peine de Vous reporter à mon 3ème ''billet'' (daté du 4/08/10) et intitulé : ''Que faire ?'' Et si, acceptant de Vous prendre la tête (c'est qu'en effet -ça n'est pas à Vous que je vais l'apprendre !- faire la révolution, et donc commencer par concevoir -et non préconcevoir !- ce qu'elle peut être, certes ça ne peut pas être une sinécure) Vous le lisiez de A à Z ?
Restant bien entendu ouvert à tous Vos commentaires,
Jean Tramuset