''Ne boudons pas notre plaisir'', ainsi est-ce par ces mots (je vous passe les trémolos -c'est que la révolution n'est-ce pas, impossible que ça puisse être ça : l'occasion de montrer à quel point on sait bien la dire) que, samedi 12 février, sur France Culture, un peu avant 18 heures, Edwy Plenel conclut son prêche sur la ''révolution égyptienne''.
Ainsi donc, le dictateur chassé, l'affaire était dans le sac : pour les Egyptiens, les matins allaient pouvoir chanter ?
Sauf qu'aujourd'hui, en Egypte (lisez... Médiapart !),
- le pouvoir n'est-il pas entre les mains de généraux faits généraux par... Moubarak ?
- à leur tour, ces généraux ne sont-ils pas dans la main des Etats-Unis ?,
- pour ces généraux, ce qui alors est ''clair'' n'est-il pas qu'''immédiatement'', les Egyptiens ''doivent'' se remettre au travail ? (ceci pour rattraper les journées de production ''perdues'' et pour que l'Egypte puisse continuer d'honorer ses engagements vis-à-vis de l'Occident : en continuant de lui rembourser ce qu'elle lui doit, de lui fournir de la main d'œuvre ''pour pas un rond'', d'être le stabilisateur de la région, de maintenir bien ouvert le Canal de Suez, d'accueillir ses touristes -c'est qu'en ce moment, n'est-ce pas M. Fillon !, en Occident, ben i' fait pas très chaud- etc., etc...).
Ici, soit un ''petit'' parallèle.
Imaginons Sarko chassé. Pour autant, sera-ce la fin du ''sarkozysme'', savoir (ceci par-delà les discours totalement creux de l'''autre politique'') ce système de gestion à la petite semaine (oui ! en vertu des ''contraintes incontournables'') du chômage massif et de ce qu'''impose'' (sic) la ''mondialisation'', c'est à dire (ben oui !) ''la guerre économique'' ?
Vous savez quoi ? Et si, devant ce qui se passe aujourd'hui en Egypte sur le terrain (pas dans les représentations de ceux qui voient des révolutions partout -ceci pour remonter le moral des ''révolutionnaires'' ?), ce qui s'imposait c'était donc cela : 1) bouder le plaisir de ceux pour qui, là-bas, il y a matière à ce que l'on ne boude pas son plaisir, et 2) enfin, par-delà les mots d'ordre proprement totémiques (par exemple ''supprimer les rapports marchands''), par-delà les insultes et les invectives, débattre sérieusement pour concevoir ce qu' AUJOURD'HUI (au XXIème siècle) la révolution DOIT être ?
Jean Tramuset