Ainsi donc, après chaque nouvelle infamie du ‘'président'', produit par Médiapart et réalisé (au marteau -exactement comme Nietzsche prétendait que doit se faire la vraie philosophie) par son Directeur de la rédaction, le spectacle (un brûlot) est celui-là : à droite, évidemment tout de noir vêtu, le regard naturellement faux et la mine naturellement patibulaire (l'indice que, chez lui, la dentelle, les scrupules et la compassion, ça n'est pas exactement le genre de la maison -ceci expliquant d'ailleurs qu'il soit à la tête de la-réaction-sur-toute-la-ligne) : le ‘'voyou de la république'' ; à gauche, cette fois tout en blanc (cela va de soi), et chevauchant son destrier immaculé (et non moins blanc), la plume assassine trempée dans l'acide sulfurique, le champion toute catégorie de la légalité républicaine, j'ai nommé E. Plenel.
Sauf que voilà, et si, d'où qu'on le regarde, ce spectacle n'était tous comptes faits que cela : quelque chose qui (parfaitement !) ‘'fonctionne'' ?
Car enfin,
- - vu de Médiapart: n'y a-t-il pas (du moins est-ce ce que l'on espère) une foule de nouveaux ‘'abonnés'' (dont en tout cas je suis!)? n'y a-t-il pas en effet de nombreux nouveaux signataires (dont je suis aussi !) des ‘'pétitions'' qui circulent sur ‘'le'' site?
- - vu par tous ceux que le ‘'président'' et ses séides exaspèrent (sachant que je reviens ici aux ‘'billets'' d'E. Plenel): ne mettent-ils pas ‘'dans le mille''? ne disent-ils pas exactement ce qui doit être dit ? bref, comment ne pas les trouver ‘'formidables'': ah oui (je parle en particulier de celui du 11/08), quelle charge (autrement plus flamboyante que celle de ‘'la brigade légère''!), quelle fougue, quel style et quel souffle! (oui, autant de Gaulle à Notre-Dame en août 44, quand il évoquait ‘'la seule France, la vraie France, la France éternelle'' !).
- - et vu... de droite (!): l'équivoque thématique de ‘'la lutte des classes'' se trouvant mécaniquement remise à l'ordre du jour, ces boulevards ne commencent-ils pas à être repavés qui, depuis 1995, en France, à ‘'la présidentielle'', l'''opposition'' étant ce qu'elle est (que l'on souvienne ici du navrant ‘'désir d'avenir'' de 2007 -et que l'on pense aujourd'hui au... ‘'care'' -sic !), semblent irrémédiablement conduire la droite à la victoire (quoi qu'il en ait été -voyez Chirac- et en soit -voyez Sarkozy- de ses candidats) ?
Attention ! que l'on comprenne bien ici le sens de mon scepticisme ; ce que je suis en train de laisser entendre n'est pas que le sarkozysme ça n'est pas ‘'l'horreur politique'' ; qu'aujourd'hui, ça n'est pas allègrement que ce que le sarkozysme piétine, c'est jusqu'aux interdits dont, après les infamies du pétainisme, ce que l'on pouvait penser en France était qu'à jamais ils marquaient les limites infranchissables du politiquement dicible ; qu'en conséquence, l'authentique ‘'impératif CATEGORIQUE'' qui s'impose aujourd'hui à tous les citoyens n'est pas, tous les jours, sans relâche (et bien sûr ‘'sans attendre 2012''), d'œuvrer de toutes les façons possibles à son éradication.
Non ! ce que je suis en train de dire c'est ceci...
Commençons par nous projeter dans ce futur (très proche espérons-le) où Sarkozy aura été remercié (ceci n'excluant pas -rêvons un peu !- qu'en outre il aura été jugé et jeté là où il doit l'être pour Incroyable Irresponsabilité Politique et Haute Trahison de l'Idéal Républicain) ; c'est là où, pertinente, une vraie question doit être posée : ‘'où alors en sera-t-on ?'' :
- - sera-t-on revenu à la case ‘'Mai 1981'', c'est-à-dire à 2 ans à peine d'un nouvel ‘'embabouinage‘' historique'' qui, même après 2 présidences ‘'de gauche'' (je passe sur les ‘'cohabitations'' qu'elles incluront quasi nécessairement: ‘'dame -ici c'est un <<expert>> du PS qui parle(ra)- qu'en économie de marché, le marché soit le maître absolu, cela, mais personne n'est en mesure de le changer !''), nous fera entendre les jérémiades habituelles des sortants ‘'socialistes'' en passe d'être renvoyés, qui à ‘'Pôle emploi'', qui à la Direction Générale du FMI, ou qui à la direction de l'OMC : ‘'Au se-cours! au se-cours! la droite revient...'',
- - ‘'pire encore'' (à moins qu'aujourd'hui -vu les excès du ‘'capitalisme''- la révolution prolétarienne puisse à nouveau être ‘'l'horizon indépassable de l'humanité''), sera-t-on revenu à la case ‘'Octobre 17'', avec, pour dire (par exemple... à Médiapart!) ce que l'information doit être, un ‘'Commissaire Politique à l'Information Citoyenne''?
D'où cette deuxième question : franchement, Cher ‘'Abonné'' de Médiapart, même si ça n'est pas là qu'aujourd'hui Tu veux que le futur Te mène, es-Tu sûr que, les choses étant vues comme elles le sont, c'est-à-dire : la gauche (de sa gauche extrême à sa droite extrême) étant pensée comme la SEULE alternative à la droite (et réciproquement !), ça n'est pas là que le futur Te mènera ?
Ce que tout cela veut dire ?
Eh bien qu'à mon sens, le tellement commode mais tellement mortel clivage droite/gauche continuant de verrouiller le champ politique, eh bien le monde n'est pas à la veille de changer de pas.
Pourtant, c'est l'évidence, telle est la seule chose qui peut encore le sauver.
Ce que je propose ?
Cher ‘'Abonné'' de Médiapart, n'est-ce pas la période des ‘'vacances'' ? Ne disposes donc Tu pas d'un peu plus de temps pour lire, c'est-à-dire avoir l'occasion de regarder les choses d'une façon qui soit véritablement ‘'autre'' -voire ‘'absolument moderne'' (Tu auras reconnu Rimbaud) ? Si donc Tu Te reportais à mon ‘'billet'' du 4/08/10 intitulé ‘'Que faire ?'', et que, quoi qu'il T'en coûte (étant entendu que, fort probablement, ce qu'il dit, on ne T'a jamais dit que cela pouvait être dit), ce ‘'billet', Tu le lises jusqu'au bout ?
Jean Tramuset