Qui pourrait bien le contester (cf. la ‘'Lettre ouverte à BNP PARIBAS'' de J. Bachèlerie datée du 16/11) ? : en effet, c'est sans relâche que le mismanagement de BNP PARIBAS doit être dénoncé. Sauf que ‘'voilà'' (qui ne se souvient du ‘'scandale France Télécom'' ?), il n'y a pas que celui-là...
Et sauf que, la période étant ce qu'elle est (la ‘'gauche'' comme alternative à la droite ? : mais au moment décisif, combien y a-t-il d'électeurs -voire de vrais citoyens !- convaincus que l'une n'est pas comme l'autre -et réciproquement !), et le devoir de tout vrai ‘'révolutionnaire'' étant au minimum de dire de quelle manière le monde doit être vraiment ‘'révolutionné'' (ceci sauf à donner à penser qu'être ‘'révolutionnaire'', c'est uniquement cela : face aux injustices, s'époumoner en criant au scandale et quémander un minimum de compassion auprès de gens qui ne savent même pas que le mot existe -la compassion n'est-elle pas le fondement de la morale ? et ‘'chez ces gens-là'', ce qui est fort opportunément pensé n'est-il pas cela : que la ‘'morale'' des affaires exige qu'on ne s'embarrasse d'aucune considération d'ordre... moral ?), certes, devant les forfaits de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler ‘'la finance'', ce que l'on doit dire est qu'il est bien d'autres impératifs qui, catégoriquement, s'imposent à lui.
Le premier d'entre eux est sans aucun doute celui du rappel permanent de l'IGNORANCE, et (par conséquent -c'est logique !) de l'INCOMPETENCE de ceux qui ont fait la finance telle que, dramatiquement, elle dysfonctionne aujourd'hui. N'est-ce pas, si le monde est là où il en est (à l'échelle de la planète, « dans le tuyau », aujourd'hui encore, combien de licenciements -qui, à leur tour... aggraveront la Crise : qu'on pense à la ‘'faillite'' des systèmes de retraite !) oui ou non, n'est-ce pas la faute de la ‘'finance'' ?
Quoi ! parler d'''ignorance'' et d'''incompétence'' est absolument ‘'exagéré'' (et à ce titre absolument ‘'insignifiant'') ?
Or ‘'interrogez'' (ou lisez) n'importe quelle ‘'sommité'' de la finance (par exemple un Michel Pébereau, une Christine Lagarde, un Jean-Claude Trichet, un Dominique Strauss-Kahn... -ou n'importe lequel de leurs porte-plumes sous contrat : par exemple un Minc, un Attali, un Casanova, un De Boissieu, un Israelewicz, un Fabra... ) :
1° saura-t-il seulement dire ce que c'est que... la monnaie ? Saura-t-il dire autre chose que cela : ‘'- La monnaie ? Ben oui, c'est un fait d'échange : elle est ce qui « rompt » le troc. En économie donc, la monnaie, c'est ce qui est en face des biens réels et qui en permet la circulation. D'où la « problématique » de la ‘'bonne'' monétisation du réel : ah oui en effet, ce qu'il ne faut pas c'est qu'il y ait ‘'trop'' de monnaie (ben oui, si tel est le cas, les prix vont monter et vous ne pourrez plus exporter) ou pas assez (ben oui, si tel est maintenant le cas, ça veut dire que les entreprises vont devoir réduire la voilure ; d'où le chômage avec tout ce qui s'ensuit -dont... la faillite des systèmes de retraite)''.
D'où... toutes les politiques à la petite semaine de ‘'pilotage'' des économies en agissant sur les ‘'composantes'' de la ‘'masse monétaire'' (‘'M1'', ‘'M2''... ), et conduisant évidemment aux catastrophes que l'on sait ! : aux Etats-Unis, la politique de l'autrefois (avant la crise !) «grand gourou » Greenspan, en Europe celle du toujours (avant la crise... et après elle !) inénarrable Trichet... etc.
Mais si, cette fois AVEC L'AVAL des FAITS (en particulier de ce FAIT que, lorsqu'ils arrivent sur la marché, donc dès AVANT que le marché ne fonctionne, les biens ont DEJA un prix), ce que l'on dit est donc qu'EN REALITE, la monnaie est un fait DE PRODUCTION (ceci voulant dire que la monnaie n'a pour seule fonction -PAR la production même !- que de donner -AVANT marché !- un prix au nouveau produit ECONOMIQUE -c'est-à-dire au nouveau produit doté d'un prix avant marché !), que donc, en économie (impossible ici d'entrer dans les détails !), ça n'est pas la monnaie qui fait la production (AU CONTRAIRE, c'est la production qui fait la monnaie !), qu'au total donc, en économie, tout est joué AVANT marché (d'où, en économie, le VRAI problème de la connaissance des lois qui, AVANT MARCHE, font que, dans le capitalisme d'aujourd'hui, la production est une production de sous-emploi massif, c'est-à-dire une production de crise systémique), à quoi peut bien servir face à la crise, ceci pour la traiter, d'intervenir à tort et à travers sur la monnaie : bien entendu, eu égard à l'objectif poursuivi, on ne pourra, ce faisant, que donner des coups d'épée dans l'eau (ceci dans le meilleur des cas ! : après les crises grecque, espagnole, portugaise, islandaise, voyez aujourd'hui, la crise irlandaise... laquelle évidemment ne sera pas la dernière !);
2° saura-t-il seulement que (ceci parce qu'au plus profond, la monétisation du réel est dictée, HORS MARCHE, par la reproduction du capital) ce que, justement, requiert la VRAIE ‘'bonne'' monétisation du réel, c'est la ‘'Départementalisation'' des banques, savoir la réforme (celle-là une authentique -une... révolutionnaire !) qui les ‘'éclatera'' en trois ‘'Départements'' (celui ‘'de la Création monétaire'', celui ‘'du Capital financier'', celui enfin ‘'de l'Amortissement du Capital fixe''), ces trois ‘'Départements'' devant, cela va de soi, fonctionner selon des règles extrêmement précises.
3° saura-t-il seulement ce que DOIT être une véritable monnaie internationale, c'est-à-dire (ce que n'est évidemment pas l'euro débile auquel ce financier et ses porte-plumes ont donné leur aval) une monnaie qui permettra que les échanges économiques puissent EFFECTIVEMENT porter sur des EQUIVALENTS économiques (et non pas, comme c'est aujourd'hui le cas, sur des ‘'équivalents'' économiques DE CIRCONSTANCES -savoir des ‘'équivalents'' qui ne sont tels que grâce à la manipulation opportuniste et au jour le jour des taux de change par les pays ‘'puissants''),
4° saura-t-il seulement que, pour tout pays, payer des intérêts sur ses emprunts extérieurs c'est, TOUT A LA FOIS, faire un échange (un paiement contre l'extinction d'une dette) et faire ... le CONTRAIRE d'un échange (ceci au motif que les devises données en paiement d'une dette d'intérêts, ces devises -ceci du fait de la nature de cette dette : une dette SANS CONTREPARTIE en devises- il ne les a pas reçues lors de sa formation) ;
- - saura-t-il alors que ce que la résolution de cette contradiction implique est que, lorsqu'un pays paye des intérêts, alors, ce qu'il est possible de dire est que, s'agissant de l'échange que ce paiement représente (tout paiement est un échange), ce pays le finance EN TOTALITE;
- - bref, saura-t-il en déduire le DPIT (le DOUBLE Paiement des Intérêts Transnationaux), formidable dysfonctionnement (de 1979 à aujourd'hui, entre les seuls PVD et leurs prêteurs, un contentieux de plus de... 2500 milliards de $!) sans aucun doute au cœur de ce que, devant le fossé (un abîme!) qui, chaque jour, sépare un peu plus le Nord du Sud, on peut voir comme LE détonateur de ‘'la guerre des civilisations'', guerre dans laquelle, DEJA, le monde... se trouve pris? ;
- - et, s'agissant d'empêcher le DPIT... Mais, bien avant cela, saura-t-il seulement apercevoir qu'en effet... il y a un problème qui se pose ?
Mais au fait Cher lecteur de Médiapart, Toi, sur tous ces sujets, se pourrait-il que Tu souhaites en savoir plus ?
C'est le cas ! Nul doute alors que j'aurai bientôt le plaisir de Te retrouver sur l'édition que je viens de lancer (‘'Ressourcer la révolution'' : déjà deux articles -un troisième sous peu) et sur mon blog (dont, si je puis me permettre, je Te recommande les ‘'billets'' datés 07/06/10, 04/08/10, 22/09/10, 11/10/10).
Jean Tramuset
PS : Je Te renverrais bien aussi à la lecture de mon essai ‘'Le marché imaginaire'', mais voilà, jusqu'ici, je n'ai pas encore trouvé de... financier (!!!!) qui soit prêt à investir un seul kopek dans l'édition de ma prose (il est vrai que s'agissant de mon ‘'style''...)