L’heure n’est-elle pas celle des bilans ? Et, à c’t’heure, ce qu’il faut bien reconnaître n’est-il pas (en allant d’une ‘’tromperie’’ vénielle à deux ‘’tromperies’’ autrement plus graves –ce qualificatif signifiant que les autres ‘’tromperies’’ dont l’extrême-gauche continue aujourd’hui d’être la victime, ces deux ''tromperies''-là les contiennent toutes) que :
1° trompée par le ramage sur la ‘’démondialisation’’ (sic !) l’extrême-gauche n’a fait que servir de marchepied à l’aujourd’hui ministre de la ‘’réindustrialisation par… la relocalisation’’ (ben voyons !) ;
2° gesticulant la fable de la révolution ‘’pour ce soir’’, l’extrême-gauche, en réalité, n’a fait que faire ce qui justifie qu’à propos de sa stratégie, on parle de stratégie… d’extrême-gauche ; en clair, d’une stratégie qui condamne la révolution du capitalisme à ne pouvoir arriver… ni ‘’ce soir’’, ni… jamais ! ;
3° sous ce registre (celui de la gesticulation), l’extrême-gauche a fait comme si, la révolution, ben… ‘’i’n’restait plus qu’à la faire’’, ceci alors même que, tandis qu’il est aujourd’hui universellement admis que le capitalisme doit être révolutionné, ce qui est à chaque fois rétorqué à l’extrême-gauche, c’est : ‘’désolé, mais c’que TU dis, ça n’est que ce que disent les types qui veulent être Président à la place du Président ; sauf qu’aujourd’hui, la question n’est pas celle du pouvoir, elle est celle du savoir (‘’savoir vraiment’’ n’est-ce pas ‘’pouvoir… vraiment’’ ?).
Moralité ?
Elle est claire : si vraiment l’extrême-gauche veut être là où il faudrait que, conceptuellement (et non pas ’’idéologiquement’’ !) elle soit pour effectivement être en mesure de vraiment changer le monde (ceci parce qu’alors, le monde, elle le comprendrait vraiment), il lui faut commencer par se détromper.
‘’- ME détromper, ricanera-t-elle ? Et sur quoi ? ’’
Or si ce que l’on dit (à l’extrême-gauche) est que (entre bien d’autres choses !) :
- il ne suffit pas de faire payer les ‘’riches’’ ? Ceci parce que le chômage, c’est tout à fait autre chose que le partage (même léonin !) du produit entre ‘’salaires et profits’’. Si ce qu’en d’autres termes l’on dit donc, c’est que le chômage a à voir avec ‘’quelque chose’’ qui est au-delà du clivage ‘’riches’’/’’pauvres’’ : il a à voir avec les LOIS de ‘’la production monétaire’’, savoir les LOIS de la production des biens avec un prix (étant bien entendu ici qu’en dehors de… l’extrême-gauche, personne n’imagine que la solution des présents maux de l’humanité puisse consister dans un retour au temps des échanges sans l’aide de la monnaie ; sans la monnaie, l’échange des biens n’est-il pas condamné à ne pouvoir être qu’un ‘’casse-tête’’, c'est-à-dire un échange… à coups de casse-têtes !) ;
- il ne suffit pas de pendre les ‘’banksters’’, puis de leur couper la tête, enfin de ‘’brûler’’ le tout. Si ce qu’en d’autres termes l’on dit donc, c’est que, pour maîtriser nos économies monétaires, ce qu’il faut c’est (évidemment !) savoir que ça n’est pas les banques qui font la monnaie (ce qui fait la monnaie, ce sont, à égalité, les banques PLUS les entreprises PLUS les titulaires de revenus -salaires ET profits !) ; que ça n’est donc pas les banques qui font le chômage (si c’était aussi simple !) ;
- il ne suffira pas de faire pression sur l’Allemagne (pour qu’elle accepte de modifier le statut de la BCE). Si ce qu’en d’autres termes on dit donc, c’est que, pour sortir de ‘’la crise européenne’’, la solution est de mettre un terme à la désastreuse expérience de l’€ comme monnaie unique ? Si ce qu’’’au contraire’’ l’on dit donc, c’est que, l’€ devant être ‘’tout à fait’’ autre chose (précisément, ceci à l’échelle de l’Europe, la préfiguration de la monnaie internationale dont la mondialisation a conceptuellement besoin) il doit être refondé ?
- s’agissant donc d’économie internationale, ce dont l’humanité a surtout besoin, ça n’est pas de sirupeux prêches moralisateurs sur ‘’l’Autre’’, ‘’la Solidarité et la Fraternité’’ (j’en passe de plus édifiants et de plus hypocrites), mais de comprendre pourquoi, elle connaît aujourd’hui la formidable crise ‘’de l’endettement extérieur de tous les Pays’’ (les ‘’pauvres’’ comme les ‘’riches’’), et comment il lui serait possible d’y mettre un terme autrement qu’en s’entredéchirant (étant bien entendu qu''’on’’ ne s’en tirera pas à si bon compte !).
- …
C’est là où ce que l’’extrême-gauche va me dire c’est : ‘’dis donc camarade, tout ce que tu suggères là qu’il faudrait que MOI, l’extrême-gauche, je fasse… mais (n’est-ce pas ?) c’est exactement ce que tu racontes dans tes billets et éditions depuis que (ça remonte à juin 2010), sur Mdpt, tu t’échines (avec le succès que l’on sait !) à raconter ce que, pour toi, il faut faire pour changer le monde ? Dois-JE donc croire que, puisque, tu te dis ‘’schmittien’’ (du nom de Bernard Schmitt si je t’ai bien compris), ce que tu dis soit que, pour que JE cesse d’être dans l’erreur, MOI, l’extrême-gauche, JE devienne à mon tour… ‘’schmittienne’’ ; ceci voulant dire (cf. ce que tu racontes à ce propos) que, désormais, MOI, l’extrême-gauche, je ne dois plus ME positionner à… l’extrême-gauche (!), mais : ‘’par-delà la droite et la gauche’’ ?’’
Tu sais quoi chère extrême-gauche (ben oui, c’est que pour moi, si TU es ‘’la plus trompée du monde’’, ce que je crois aussi est que, ceci par essence –TU vois que je ne TE considère absolument pas comme définitivement perdue pour la révolution ’’ !- TU es aussi celle qui, plus que tout autre, peut être détrompée) la réponse à cette dernière question est clairement celle-ci : ‘’Oui, ce que, moi, Jean Tramuset, je dis dans mon billet d’aujourd’hui est bien que, si l’extrême-gauche veut réussir à révolutionner le capitalisme, alors elle ne doit plus se positionner à l’extrême-gauche, mais bien par-delà la droite et la gauche !
Jean Tramuset