Avertissement
Un pays A empruntant 100 à un pays R, aussitôt, vis-à-vis de ce dernier, A se retrouve endetté à hauteur de… 200 ????
Tous ceux et toutes celles qui savent auront évidemment reconnu le formidable enseignement de Bernard Schmitt[1]. Soit donc cette mise en garde : le présent billet étant à chacune de ses lignes et dans chacun de ses 7 schémas l’œuvre de son auteur, s’il peut être prouvé qu’ici ou là son argumentation n’est pas aussi probante que celui-ci aime à le croire, cela, bien entendu, ne pourra en aucun cas être opposable à Bernard Schmitt.
1.1 – Tout pays payant (ses paiements transnationaux) avec ses exportations, ce que l’on peut écrire pour tout pays n’est-il pas :
importations = exportations ?
1.2 – Or (évidemment !), que, pour tout pays, on ait :
importations = exportations,
telle n’est absolument pas la règle (c’est au contraire l’exception).
1.3 – Si donc, s’agissant de n’importe quel pays, ce que, ceci par définition de ce qu’est la Balance des Paiements d’un pays (savoir cet instrument –dans la suite, on parlera de ‘’BdP’’- qui montre que ce que ce pays importe, c’est exactement ce qu’il exporte), ce que l’on observe que la BdP de ce pays dit s’agissant de ses paiements créditeurs (ceux-ci en raison de ses exportations) et débiteurs (ceux-là en raison de ses importations), c’est :
exportations = importations,
c’est que, forcément, étant bien entendu que ses importations, le pays les a toutes payées (même celles qui ‘’excèdent’’ ses exportations), c’est par ses emprunts transnationaux que le pays a financé celle de ses importations qui ‘’excèdent’’ ses exportations.
C’est la démonstration de cette vérité qu’en économie internationale (l’économie des relations des pays entre eux), quand on considère l'emprunt d'un pays, ce que, dans le même temps, l'on considère, c'est le paiement que, par cet emprunt, ce pays a (effectivement !) réalisé.
Ici, c’est sans plus tarder que l’on peut entrer dans le vif du sujet…
2 – A empruntant 100 à R, soit, tel que schématisé immédiatement ci-dessous, l’état des BdP de A et de R, BdP dont, il faut le souligner, LA caractéristique est que chacune d’elles est, ceci dans le même plan[2], la ‘’réciproque’’ ou l’ ‘’inverse’’ de l’autre :

Schéma n° 1
3 – C’est là où, ‘’instantanément’’, une ‘’évidence’’ cesse d’en être une. C’est celle selon laquelle, R prêtant donc 100 à A (ou, identiquement, A empruntant 100 à R), ‘’évidemment, c’est R qui paye le prêt’’.
Et en effet, si, R prêtant à A, les BdP de R et de A qui rendent compte de cette opération sont telles que le dit le schéma ci-dessus (n° 1), ce qu’il est aussitôt possible d’objecter n’est-il pas qu’en réalité, c’est… A qui paye ?
L’argument à cet égard ?
Mais, R prêtant à A, ce que disent les BdP de A et de R n’est-il pas que l’opération inclut un paiement de A ? Or si l’on ajoute qu’ ‘’en réalité’’, le paiement de R, c’est le paiement de A qui le nourrit ?
4 – S’ensuit nécessairement (cf. ce que disent les points 5.1 et 5.2 ci-après) que tout prêt international (d’un pays comme R à un pays comme A) est : 1° une opération ‘’en deux plans’’, ET, 2° une opération impliquant deux ‘’lignes de paiement’’.
5.1 - Les prêts internationaux : nécessairement, des opérations ‘’en deux plans’’
5.1.1 - R prêtant à A, arrêtons-nous à nouveau, d’abord à l’‘’évidence’’ selon laquelle ‘’c’est R qui paye (ou ‘’finance’’) le prêt’’, ensuite à la contestation de cette ‘’évidence’’.
Encore une fois, R prêtant à A, qu’alors ce soit ‘’R qui paye’’, telle est précisément l’ ‘’évidence’’ que le schéma n° 1 est absolument incapable d’imposer : R prêtant à A, ce que dit le schéma précédent s’agissant de cette opération n’est-il pas la parfaite concomitance de deux paiements réciproques équivalents : le premier de R à A, et le second de A à R ? ; si donc l’on dit que c’est R qui paye, puisque, dans le même temps, il y a un paiement réciproque équivalent de A à R, ce que l’on est fondé à dire n’est-il pas que, conditionnant le paiement de R en ce sens précis qu’il en est la nourriture, il y a… le paiement de A ?
Aussitôt, R prêtant à A, si l’on veut pouvoir dire sans conteste que, dans cette opération, c’est R qui paye, cela, nécessairement, implique que ce que l’on commence par dire soit que le prêt de R est une opération ‘’en deux plans‘’.
5.1.2 – A cet égard, R prêtant donc 100 à A, commençons par considérer le Schéma n°2 ci-dessous.

Schéma n°2
Pourquoi le paiement (‘’en deux plans’’!) de ce prêt représenté par la flèche bleue est-il assurément le paiement de R ? C’est très clair : c’est parce que ce que l’on peut dire est que ce qui fonde ce paiement, c’est (assurément !), le débit de la BdP de R ; la preuve en est la ‘’construction’’ même du schéma n° 2 : le débit de la BdP de A du ‘’Deuxième plan du prêt’’ trouvant son financement dans le crédit, au même (deuxième) plan de ce prêt, de la même BdP de A, et ce crédit trouvant son financement dans le débit de la BdP de R du ‘’Premier plan du prêt’’, ce qui est évidemment impossible est que, le débit de la BdP de A puisse être vu comme pouvant être à l’origine du paiement de R.
Regardons alors les BdP de A et de R dans le ‘’SENS DE LA VISION’’ indiqué par ce schéma.
Commençons par constater que, le prêt de R à A étant donc pensé comme une opération ‘’en deux plans‘’, ce qu’alors nous en montrent les BdP de R et de A est exactement ce qu’elles nous en montrent quand, cela faisant qu’à propos de ce prêt, la question de savoir ‘’qui le paye ’’ soit totalement légitime (sur ce point, cf. les § 3 et 5.1.1), ce prêt, ceci malgré les ‘’contradictions’’ que cela induit (sur ce point, cf. à nouveau les § 3 et 5.1.1), on se le représente comme une opération ‘’simple’’, c'est-à-dire, disons, ‘’en un seul plan’’.
Sauf qu’ici, le prêt de R à A étant pensé comme une opération ‘’en deux plans’’, et le paiement de R à A qu’implique cette opération étant construit comme dans un plan qui, alors, N’est PAS celui du paiement concomitant, équivalent et réciproque de A à R tout autant impliqué par cette opération, ce paiement de R pourra bien être conçu comme le paiement qui, assurément, finance ou paye le prêt de R à A.
A ceci près que là où l’analyse du prêt de R à A comme une opération ‘’en deux plans’’ vient de nous permettre d’arriver, en réalité, tout (tout !) reste à dire !
5.1.3 - C’est que, R prêtant 100 à A, immédiatement, le nécessaire ‘’dédoublement’’ (en deux plans) du prêt de R se heurte à une contradiction que l’on peut à bon droit qualifier de dirimante : si, ceci pour faire en sorte que ce que l’on puisse dire soit que, ‘’sans conteste’’, c’est R qui paye le prêt qu’il fait à A (R, non pas A !), le débit de la BdP de R se trouve mis au ‘‘Premier plan du prêt’’ (cf. le schéma n° 2), ce qui alors est rigoureusement impossible est que le crédit de la BdP de A qui ‘’correspond’’ à ce débit soit dans l’AUTRE plan de ce prêt, c'est-à-dire dans son ‘‘Deuxième plan’’ : la BdP de A qui est l’envers de la BdP de R (celle-ci étant son avers –et réciproquement ! : là-dessus, cf. le § 2) n’est-elle pas forcément dans le MÊME plan qu’elle ? Et alors, nécessairement, le crédit de la BdP de A ne doit-il pas se trouver dans le même‘’Premier plan du prêt’’ que la BdP de R ? OR, que le crédit de la BdP de A soit dans le ‘‘Deuxième plan du prêt’’, n’est-ce pas précisément là où il DOIT être si l’on veut pouvoir dire que, R ayant prêté 100 à A, c’est R qui a payé ?
Aussitôt, c’est la nécessaire deuxième caractéristique des prêts internationaux.
5.2 - Les prêts internationaux : nécessairement, des opérations en deux ‘’lignes de paiement’’
5.2.1 – A cet endroit, commençons avec le nouveau Schéma ci-dessous (n° 3) :

Schéma n° 3
5.2.2 - Soit alors le débit de la BdP de R situé dans le ‘‘Premier plan du prêt’’ de 100 de R à A, débit qui, dans le schéma, apparaît en grisé (d’où -cf. la ‘’Légende’’ de ce schéma- au titre de son prêt de 100 à A, la ‘’1ère ligne des paiements’’ de R –c’est la flèche bleue).
Sauf qu’ici, on sait la parfaite incohérence qui frappe cette ‘’1ère ligne des paiements’’ de R : alors même qu’elle doit être ‘’en deux plans’’, ce qui est rigoureusement impossible est… qu’elle le soit !!!! (encore une fois, si la BdP de A est l’envers de la BdP de R, alors, l’une et l’autre NE PEUVENT qu’être dans le MÊME plan !).
5.2.3 - C’est donc obligé : R devant payer ‘’en deux plans’’, et ce paiement ‘’en deux plans’’ devant être… en deux plans (!), ce qui est nécessaire est que le paiement de R à A inclue une ‘’2ème ligne de paiement’’, en l’espèce (cf. à nouveau le schéma n° 3), celle, en vert, liant (cette fois sur fond blanc) les 100 du débit de la BdP de R située dans le ‘’Deuxième plan’’ du prêt de R, aux 100 du crédit de la BdP de A située dans le ‘’Premier plan’’ de ce prêt (ces 100 étant eux-mêmes, dans le même ‘’Premier plan du prêt’’, liés aux 100 du débit de cette même BdP de A, ces 100 étant à leur tour -évidemment dans le même plan- liés aux 100 qui créditent la BdP de R).
6 – SAUF qu’alors, tout le ‘’problème’’ (en fait une authentique aporie) est qu’aussitôt, les BdP de R et de A étant regardées dans le ‘‘SENS DE LA VISION’’ du Schéma n° 3,
1° c’est… de fond en comble que cette représentation du ‘’fonctionnement’’ du prêt de R à A se trouve… RUINÉE ! : R ne prêtant que 100 à A, ce qui est totalement impossible n’est-il pas que, ce faisant, ce soit… 200 (le double !) que R mette ‘’sur la table’’ ?
2° si, R prêtant à A, ce que l’on dit est que ça ne peut être R qui paye, alors, ce qu’obligatoirement l’on doit dire n’est-il pas que celui qui paye, c’est… A ? (!!!!!).
3° et si l’on dit que c’est A qui paye, sans même parler de l’ ‘’absurdité’’ de cette conclusion (‘’quoi, R prêtant à A, c’est… A qui paye ????’’), ne se heurte-t-on pas de proche en proche exactement à la même objection (formidable !) que celle qui, ‘’de fond en comble’’, ruine la représentation selon laquelle, c’est R qui le fait ? (cette objection tenant, insistons-y, en cette certitude que, lorsque R prête 100 à A, certes -cf. le 1° du § 6- ce que R met ‘’sur la table’’ du prêt, ça ne peut pas être… 200 !).
7- La réponse à ces 3 points relève du simple bon sens : le problème étant de comprendre ‘’ce qui se passe’’ réellement quand R prête à A, est-il acceptable de se détourner de ce que les faits imposent, ceci au seul motif que, à première vue, c'est-à-dire littéralement : avant toute réflexion sérieuse, cela apparaît comme problématique ?
La réponse ne faisant aucun doute (du moins est-ce ce que nous voulons croire !), on nous permettra d’imaginer que, plutôt que de nous voir rester comme ‘’tétanisés’’ face aux ‘’contradictions’’ qu’implique à première vue de dire que, ‘’quand R prête, c’est A qui paye’’ (savoir que ce qu’il semble est que l’on doive se retrouver devant la ‘’même’’ impossibilité que celle devant laquelle on se retrouve quand, s’en tenant aux apparences, on dit que c’est R qui le fait), cette vérité que, quand R prête à A, ‘’c’est… A qui paye’’, on acceptera de nous voir commencer par chercher à l’établir. Quant à juger des ‘’contradictions’’ de cette vérité une fois que nous l’aurons établie, cela, on nous accordera de pouvoir ne le faire que dans un deuxième temps.
D’où ce qui suit…
7.1 – R prêtant 100 à A, ce qui est possible est que ce soit A qui paye
7.1.1 – R prêtant 100 à A, et la question étant décidément de savoir qui paye (le prêt de R), soit donc l’objection qui, sur le modèle de celle qui ‘’ruine’’ la représentation selon laquelle, la réponse est : ‘’c’est R’’ (encore une fois, s’il est impossible de dire que c’est R qui paye, c’est parce que, lorsque R prête 100, ce qui est absolument exclu est que, ‘’sur la table’’ du prêt, R mette 200), semble ne pas pouvoir ne pas tout autant ruiner ce qui apparaît alors comme la seule ‘’alternative’’ possible, savoir que : ‘’c’est A’’ (ceci parce que, ‘’symétriquement’’ à ce qui fait l’impossibilité que, quand R prête à A, ce soit R qui paye, quand A emprunte 100 à R, ce que A demande à R, ça n’est pas que R lui prête 200, mais ‘’simplement’’ 100 !).
Or, d’abord, soit le Schéma n° 4 ci-dessous :

Schéma n° 4
La raison en étant que nous l’avons déjà suffisamment fait (cf. supra), n’expliquons pas à nouveau par le menu pourquoi la ‘’ligne de paiement’’ de 100 de A à R telle que schématisée ci-dessus (ce sont les flèches de couleur bleue) définit bien un paiement payé par A : sur ce point précis, contentons-nous de souligner que cette ‘’ligne de paiement’’ s’articule bien en deuxplans.
Sauf qu’ici, la ‘’ligne des paiements’’ de A que, fort correctement, le schéma n° 4 représente ‘’en deux plans’’, ne peut qu’être la moitié du paiement de A : ne savons-nous pas que le paiement de A implique deux ‘’lignes de paiement’’ (cf. le schéma n° 3) ?
C’est là où, aussitôt, R prêtant 100 à A, à supposer que l’on admette que c’est bien A qui paye, ce qui est exclu est d’imaginer que, A empruntant 100, A ne pouvant donc que recevoir 100 de R, il puisse payer… 200 !
R prêtant 100 à A, et l’analyse rigoureuse de cette opération conduisant à la conclusion que ça ne peut pas être R qui paye (cf. le n° 1 du § 6), complétons donc la 1ère ligne des paiements de A ainsi que le montre le Schéma n° 5 qui suit :

Schéma n° 5
7.1.2 – Soit alors ce que l’on verra comme, disons, ‘’la première objection’’ à ce schéma, savoir celle tenant dans l’observation que, A ayant payé avec une ‘’Dette de 100 sur R’’, il n’aura pas payé R.
Or, l’économie internationale étant une économie monétaire (et non pas une économie de troc), ceci signifiant que les paiements internationaux se font en monnaie, un endettement de 100 de A vis-à-vis de R n’aura-t-il pas immédiatement la signification d’un paiement effectif de 100 de A à R ?
Selon quelles modalités ‘’concrètes’’ ?
Mais, A commençant par exporter sur R une dette de 100 sur lui (A) contre 100 en monnaie de R, A, moyennant cette exportation, ne se trouvera-t-il pas effectivement en mesure de payer 100 à R ? Et A payant effectivement 100 à R, 100 qu’il aura acquis en s’endettant sur lui (R), ce qui en résultera ne sera-t-il pas ceci :
1) R aura effectivement été payé par A à hauteur de 100 ;
2) comme suite au prêt de 100 que A aura contracté auprès de R pour pouvoir le payer (effectivement) à hauteur de 100, A se trouvera endetté de 100 vis-à-vis de R.
7.1.3 - Soit maintenant ce que l’on verra comme, disons, ‘’la deuxième objection’’ à ce schéma, savoir, cette fois, celle suggérant ‘’insidieusement’’ (et… fautivement ! : n’avons-nous pas démontré qu’un prêt requérant du payeur du prêt deux lignes de paiement, ces deux lignes de paiement sont deux lignes distinctes) que, R prêtant 100 à A, la 2ème ligne des paiements (sur fond grisé et selon les flèches de couleur orange) de A impliquée par ce prêt (cf. supra) ne serait, dans le même plan, que l’autre face (l’envers) de la 1ère ligne des paiements de A (sur fond blanc et selon les flèches de couleur bleue) que ce prêt implique ; qu’en fait, donc, ces ‘’deux’’ ‘’lignes de paiement’’ se trouvant… dans le même plan, parler d’un paiement de 100 de A à R, et parler de l’endettement équivalent de 100 qui pour A (vis-à-vis de R) en résulterait, serait parler de ‘’la même chose’’ !
Or si tel était le cas, cela ne voudrait-il pas dire que l’emprunt de A à R tenant, on peut dire ''par construction'', dans un endettement de 100 de A vis-à-vis de R et, simultanément, dans un paiement de 100 de A à R SITUÉ, PAR HYPOTHÈSE, DANS LE MÊME PLAN, donc dans un paiement qui (par hypothèse !), ne pourrait qu’EFFACER cet endettement, A, ne pourrait plus être dit ‘’endetté’’ vis-à-vis de R ; ceci alors même que A… aurait emprunté 100 à R (!!!!)
7.2 – R prêtant à A, EN EFFET, c’est A qui paye.
7.2.1 – Ne venons-nous pas de prouver que, A empruntant 100 à R, ce qui est possible est que, ceci en deux lignes de paiement, A a pu payer 200 ? Sauf que, maintenant, il est une objection autrement dévastatrice au schéma n° 5 du ‘’fonctionnement’’ du prêt de 100 de R à A que celles formulées aux points 7.1.2 et 7.1.3 : R prêtant 100 à A, ce que les FAITS imposent de dire n’est-il pas que le prêt de R à A consiste dans un paiement de R (et non pas de A !!!!).
C’est le nœud du problème.
7.2.2 – R prêtant 100 à A, ceci donc pour nous en tenir aux faits, soit le paiement de R qui dote A des 100 que R lui prête, ce paiement étant regardé ainsi qu’il DOIT l’être, savoir (cf. le § 7.2.1) comme ce qui, en dehors de tout autre opération, fait ,instantanément, l’endettement de A, et donc, non moins instantanément, le prêt de R à A.
Question : l’analyse ayant définitivement établi que quand R prête à A, ça n’est pas R qui paye mais A, comment admettre que R dotant A de 100 qu’il lui prête, et le prêt de R à A ne consistant qu’en cette dotation… ça N’est PAS lui (R) qui paye, mais A ?
7.2.3 - Or si ce que l’on dit est que, ‘’sous’’ le débit de la BdP de R (ce débit de la BdP de R faisant le crédit ‘’concret’’ de la BdP de A), il y a (ceci parce que, quand R prête, c’est A qui paye) le crédit de cette même BdP (de R), par le débit de la BdP de A, ce débit étant lui-même financé par… un prêt de R, ÉTANT ICI DÉFINITIVEMENT ENTENDU (cf. tous les § qui, ci-dessus, relèvent du point 7.1) QUE, QUAND R PRÊTE À A, CECI QUOI QU’IL EN SOIT DES APPARENCES, CE QUI EST RIGOUREUSEMENT IMPOSSIBLE EST QUE CE SOIT R QUI PAYE.
7.2.4 – A cet égard, soit le contre-argument suivant : si l’on dit que ‘’sous’’ le débit de la BdP de R (qui fait le crédit de la BdP de A, ce débit et ce crédit faisant le ‘’paiement’’ et donc le prêt de R à A –cf. le § précédent), il y a le crédit de cette même BdP (celle de R) par le débit de la BdP de A, ce débit étant lui-même financé par un prêt de R à A (cf. le § 7.2.3), ce qu’alors on doit dire n’est-il pas qu’en réalité, on maintient que, quand R prête 100 à A, il fait DEUX prêts (de 100) à A, c’est à dire :
1° celui qui fait qu’il dote A de 100,
2° celui (un AUTRE !) par lequel A paye le prêt que R lui fait (ceci faisant que quand R prête à A, ce qui est sûr, c’est que, ainsi que tel doit être le cas, c’est A qui paye).
Or, répétons-le (cf. le § 6), R prêtant 100 à A, ce qui est impossible est que, ‘’sur la table’’ de son prêt de 100 à A, R mette 200 !’’
7.2.5 – LA réponse est que, s’agissant de ce que l’on dit quand on dit que, R prêtant 100 à A, A finance R par un AUTRE prêt de R (un AUTRE que celui par lequel, quand on dit que R prête 100 à A, R met 100 à la disposition de A), cela N’IMPLIQUE ABSOLUMENT PAS que A dispose de 100 EN PLUS des 100 que, par le prêt de 100 qu’il lui accorde, R met ‘’concrètement’’ à la disposition de A.
7.2.6 – La preuve s’administre en trois points et deux schémas :
7.2.6.1 - R prêtant 100 à A, après tout ce que nous avons dit de cette opération à compter du point 7.1, là où nous en sommes, n’est-ce pas au Schéma n° 6 ci-dessous où, ''sous'' le paiement de R (les flèches bleues), ce paiement lançant le prêt (là-dessus, cf. le § 7.2.1), ce qu'il y a, c'est le financement de ce paiement par A (les flèches rouges) puisque, cette fois ''sous'' ce financement (celui de A), ce qu'il y a, c'est un prêt de R, étant ici entendu qu'un prêt de R à A c'est, ainsi que cela, nous l'avons minutieusement montré, un paiement de A ?

Schéma n° 6
Or,
7.2.6.2 – … ce que dit ce schéma n° 6 n’est-il pas ce que dit le Schéma n° 6 bis ci-dessous ?

Schéma n° 6 bis
… et,
7.2.6.3 quand on le regarde dans le ‘’SENS DE LA VISION’’ qu’il indique, ce que ce schéma dit (qui est exactement ce que donnent immédiatement à voir les BdP de A et de R quand R prête 100 à A –cf. le Schéma n° 1) n’est-il pas que, bien que le ‘’fonctionnement’’ RÉEL du prêt de 100 de R à A soit celui qui, ici, se trouve DÉMONTRÉ (savoir que, quand R prête 100 à A, EN FAIT, A est IMMÉDIATEMENT endetté vis-à-vis de R à hauteur de… 200 -DEUX CENTS !), ce ‘’fonctionnement’’ pourra bien APPARAÎTRE comme étant celui que l’équilibre à hauteur de 100 (et non pas 200 !) des BdP de R et de A qui rendent compte de ce prêt donnent (FAUTIVEMENT) à penser à tous ceux/toutes celles qui croient que ce qui est vrai, c’est ce qu’ils/elles voient.
Sauf que, ainsi que le démontre tout ce que nous venons de dire, si, A empruntant 100 à R, on calculait ce qu’il en est réellement de l’endettement de A vis-à-vis de R qui résulte de cette opération, ce qu’avec certitude l’on trouverait serait un endettement de 200 (à ce propos, cf. ‘’A nouveau (il le faut bien !) sur la Duplication de l'Endettement Transnational des Pays (DETP)’’).
Ah oui (décidément !), et si, de par le monde, plutôt que de désespérer leurs administrés, tous les ‘’responsables’’ s’efforçaient de savoir ce qu’il en est de l’endettement international SIMPLE (et non pas DOUBLE !) de leurs pays !
Jean Tramuset
[1] Professeur émérite de ''Macroéconomie monétaire'' (il a enseigné aux Universités de Dijon et de Fribourg en Suisse), ex-Directeur de Recherches au CNRS, plusieurs fois récompensés pour ses travaux, Bernard Schmitt est aujourd’hui conseiller de plusieurs grands pays débiteurs internationaux auprès des institutions internationales..
[2] Ceci voulant dire que, R prêtant 100 à A, le débit de la BdP de A étant le crédit de la BdP de R, et le crédit de la BdP de A étant le débit de la BdP de R, si l’on représente les deux BdP de A et R qui rendent compte de ce prêt ainsi que le fait le schéma n° 1, ce qu’il faut dire de cette représentation est qu’en toute rigueur, elle est une parfaite ‘’vue d’artiste’’.