Avertissement
La lectrice (le lecteur) un peu attentive (-tif) ne tardera pas à le remarquer, je parle bien entendu de la lectrice (du lecteur) qui est assez courageuse (-geux) pour me lire, ce billet a déjà été publié il y a quelques semaines. Pourquoi alors la (le) torturer encore avec ma prose improbable ? ; et pourquoi, dans les ordinateurs de Médiapart, ‘'tuer'' des capacités de mémoire dont d'aucunes (d'aucuns) Abonnées
(nés) diront qu' ‘'on'' aurait pu en faire meilleur usage ? Eh bien parce qu'aujourd'hui, ce qui me semble impossible est de ne pas répondre à l'opération de com' que, hier, ‘'ici'' même (je veux dire en une de Mdpt), tambours battant (ceux de Valmy bien entendu !), et
drapeaux tricolores déployés (toujours ceux de Valmy !) Montebourg a menée. N'est-ce pas, comment ne pas pressentir que si ‘'Reprendre Valmy aux Le Pen'' est une chose, bien entendu, tout autre chose est de, VRAIMENT... reprendre Valmy aux Le Pen !
Qu'on se le dise ! ‘'LE'' problème auquel la France se trouve aujourd'hui confrontée étant celui d'un gigantesque endettement (ce qui est d'ailleurs le cas de... TOUTES les économies ‘'avancées''... y compris celle qui l'est le plus !), Montebourg ne votera pas la ‘'règle d'or'' ; en clair, il ne votera pas l'interdiction des déficits. Ce qu'il fera ‘'au contraire'' (s'il est élu cela va de soi !) ? : ‘'Il taxera les transactions financières'', les ‘'banques et les entreprises transnationales'', ‘'les patrimoines que l'injuste politique fiscale de la droite a épargnés -un euphémisme !- en particulier pendant le quinquennat de Sarkozy''.
Sauf que voilà : Montebourg taxant ‘'les transactions financières'', ‘'les banques et les entreprises transnationales'', ‘'les patrimoines épargnés par Sarkozy'', son propos ne sera-t-il pas tout autant de... combler les déficits ? C'est-à-dire de respecter... ‘'la règle d'or'' ? (!!!!)
Première question : pourquoi, au début de son interview, Montebourg fait-il l'apologie ‘'du'' théoricien (Keynes) du financement de l'économie par la politique ? Est-ce pour faire de jolies citations (‘'la difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles ; elle est de rompre avec les anciennes'' -... CERTES !) ? Pour prouver qu'il (Montebourg) est bien le ‘'président'' dont aujourd'hui la
nouvelle ‘'modernité' a besoin pour advenir ?
C'est là où ce que l'on va me dire (de là où je suis, déjà, j'entends Dianne !), c'est : ‘'et alors, comblant les déficits ainsi qu'il le fera, Montebourg ne fera-t-il pas une politique ‘'de gauche'' ?''
Sauf que telle n'est pas tout à fait LA question ; c'est qu'évidemment, LA question est surtout de savoir si, ASSUREMENT, la politique que Montebourg entend mettre en œuvre permettra bien (en France, et plus généralement en l'Europe -voire à l'échelle de la planète : le message des socialistes ne se veut-il pas universel ?) de sortir de la crise.
On nous permettra d'en douter :
1° est-il sûr que le problème des déficits soit bien celui de savoir comment les GERER (à la Sarko ou à la Montebourg ?) ?
2° et si, bien AVANT cela, la question des déficits (aujourd'hui en passe d'emporter le ‘'système'') était de savoir ce dont ces déficits sont PROFONDEMENT le signe ? N'est-ce pas, imaginons que ce que l'on doive en dire est qu'ils sont INHERENTS au capitalisme TEL que les hommes (et les femmes !) d'aujourd'hui le gèrent A L'AVEUGLE, c'est-à-dire en IGNORANT ABSOLUMENT ses LOIS
de fonctionnement ? Le problème de la résorption des déficits du capitalisme tel qu'il fonctionne aujourd'hui ne consisterait-il pas alors en
celui de la connaissance de leurs CAUSES PROFONDES et des RAISONS non moins PROFONDES pour lesquelles ils prospèrent ? (cette connaissance, SEULE, pouvant permettre d'y mettre un terme).
Pourquoi faire compliqué quant on peut faire simple ; ce qui doit être dit ici étant ce que j'ai dit ‘'hier'' dans un ‘'commentaire'' à un article de Martine Orange sur ‘'la règle d'or'' (‘'... le piège tendu à la gauche''), on me permettra donc de me citer.
« Quand on dit que l'endettement est aujourd'hui STRUCTURELLEMENT AU CŒUR du capitalisme, ce que l'on dit, c'est TROIS ‘'choses'' ; et si la 1ère a trait au fonctionnement des économies ‘'nationales'' (c'est-à-dire ‘'là'' où, conceptuellement, SE FAIT la production -ceci dans chaque pays : la production n'est-ce pas la somme de toutes les productions nationales, savoir celles libellées en toutes les monnaies nationales qui ont cours à l'échelle de la planète ?), les 2ème et 3ème renvoient au fonctionnement de l'économie ‘'internationale'' (‘'là'' où, conceptuellement, s'ECHANGENT les productions nationales).
En deux mots (impossible d'entrer ici dans les détails),
1° s'agissant de l'endettement ‘'fonctionnel'' des économies nationales. Ce à quoi il renvoie en tout pays est à l'impossibilité que les entreprises nationales emploient la totalité de la main d'œuvre nationale disponible. Cela s'explique par l'amortissement de ce qui est le capital ‘'fixe'' des entreprises, c'est-à-dire cette part de la production qui est produite comme leur appartenant (ceci parce qu'elles l'ont financée avec leurs revenus -en l'espèce, leurs profits). En effet, l'amortissement du ‘'capital fixe'' des entreprises présentant cette particularité insigne d'aussitôt reconstituer dans les comptes des entreprises les profits qu'il (cet amortissement) leur a coûtés, pourquoi donc les entreprises emploieraient-elles les ‘'travailleurs'' que la production de ces profits (qu'elles n'ont donc pas à produire)requiert ? C'est le chômage, chômage que, dans tous les pays, la féroce concurrence entre les entreprises pousse jusqu'à représenter... le 1/3 (le 1/3 !) de la main d'œuvre disponible. Et des revenus faisant MASSIVEMENT défaut (encore une fois à hauteur du 1/3 de ceux qui devraient être formés !), on comprend que, pour échapper à l'asphyxie, le capitalisme ait SYSTEMIQUEMENT recours à l'endettement...
2° s'agissant de l'endettement ‘'fonctionnel'' de l'économie internationale.
Ce que l'on peut dire ici est que cet endettement renvoie à l'ignorance des LOIS de l'économie de l'ECHANGE des productions nationales ; la mondialisation manquant d'une VRAIE monnaie INTERNATIONALE (elle ne dispose que du $ et de l'€ -on négligera la £ et le Yen- c'est-à-dire les monnaies NATIONALES des Etats-Unis et de l'Europe !) en résulte, LOGIQUEMENT, l'ASYMETRIE des relations
entre prêteurs et emprunteurs ‘'internationaux'' : celles-ci NE PEUVENT PAS être de VRAIS échanges ; elles NE PEUVENT qu'être des ‘'échanges'' dont, EN TOTALITE, le financement est porté par l'emprunteur.
D'où (rien de moins !) :
a) le double paiement des intérêts internationaux (ainsi, alors même qu'un pays se sera acquitté d'une dette en intérêts -une dette NETTE, c'est-à-dire sans contrepartie en devises- ce qui sera OBSERVABLE est que son endettement NET sera resté... CONSTANT !) ;
b) la ‘'duplication'' de l'endettement international de tout pays : cet endettement est DEUX fois tel qu'il DEVRAIT être ! » ;
Et donc, au total, ‘'l'explosion (nucléaire -voyez Fukushima !) de l'endettement de tous les pays''.
Ce que tout cela veut dire ? La chose est claire : qu'elle soit celle de Sarko, celle de Montebourg... ou celle de tout(e) autre , jamais (JAMAIS !), ‘'la règle d'or'' ne mettra un terme aux maux dont le capitalisme accable aujourd'hui l'humanité (savoir le chômage de masse et la guerre des civilisations). Encore une fois, le traitement de telles calamités ne relève pas de soins cosmétiques mais SYSTEMIQUES.
Jean Tramuset