Attention, pas de faux procès ! S'agissant de l'€ et de l'Europe, dire au PS les vérités qu'il mérite qu'on lui dise ne veut CERTES pas dire qu'on applaudit la droite : être de droite, n'est-ce pas génétiquement, être incapable de... DROITEMENT penser l'un et l'autre ?
Cela étant dit, on peut passer à l'examen du problème posé.
Question : ‘'Qui a mis en place l'€ tel qu'il existe aujourd'hui ?'' (ceci pour reprendre les termes mêmes d'une question que Martine Aubry -Martine Aubry !- s'était fort complaisamment posée sur LCI le vendredi qui précédait le 1er tour des présidentielles de 2002 -1er tour qui se conclut de la manière que l'on sait !).
Réponse (triomphale !) de là même (dame, l' ‘'argument'' en faveur du candidat Jospin n'était-il pas massue ?) : ‘'le PS !''...
Qui donc porte la responsabilité HISTORIQUE du désastre économique (un chômage massif -demandez aux Espagnols, aux Grecs, aux Irlandais... aux Français... !- et donc 1) une croissance débile, 2) un endettement démentiel) en passe aujourd'hui d'emporter l'€, l'Europe... et de donner raison... à la droite pourtant ‘'génétiquement incapable de droitement penser l'un et l'autre'' ? Oui, je vous le demande, ‘'Qui donc ?''
Comment (re)devenir crédible ?
En tout cas, être crédible, requiert de penser droitement. Qui alors n'en conviendra : l'€ et l'Europe étant une réponse (celle des Européens) à une question qui est PREALABLE (évidemment, celle de la mondialisation), c'est logique : penser droitement l'un et l'autre requiert de COMMENCER par penser droitement la mondialisation.
Ici, ‘'y'a pas photo'', DEFINITIVEMENT, c'est Raoul Vaneigem qui a raison : ‘'ce qui est juste, c'est non pas de survivre parmi les prédateurs, ce qui est juste c'est de vivre avec les vivants''. D'où le VRAI problème de la mondialisation -et non pas celui ou bien des Etats-Uniens, ou bien des Européens (je parle évidemment de ceux -authentiques crétins- qui ont conçu l'€ tel qu'il existe aujourd'hui) ou bien des Chinois, ou bien des ‘'Emergents''... (c'est-à-dire celui de savoir comment faire pour être ‘'le plus compétitif'' ou ‘'le moins cher'' -ceci pour pouvoir écouler sa production au détriment des ‘'autres'') ; la mondialisation consistant dans l'ECHANGE généralisé de toutes les productions nationales de tous les pays, son VRAI problème est celui de SON ORGANISATION SOUS LA CONTRAINTE que, dans l'échange, ASSUREMENT, il y ait échange d'EQUIVALENTS ECONOMIQUES.
Bien entendu, les règles qui à cette fin devront être respectées seront bien différentes de celles qui aujourd'hui font que les paiements INTERNATIONAUX se font en $ (la monnaie NATIONALE des Etats-Unis) ou en € (la monnaie ‘'NATIONALE'' de l'Europe), sachant bien encore une fois que, préalablement à ces paiements, c'est évidemment comme puissances politiques que, politiquement, les Etats-Unis et l'Europe ont surdéterminé et surdéterminent le change de leur monnaie contre toutes les autres.
Comment faire pour que, la question du change étant CONCEPTUELLEMENT la deuxième des deux seules vraies questions de l'économie internationale (la première étant celle de l'EQUITE des paiements, ceci EN DEHORS de la question du change -à cet égard, voyez la question du paiement des intérêts INTERNATIONAUX), cette économie ne doive et ne puisse plus être l'économie du pillage des pays à monnaies ‘'faibles'' (les pays politiquement faibles) par les pays à monnaies ‘'fortes'' (les pays politiquement forts) ?
Précisément (sauf qu'ici, impossible bien entendu d'en donner la DEMONSTRATION), il se trouve que la PARFAITE solution de cette question tient dans la reconstruction du système monétaire internationale autour d'une VERITABLE monnaie internationale A CREER :
-cette monnaie NE SERA VALIDE que dans le SEUL espace international des relations économiques ENTRE les pays,
-elle DEVRA être gérée par une banque située AU-DESSUS de tous les pays (c'est-à-dire par une banque SUPRANATIONALE),
-(comme toute monnaie), elle SERA un ‘'actif/passif'' (toute opération internationale de tout pays s'analysant comme un achat/vente de ce pays -ainsi, un emprunt international est pour un pays, un achat de devises ET la vente de titres à sa dette internationale- seule en effet, ceci pour en dire le prix, un ‘'actif/passif'' peut-être mis ‘'en face d'elle'') ?
-vis-à-vis de toutes les monnaies nationales qui devront continuer d'exister (cela tant que les productions nationales seront hétérogènes -ce qu'elles n'ont pas fini d'être... y compris... dans l'Europe ‘'homogénéisée'' par l'€ !!!!), une telle monnaie DEVRA en outre être prise dans des rapports de change FIXES, REVISABLES (cf. infra) qui seront définis hors marché (c'est pour cette raison qu'à leur sujet, on parlera de changes ABSOLUS, et LAST BUT NOT LEAST, de change HORS DE PORTEE de la spéculation).
Défini ‘'politiquement'' (c'est-à-dire clairement AVANT marché), le change entre la monnaie internationale et les monnaies nationales permettra en particulier de juger régulièrement de la capacité de tout pays d'être, durablement, importateur net c'est-à-dire emprunteur de monnaie internationale ; apparaîtra-t-il que tel pays ne veut plus honorer ses intérêts internationaux (ses habitants le faisant par exemple démocratiquement savoir à leurs mandataires), alors, selon un calendrier connu à l'avance, le change de sa monnaie en la monnaie internationale sera révisé à la baisse ; s'ensuivra mécaniquement que sa capacité à importer se trouvera réduite ; il empruntera moins ; ses dettes d'intérêts étant moins importantes, il pourra à nouveau les honorer...
Bref, la VRAIE monnaie internationale ne peut certainement pas être pensée comme une machine de guerre qui permettrait à tel pays (ou groupe de pays) de conquérir les marchés mondiaux : le monde est multipolaire et aucun pays ou groupe de pays, JAMAIS, ne pourra le dominer...
C'est là où, retrouvant l'€ tel qu'il a été concocté (avec la stupéfiante légèreté dont tous les Européens paient aujourd'hui le prix fort), ceci alors même qu'il aurait PU, à l'échelle de l'Europe, être ce qu'il DOIT être, savoir la PREFIGURATION de la monnaie internationale dont la mondialisation a besoin, on peut... revenir au PS.
Question (au PS et concrètement à ses candidat-e-s à la candidature) : ‘'Et si, au lieu de nous dire comment, s'il revenait au pouvoir, le PS gèrerait ''mieux'' la crise de l'€ que ne le fait Sarko, il (le PS) commençait par sérieusement examiner si l'€ est bien tel qu'il aurait DÛ (et PU !) être ; et, à supposer que sous ce registre, il admette qu'en effet, l'€ DOIT être réformé, s'il nous disait comment, pour sa part, il entend répondre à cet IMPERATIF désormais CATEGORIQUE'' ?
Jean Tramuset