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Billet de blog 27 février 2012

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L'extrême-gauche la plus onaniste du monde

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je vous assure, sur Mdpt, où que ce soit, dites cela et seulement cela : ‘’MES’’, ‘’TSCG’’, et vous allez voir ! Aussitôt, vrombissante et vibrionnante, saturant le ‘’fil’’, sûre de soi et dominatrice, ‘’elle’’ sera là, autour du pauv’ PS, à comptabiliser, dénoncer, commenter… ses ‘’trahisons’’ et ses ‘’forfaitures’’, à le vilipender, lui promettre ‘’qu’il va voir !’’…

‘’Elle’’ ? Mais ne sommes-nous pas sur Médiapart ? A la différence d’avec le PS qui, lui, sous la rose, a tellement besoin qu’on lui mette un poing, pas besoin donc, ici, de points sur les ‘’i’’ : ‘’elle’’, c’est l’extrême-gauche. Et devant ‘’elle’’, vous savez quoi ? : eh bien par les temps qui courent, même ‘’la rédaction’’ (celle de Mdpt naturellement) se tient à carreau : ‘’quoi (!!) comment (!!), « elle » lèvera-t-elle le petit doigt, ce matin, en ‘’une’’, pas trace du MES et du TSCG ! Mais vous êtes définitivement vendus à la finance !’’. Et vous savez encore quoi ? Même Plenel que, d’habitude, il ne faut certainement pas venir chatouiller s’agissant de ‘’liberté d’expression’’, eh bien en ce moment, on n’ l’entend pas. Notable (si je puis dire !), non ?...

Naturellement, c’est là où ça va être ma fête : ‘’Quoi, Tramuset… Quoi !…  Quoi… c’que vous dites est qu’aujourd’hui, l’impératif catégorique n’est pas celui-là : dire non au MES, et non au TSCG ?’’

Mais si ce que moi je dis c’est que, le MES et le TSCG étant commandés (COMMANDES !) par l’Euro tel qu’il a été conçu et tel qu’il ‘’fonctionne’’ depuis le 1er janvier 2002 (voyez l’enchaînement des FAITS depuis cette date), ce qu’il est JUSTE (et pas simplement… ‘’mélenchonien’’ –eh ouais…) d’exiger, n’est-ce pas la DISSOLUTION de l’ ‘’euroland’’, et donc l’ABANDON de l’Euro ?

A cet égard (que faire donc de l’Euro), soit justement l’ ‘’alternative –sic !- Mélenchon’’, savoir la ligne consistant à ‘’faire pression’’ sur l’Allemagne pour l’amener à accepter le changement de statut de la BCE (ne ‘’FAUT’’-il pas qu’elle devienne une ‘’vraie’’ banque centrale ?). Mais, l’Europe étant ce qu’elle est (sur ce point précis, qu’on me cite un pays européen –un seul !- qui soit prêt à s’AUTO dissoudre dans… l’Europe ?), qui peut croire une seule seconde qu’un tel résultat puisse être obtenu ‘’rapidement’’ ainsi que tout le monde dit que la situation ‘’l’exige’’. La conséquence en est que si l’Europe en reste à l’Euro, JAMAIS sa situation ne s’améliorera. Elle sera TOUJOURS une Europe ‘’à l’allemande’’, c'est-à-dire une Europe où les PEUPLES (évidemment, je n’oublie pas… les Allemands !) ne finiront JAMAIS d’en baver (n’est-ce pas, le critère étant celui de la ‘’compétitivité’’, vous avez vu le rapport des salaires européens aux salaires des ‘’émergents’’ !!!!). D’où la conclusion s’agissant de l’ ‘’alternative Mélenchon’’ : en réalité, elle n’est que du vent, des mots totalement creux ; et en ce sens, elle ne vaut guère mieux que les mots qu’aujourd’hui, pris dans leurs insolubles contradictions, les pauv’ ‘’socialistes’’ balbutient misérablement.

C’est là où l’on peut revenir à l’extrême-gauche.

Ne venons-nous pas de montrer qu’à l’aune de la pertinence (un bien grand mot, on l’admettra) de ce qui les sous-tend et les fonde, je veux dire l’ ‘’alternative mélenchon’’, les stridentes et menaçantes sommations de l’extrême-gauche à dire ‘’non !’’ au MES et au ‘’TSCG‘’ n’étaient que cela : entre soi et pour soi, à bon compte donc, le moyen de prendre son pied en se montrant (surtout à soi-même ?) à quel point on est ‘’de gauche’’ (puisqu’on est d’extrême-gauche) ? Et dans ce sens, ne venons-nous pas de montrer que ce qui se pourrait bien soit qu’en effet, l’extrême-gauche soit la plus onaniste du monde ?

Là, je ne vous raconte pas ce que je vais entendre… Sûr même que quelqu’un(e) ne pourra pas s’en empêcher : ‘’Eh alors me dira-t-il (elle), qu’avez-vous contre la masturbation ? Se masturber, n’est-ce pas faire l’amour avec quelqu’un qu’on aime bien ?’’ (les spécialistes auront reconnu W. Allen).

Sauf qu’eu égard à LA tâche de l’heure, changer EFFECTIVEMENT le capitalisme (ceci bien entendu au sens de ‘’le révolutionner’’ !), la possibilité que l’extrême-gauche soit bien la plus onaniste du monde n’est pas sans avoir de (très) fâcheuses conséquences.

Ici, soit, entre ‘’mille et trois’’, un de ces ‘’arguments’’ ‘’imparables’’ (comprendre ‘’scientifiques’’, pas moins !) par lesquels, l’extrême-gauche nous assène aujourd’hui que ce qu’il FAUT (tout le reste étant nul et non avenu –voire du flanby) c’est voter contre le MES et le TSCG.  

Appelons cet argument ‘’l’argument de l’Espagne’’.

C'est-à-dire ?

Là, un petit préalable. Le MES et le TSCG (et en amont, de plus en plus dure, la concurrence internationale ; d’où l’Europe comme machine de guerre des ‘’capitalistes’’ européens contre tous les autres ‘’capitalistes’’ ; et d’où au final : … l’Euro) ? : ‘’- mais, non ! ABSOLUMENT NON !, j’vous dis qu’ils (le MES et le TSCG) n’ont rien à voir avec les contradictions du capitalisme (c'est-à-dire, ainsi que Marx –MARX !- nous l’a appris : bien plus que celles générées par les marché, celles tenant aux LOIS de l’accumulation et de la suraccumulation du capital) ; ce avec quoi le MES et le TSCG ont ‘’EN VERITE’’ (sic !) à voir, c’est avec… « la dictature de la finance » ’’; la preuve ?  ‘’- mais… voyez l’Espagne’’. D’où (nous y voilà) ‘’l’argument de l’Espagne’’.

Ce qu'il dit est la chose suivante : ''Entre 2000 et 2010, l'Espagne a payé 3 fois le montant de sa dette de l'année 2000. D'où –CQFD !!!!- la ponction sur la population, les services publics…’’

Or si ce que l'on dit (et que PROUVENT les chiffres cités par la conceptrice même de ‘’l’argument de l’Espagne’’ !) est que c'est en empruntant  (en EMPRUNTANT !) que l'Espagne a payé ''3 fois le montant de sa dette de l'année 2000'' ? (n'est-ce pas, si la dette espagnole de l'année 2000 était de 305 -''stock 1''- si fin 2010, elle était de 552 -''stock 2''- et si, entre 2000 et 2010, l'Espagne a remboursé 820 d'emprunts,  cela veut bien dire qu'entre 2000 et 2010 l'Espagne a emprunté 1 067, c'est-à-dire, en effet, quasiment le montant -1 020- du remboursement de sa dette entre 2000 et 2010). Bref, si ce que l'on dit est que quand, entre 2000 et 2010, l'Espagne a remboursé sa dette, en réalité, elle n'a fait que DIFFERER son remboursement ; comment peut-on alors ''raconter'' (n’est-ce pas le terme qui convient ?) que, lorsqu'elle a remboursé, l'Espagne a ''ponctionné (sic !) sa population, ses services publics...'' ?

Et la question étant de révolutionner le capitalisme, que peut bien valoir (aussi peu que ce soit) de donner à penser que pour ce faire ce qui suffira sera de ‘’brûler’’ ‘’la finance’’ : n’est-ce pas, ceci sachant bien qu’au cœur du capitalisme ce qu’il y a c’est l’accumulation et la suraccumulation du capital (dans capitalisme, n’y a-t-il pas… capital ?), de l’une et l’autre (ceci justement pour révolutionner EFFECTIVEMENT le capitalisme) on fait quoi ?

La moralité de tout cela ?

Eh bien imaginons qu’en effet, l’onanisme rende sourd (n’est-ce pas ce que l’on dit ?) ; et si, ce qui est malheureusement assez probable, il faisait aussi (AUSSI !) qu’on ne voie plus le monde tel qu’on a intérêt à (bien) le voir ; surtout quand l’objectif que l’on s’est fixé est, comme on peut imaginer que Marx aujourd’hui le dirait, non plus de jouir de la radicalité avec laquelle on conteste ceux qui le dominent, mais celui de le transformer.

A bon entendeur ? (à supposer bien entendu qu’à l’extrême-gauche, à l’heure qu’il est, il en soit encore).

Jean Tramuset

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