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Billet de blog 30 mai 2011

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Pourquoi C. Lagarde n'aurait pas dû être la candidate de M. Aubry ; et pourquoi M. Aubry ne sera pas ma candidate

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Soit l'état du monde ; deux ans et demi ‘'après'' (bien entendu je parle d'octobre 2008), n'en est-il pas ‘'là'' où, il ya quelque 80 ans, deux ans et demi après octobre 1929, le monde en était encore (je vous passe ce qui l'attendait alors !) ? ; étant bien entendu qu'aujourd'hui, la ‘'mondialisation'' étant passée par là, ce qui pend au nez de l'humanité, ça n'est plus ‘'simplement'' comme en 1940-45 l'autodestruction de son centre autoproclamé ‘'civilisé'' (c'est à dire, les pays ‘'du nord''), mais, cette fois bien plus ‘'problématiquement'', celle de sa totalité : son centre et AVEC lui , comme le disait S. Amin, sa ‘'périphérie'' (c'est à dire, les pays ‘'du sud'').

Maintenant, soit n'importe qui en dehors de C. Lagarde (et naturellement de toutes celles et tous ceux qui -par facilité, par intérêt , par calcul, par nationalisme, par ‘'féminisme'', parce... qu'elle parle anglais (!)... soutiennent sa candidature au FMI !) : comment imaginer que celle-ci (ou celui-là) puisse ne pas comprendre que, si le monde en est là (au bord du gouffre), c'est évidemment parce que, s'agissant des relations entre le nord et le sud, le terme qui s'impose pour les caractériser n'est pas celui de ‘'gagnant-gagnant'' mais bien celui de ‘'pillage''.

C'est évidemment à cet endroit que tous les professeurs de marché vont hausser les épaules : ‘'Le pillage du sud par le nord ? Mais cher ami, quand des matières premières sont achetées au ‘'sud'' par le ‘'nord'', ne le sont-elles pas à leurs prix de marché ? Et où avez-vous vu qu'un prix de marché dise le pillage de celui qui vend par celui qui achète ?''

Sauf que voilà : quand il achète au sud, le nord ne paye-t-il pas avec ses devises (le $, l'€...), et ceci sur la base du CHANGE entre ses devises et celle des pays (du sud) auxquels il achète ? Or qui ne le sait pas (un économiste de marché ?) : s'il est des devises ‘'fortes'', c'est que bien entendu, ‘'en face'', il en est des qui sont ‘'faibles''.

Sans compter que si, cette fois, on considère l'ensemble des pays qui commercent, de proche en proche, la totalité des biens que, sur le marché mondial, tous les producteurs de tous les pays tentent d'écouler les uns au détriment des autres, ce que l'on peut dire n'est-il pas qu'en définitive, par exemple sur le ‘'modèle'' de l'affrontement bien connu Airbus/Boeing (une véritable lutte à mort !), tous les problèmes économiques internationaux sont des problèmes de change ?

Au total, cela ne veut-il pas dire qu'en économie internationale, la fixation des taux de change par le marché est évidemment très loin de garantir que les échanges internationaux portent sur des équivalents économiques ?

Et sauf qu'ici, c'est comme si on n'avait encore RIEN dit !

N'est-ce pas quand on dit ‘'pillage'', ce qu'en langage diplomatique on dit c'est ‘'asymétrie''.

OR,

s'agissant de l'endettement international (INTERNATIONAL !) d'un pays du sud (A) vis-à-vis d'un pays du nord (R) :

Soit le prêt du pays R au pays A : en contrepartie de son prêt, R se retrouve détenteur de ‘'Je Vous Dois'', des ''JVDs'' (en anglais : ‘'I Owe You'', des ''IOU''), souscrits à son bénéfice par A.

Soit maintenant, tel qu'il se pratique aujourd'hui (parlons ici de ''1ère SOLUTION''), le remboursement du capital que A avait emprunté à R (attention, je ne parle pas ici du paiement des intérêts qu'au titre de son emprunt, A doit par ailleurs payer à R) : en contrepartie, A se voit restituer les JVDs qu'il avait émis au bénéfice de R.

Or si (ce qui me semble équitable -sauf à ce que l'on me dise en quoi, dans un tel contexte, la notion d'équité peut ici être négligée) ce que l'on dit maintenant est que le remboursement par A du capital qu'il avait emprunté à R étant rigoureusement l'opération ''inverse'' de celle qui a vu R lui prêter ce capital, ce en quoi (rigoureusement) ce remboursement DEVRAIT consister serait 1) dans le remboursement proprement dit de A, et 2) (ceci justement pour assurer la SYMETRIE avec l'opération -''inverse''- en quoi le prêt de R à A a consisté) en cette fois des JVDs souscrits par R au bénéfice de A.

Ce serait ''fantaisiste'' ?

Mais la ''logique'' (au demeurant parfaitement... logique !) d'une telle procédure (parlons là de ''2ème SOLUTION'') ne serait-elle pas que, A et R se retrouvant l'un vis-à-vis de l'autre avec des JVDs ''inverses'' (qui donc se compenseraient), eh bien l'opération du remboursement par A du capital qu'il avait emprunté à R se résoudrait en A et en R avec l'annulation ''croisée'' de ces JVDs ''réciproques'' ?

C'est là où ce que l'on peut observer est que, s'agissant du remboursement du capital emprunté par A à R, sans conteste, il y a une VRAIE différence entre la ''1ère SOLUTION'' et la ''2ème SOLUTION'' : si certes, toutes deux conduisent au même résultat (le remboursement de R), ce qui en effet saute aux yeux est que, dans la ''1ère SOLUTION'', ceci à hauteur du capital qu'il a emprunté, A aura été privé de JVDs souscrits par R à son bénéfice -ceci alors même que, à s'en tenir à son ''économie'', ce que la ''2ème SOLUTION'' montre clairement est que ces JVDs peuvent en être vus comme la condition NECESSAIRE.

Sauf que dans la pratique, A empruntant un capital à R, A le remboursera selon la ''1ère SOLUTION''. Ce qu'alors on DOIT dire n'est-il pas ceci : que A ayant à rembourser à R un capital qu'il lui avait emprunté ''hier'', et A ayant à le faire selon les canons d'aujourd'hui (c'est-à-dire selon la ''1ère SOLUTION''), dans cette opération (ceci dans la mesure où personne d'autre que lui ne pourra le faire), A, EN OUTRE, DEVRA nécessairement assumer la contribution que R n'aura pas assumée.

Bref, A ayant à rembourser R en capital, A ayant de ce fait 1) à payer son remboursement (cela va de soi !), et 2) à le financer (ceci étant la conséquence de ce que j'appelle donc ''l'asymétrie prêteur/emprunteur''), en effet, aussitôt qu'il sera endetté, en réalité, A le sera pour DEUX fois le montant de son emprunt.

2° s'agissant du paiement des intérêts internationaux (INTERNATIONAUX !) dus par un pays du sud (A) à un pays du nord (R) :

Là aussi, la contrainte pesant sur les contributions de A et de R à ce paiement étant qu'elles soient SYMETRIQUES (ceci pour que, comme TOUT paiement, ce paiement soit... symétrique!),

-à partir du moment où, ceci SANS un gain de A, R gagne des JVDs émis par A (ces JVDs commandant le paiement dû par A à R),

-A payant R (et de ce fait, A ET R -TOUS DEUX !- gagnant ''quelque chose'' à ce paiement), ce qu'il FAUDRAIT en conséquence (ceci pour -là aussi- assurer la symétrie du paiement de A à R) n'est-il pas qu'OUTRE ce que R va donner à A en contrepartie de son paiement (c'est-à-dire les JVDs de A que R détenait par devers lui), à concurrence du paiement de A, R, A SON TOUR, lui donne des JVDs sur lui ?

Or tel N'EST PAS le cas.

En résulte que, dans le paiement (effectué) des intérêts qu'il devait à R, outre qu'il aura payé sa dette d'intérêts, A, du fait même de l' ‘'économie'' de ce paiement, DEVRA se voir comme ayant LUI-MÊME assumé la contribution qui aurait dû être celle de R.

Bref, A payant 10 d'intérêts à R (en devises de R), dans ce paiement, A, NECESSAIREMENT, perdra 20 (le DOUBLE de sa dette !) en devises de R.

Qui ne sait l' ‘'horreur'' des politiques qui aujourd'hui résultent de ‘'l'explosion des dettes souveraines'' (la somme des dettes d'intérêts et des dettes tout court) ?

Ne faudrait-il donc pas (à tout le moins !) qu'une institution comme le FMI (et sa probable future DG -et la ‘'peut-être'' future Présidente de la République française !) s'intéressassent sérieusement 1° au doublement de l'endettement international, et 2° au double paiement des intérêts internationaux ?

Maintenant, écoutez ce que l'une et l'autre ''disent'' de l'un et de l'autre...

Ah oui vraiment, jamais C. Lagarde n'aurait dû être la candidate de M. Aubry !

D'où la conclusion : c'est certain, M. Aubry ne sera pas la mienne !

Jean Tramuset

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